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Premier réveil dans l'appartement de Reece, je me sens bien. Nous avons passé la soirée à regarder de vieilles photos et vidéos. Je n'ai pas pu retenir mes larmes trop longtemps, mais il m'a aidée à les effacer. Reece est d'un énorme soutien, je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu'il fait pour moi.

La couette remontée jusqu'aux yeux, aucune vague d'air frais ne peut s'infiltrer là-dessous. Ici, il fait encore plus froid qu'à Manhattan. C'en est presque insupportable.

Je sens des mains glacées se poser sur mes épaules, et je sursaute en lâchant un cri aigu.

— Reece ! Tu es fou !

Mon cousin est hilare, tandis que ma chaleur corporelle commence peu à peu à s'envoler. Quel crétin !

— C'était un réveil en douceur, Lizzy.

— Mais, bien sûr ! Tu veux que je te fasse un réveil pareil ? m'emporté-je en me retournant vers lui.

Je le fusille du regard. C'est décidé, je me suis levée du mauvais pied. Ce que je peux détester être réveillée ainsi ! À cause de cet idiot, je ne vais pas passer la meilleure des journées.

— Je suis désolé, dit-il en me faisant les yeux doux.

— Tu seras obligé de supporter mon humeur massacrante, tu le sais hein ?

Il hoche la tête et des petites mèches tombent sur son front. Le nez froncé, il souffle à répétitions vers le haut, en vain. Son petit manège me dégote un sourire, qu'il ne manque pas de remarquer.

— Tu as souri ! crie-t-il, victorieux.

— Tais-toi, renchéris-je en le tapant. Va faire mon petit-déjeuner !

— À vos ordres, capitaine !

Il se lève à la vitesse de l'éclair, grimaçant lorsque son orteil rencontre le sol froid. Un rire profond s'échappe de ma gorge, c'est un véritable clown.

Reece me fait une sorte de révérence et s'éclipse de sa chambre, me laissant seule avec mes pensées.

Mon esprit vagabonde vers le blondinet, et je me demande comment il va. Je n'ai pas osé lui envoyer un message, voulant éviter de créer de nouvelles tensions.

En y repensant, mon téléphone se met à vibrer sur la table de chevet. Mon cœur s'accélère considérablement surtout lorsque je vois le nom de l'appel entrant. Ce n'est pas possible, mon cerveau me joue des tours.

Fébrilement, je saisis mon cellulaire et glisse mon doigt sur l'icône verte. J'ai les mains qui tremblent, si bien que je songe un instant ne pas avoir réussie à décrocher.

— Allô ?

C'est bien sa voix. Alors, il m'appelle vraiment ? Mes yeux s'embuent de larmes, je n'y crois pas.

— Lizzy ? reprend-il.

Je m'empresse de coller mon oreille contre le mobile.

— Oui, réponds-je dans un étranglement.

— Bon Dieu, je croyais que tu n'allais pas répondre ! Ça va ?

Une once d'inquiétude semble le traverser suite aux paroles que j'ai prononcées. C'est irréel, je dois être en train de rêver.

— C'est plutôt à moi de te le demander, répliqué-je, la culpabilité gagnant peu à peu mon être entier.

Il ne pipe pas un mot, et je retiens ma respiration. Que va-t-il dire ? Je suis de plus en plus stressée, un vilain nœud remonte le long de ma gorge. Parle, je t'en supplie.

Buddies (and more)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant