29

325 23 28
                                    

Mon cœur bat à mille à l'heure. Des larmes viennent perler au coin de mes yeux, et une vilaine boule vient se loger au creux de mon ventre. Ma respiration est de plus en plus saccadée, m'annonçant l'arrivée d'une crise d'angoisse.

Non, pas maintenant...

–- Lizzy ? Lizzy, regarde-moi ! m'ordonne-t-il.

Il s'abaisse à ma hauteur, et décolle mes mains du banc, pour les tenir. Ses iris inquiètes se plantent dans les miennes, et il commence à compter :

— Un, deux, trois, expire.

J'essaie du mieux que je peux de suivre ses indications. Cela faisait un petit moment que je n'avais pas fait de crise, la dernière remontant à quelques mois déjà.

— Voilà, c'est parfait. Tu es forte, Lizzy. Tu peux le faire, me rassure-t-il.

Pour toute réponse, je hoche la tête. Il a raison, je peux m'en sortir. Au fil des secondes voire des minutes qui passent, mon pouls redevient presque normal. Le nœud qui était logé au fond de mon être, se dissipe petit à petit. L'air frais vient revigorer toute mon âme, et j'explose. Mon corps est parcouru de soubresauts, et Erwan me prend dans ses bras. Il frictionne mon dos, de haut en bas, tout en me chuchotant des mots rassurants.

— Merci, bégayé-je, en reniflant.

— Ce n'est rien, je suis là maintenant.

Ses mots ont le don de m'apaiser. Qui aurait cru que je me retrouverais un jour, dans les bras du bougon, en train de pleurer toutes les larmes de mon corps ? Je n'aurais même pas parié un dollar. Pourtant, il est à mes côtés, et je ne l'ai jamais vu aussi soucieux.

— Tu te sens mieux ? demande-t-il, après que ma vague de larmes soit passée.

— Je crois, réponds-je, doucement. Merci d'être intervenu. Je ne sais pas dans quel état je serais actuellement, si tu n'avais pas été là.

Il me gratifie d'un sourire éclatant, et exerce une pression sur ma main. Mon regard tombe sur nos doigts entrelacés, et un frisson me traverse l'échine. Foutu froid !

Gênée, j'échappe à son emprise. Erwan et moi n'avons jamais été aussi proches. D'ailleurs, nous sommes plutôt du genre à se lancer des piques, qu'à montrer des gestes d'affection.

— On va boire un verre ?

— Heu, je ne suis pas présentable pour aller boire un verre, ricané-je.

— Ça fera l'affaire, déclare-t-il, en se levant.

Erwan s'avance vers le bord de la route, et de violentes images me viennent en tête. Il faut que j'arrête d'y penser. Je suis en vie, tout va bien.

— Que fais-tu ?

— J'appelle un taxi !

Effectivement, à peine a-t-il levé le bras, qu'un véhicule jaune s'arrête près de lui. Et bien, c'était du rapide ! 

Rapidement, je le rejoins. Avant de monter dans le taxi, j'ai un mouvement de recul. La scène précédente me revient en mémoire, et je ferme les yeux.

Souffle, Lizzy.

— Tu montes ?

Après avoir pris une grande inspiration, je m'installe sur le siège en cuir beige.

— Bonjour, fis-je, à l'intention du conducteur.

Celui-ci jette un rapide coup d'œil dans son rétroviseur intérieur, avant de demander notre chemin. Le blond à mes côtés se contente de lui donner une adresse, que je ne connais pas. J'espère sincèrement que nous n'allons pas dans un endroit chic. 

Buddies (and more)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant