26

332 24 31
                                    

Un silence vient envahir l'espace autour de nous. Je me sens mal, mal d'avoir ravivé des souvenirs douloureux à cause de ma curiosité. Il semble si déchiré à cet instant, que je ne sais pas quoi faire.

Je fais la seule chose qui me semble censée, c'est-à-dire, le prendre dans mes bras. Serré contre moi, je le sens relâcher la pression, et enlenver toutes les barrières qu'il s'était mises.

--- Je suis tellement désolée, je ne savais pas, chuchoté-je, en frottant son dos de bas en haut.

--- Tu pouvais pas savoir, sanglote-t-il.

--- Ne pleure pas, s'il te plaît.

C'est à ce moment que l'infirmière décide de faire son apparition dans la pièce.

--- Je dérange ?

--- Non, non, c'est bon, dit Tony, en s'essuyant le dessous des yeux.

--- Bon, dans ce cas, vous pouvez y aller, tous les deux.

--- Merci, madame.

Puis, elle part comme si elle n'était jamais venue.

--- On y va ?

--- Je te suis, fis-je, en me relevant.

Il m'attend bien sagement sur le pas de la porte, les mains dans les poches. Ses yeux sont encore rougis par ses larmes, et cela me fait un drôle d'effet au cœur.

Tony se retourne et sort de l'infirmerie, avant moi.

--- Tony ?

Doucement, il pivote en ma direction, et me regarde, interrogateur.

--- Je t'aime.

Un fin sourire vient prendre possession de ses lèvres pulpeuses, faisant battre mon organe vital de plus en plus vite. Il se rapproche de moi, en deux enjambées, et colle son corps au mien.

--- Si tu savais à quel point je suis heureux d'être avec toi, murmure-t-il, avant de fondre sur ma bouche.

Ses mots réchauffent tout mon être, de la racine de mes cheveux à mes pieds. Je pense que je suis amoureuse de Tony, j'en suis même persuadée.

--- Allez, on va retrouver les autres, fis-je.

Il hoche la tête, et me prend par la main. Un rayon de me soleil nous éblouit, ce qui me fait froncer les sourcils.

Je peine à distinguer les autres, qui nous font de grands signes. Foutu soleil !

--- Alors, ça va ?

--- Oui, plus de peur que de mal, répond Tony.

--- Tant mieux. On bouge ? Paddington est pas là cet après-midi !

--- Mais genre ? Génial ! m'exclamé-je.

--- On va où du coup ?

--- Je propose qu'on aille boire un verre, dans un endroit que je connais bien, dis-je.

--- Allons-y !

***

Nous pénétrons, dans la bonne humeur, dans le café, près du lycée. Je l'ai découvert, une fois, lorsque j'allais prendre mon bus. Ce jour-là, il pleuvait des cordes et, je m'étais abritée dans cet endroit, tenu par un italien. Nous avons sympathisé, et j'ai goûté à leurs prestations, plus que succulentes.

La porte émet un petit tintement, lorsque Bastien la pousse. On s'installe sur une table près de la baie vitrée et un serveur arrive rapidement, nous proposer la carte.

Buddies (and more)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant