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Une bouche rehaussée par un magnifique rouge sang, vient peaufiner mon maquillage. Tony doit certainement m'attendre devant la maison, puisque mon cellulaire ne cesse de vibrer sur le lavabo.

Malgré la dispute que nous avons eu l'après-midi même, j'ai décidé que j'assisterai bien au dîner chez sa mère. La pauvre n'a rien à voir dans ce ridicule conflit, je ne pouvais pas décommander au dernier moment, surtout si elle attendait ce repas depuis longtemps.

Un petit peu de parfum par-ci par-là, et je suis prête. Je m'observe une dernière fois dans le miroir, avant de descendre les escaliers. Ma mère est en pleine préparation du dîner, son tablier rose bonbon autour de la taille.

--- Maman ? Je vais y aller.

Elle pose sa cuillère en bois, et se tourne vers moi. Lorsqu'elle m'aperçoit, elle me sourit tendrement.

--- Comme tu es belle, ma beauté.

--- Merci, mamounette. Ça ne fait pas trop ?

--- Non, du tout. C'est très sobre, ne t'en fais pas.

Je hoche la tête, et la prends dans mes bras pour la saluer.

--- Bonne soirée !

--- À toi aussi, fis-je, en regagnant l'entrée.

Avant de sortir, j'attrape mon manteau, que je dépose sur mes épaules. Les phares allumés d'une voiture, m'indiquent que Tony est bien là. Sans attendre une minute de plus, je me réfugie côté passager.

La lumière de l'habitacle s'éclaire et, je tombe sur deux iris sombres. Tony me dévore du regard, ce qui me fait plaisir, je ne vais pas le nier. Mais, en toute bonne rancunière que je suis, je ne fais rien d'autre que d'attacher ma ceinture.

--- On y va ? demandé-je.

Mon métisse semble revenir sur Terre assez brutalement. Il démarre l'automobile au quart de tour, et quitte son emplacement.

Les rues sombres défilent sous mes yeux, au fur et à mesure que nous avançons. Tony habite à une vingtaine de minutes de chez moi, pourtant, ce trajet me paraît bien plus long. Fort heureusement, un fond sonore vient combler le silence aussi glacial qu'à l'extérieur.

--- Tu n'as pas pris de quoi dormir à la maison ?

--- Je ne dors pas chez toi.

--- Ok...

Aucun de nous ne reprend la parole, jusqu'à ce qu'on soit arrivé à bon port. Sa maison est mignonne et plutôt simplette. Des raies de lumière s'immiscent entre les rainures des volets, nous indiquant qu'une personne est bien présente, ici. Le stress commence peu à peu à se loger, au fond de mon être.

Calme-toi, tout va bien se passer.

--- On peut parler ?

--- Pour dire quoi ? Que t'es désolé ?

--- Arrête d'être aussi têtue, Lizzy ! Tu ne vas quand même pas me faire la tête pour une broutille pareille !

--- Peut-être bien.

--- Non, mais, je sors avec une gamine, en fait.

--- Une gamine ? Tu en es sûr ?

--- Ouais, c'est ce que tu es. Et dire que je suis amoureux de toi, c'est fou quand même.

Avouer être amoureux de moi, dans une situation telle qu'elle est actuellement, n'est peut-être pas la meilleure des décisions.

--- T'as choisi le mauvais timing, Tony.

Buddies (and more)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant