On peut s'aimer - Royal Saga

Chapitre vingt-et-un - Emmie

J'avance à petit pas dans la rue, au coté d'une belle rouquine qui se fait draguer par tous les hommes. Elle les repousse. Et je la regarde. Elle aime mon frère. Ça se sent. Moi, on me regarde comme un phénomène de foire et je me recroqueville un peu plus sur moi-même. Je me sens tellement épiée de tout part.

J'ai du enfiler mes vieux vêtements, parce que ceux de maintenant étaient bien trop grands. Je suis plus mince et je n'arrive pas à savoir si c'est mieux. Avec Juliette, on s'installe à la terrasse d'un café pour boire un coup. La duchesse semble être dans son élément et je me sens nauséeuse et tellement mal que j'aimerais disparaître quelques jours de la surface de la terre.

- Prends donc un smoothie, Émeraude. J'aime bien ton haut rouge. Ça te va bien.

J'en prends un et la jeune femme me persuade que ça me redonnera des couleurs. Ensuite, on part faire les magasins pour me rhabiller. Je suis cependant très vite fatiguée et je rentre toute seule à l'appart. Cependant, je ne fais pas du tout attention aux photographes qui me mitraillent de toute part.

Bizarrement, quelques jours plus tard, je me sens de nouveau mal alors que je remonte tout doucement la pente. Les nausées me prennent tôt le matin et je suis palote comme si je vivais au pole Nord. En me regardant dans le miroir sous toutes les coutures, je fronce des sourcils.

- J'ai pris des hanches et des seins, dis-je à voix haute.

Pourtant, je n'ai pas mangé plus que d'habitude. Merde alors. Tant pis. Je prince mes joues pour me donner des couleurs. J'enfile mes nouveaux vêtements, puis me coiffe. En entrant dans la cuisine, mon frère m'accueille en embrassant mon front et me tend une tasse de chocolat chaud.

- Tu es magnifique aujourd'hui ! Me complimente-t-il et je rosis en acceptant la boisson.

Je m'assois sur le tabouret, dos à la télé et sirote mon chocolat, fermant les yeux de bonheur. Rafael allume la télé. Je ne fais pas attention aux paroles et lis ensuite un bon livre. Ce n'est qu'en relevant la tête de mon bouquin, que je me rends compte de l'expression qui reste sur le visage de mon frère.

- Qu'est-ce que tu as vu ?

Ses yeux dévient sur moi mais il ne répond pas. Je hausse les épaules, me lève et prends mon sac. Je descends à l'atelier. Je reprends les rennes de mon entreprise. D'ailleurs, les magazines s'en font une véritable joie. Toute la journée, j'organise des défilés dans New York, cours dans tous les sens, remercient tout le monde de leur travail fantastique.

En réunion, j'annonce que le défilé au Danemark a lieu dans un mois. Qu'il faut se préparer. Je cite tous les noms des personnes qui m'accompagnent. Je suis stressée à l'avance, mais ça va aller. Juliette vient pour jouer la mannequin.

♦♦♦

Le jour de mon départ pour le Danemark, mon frère s'assure que je vais bien pour y aller.

- Ça fait presque trois mois que tu n'y a pas mis les pieds, Emmie. J'ai peur que tu souffres. Si tu le vois, tu vas faire quoi ? Te cacher ? Je ne serai pas là pour toi, tu t'en rends compte ? Préviens moi si il y a le moindre changement.

Je boucle ma valise, déjà exaspérée.

- Rafael, les défilés ne sont pas le genre de Lysander et il est roi, il n'a pas le temps pour ce genre de choses. Il n'y a aucun soucis. T'inquiète, je l'assure en souriant. Tout va bien se passer.

Cependant, il n'en a pas fini. Alors qu'il ouvre la bouche, je sais déjà de quoi il va parler. Je lui intime du regard de la fermer. Il n'en tient pas compte mais laisse de l'eau couler sous les ponts pendant de longues minutes.

- Tu sais, Émeraude, ça commence à se voir.

Je relève la tête et le fusille du regard.

- Tu dis pas un mot de plus ou je t'étripe !

Je le menace du doigt, alors que lui sourit comme si de rien était.

- Hormones, chantonne alors Juliette en entrant dans ma chambre.

Immédiatement, Rafael vient l'attraper par les hanches pour la coller contre lui. Tous les deux échangent un baiser chaste mais rempli d'amour. Moi, je reste là à les contempler avant de pousser un rugissement.

- On va être en retard !

- Oh ça va, sœurette !

On file à l'aéroport prendre l'avion en compagnie d'une vingtaine d'employées et mannequins. On a droit à être seuls dans l'avion sans autre passager.

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En arrivant sur place, un bus vient nous chercher pour nous conduire à notre hôtel pour qu'on puisse se reposer pour ce soir.

Dès que ma tête touche l'oreiller, je pars dans un sommeil réparateur. Lorsque je me réveille vers 15h, je me dis qu'il est vraiment l'heure de se bouger.

Quand je descends dans la grande salle de l'hôtel où va se passer le défilé, tout est déjà fait. Le décor est mis, les tenues sont dans les loges. Tour est en place.

- Déjà réveillée, me dit Juliette en arrivant derrière moi.

Croyant halluciner, je me retourne vers elle.

- Tu as tout fait ?

Elle hausse les épaules en souriant.

- Tout le monde s'y est mis. On doit te ménager.

Heureusement, elle se retient de dire autre chose et j'en suis infiniment soulagée. Peu de gens connaissent mon état et mon frère a raison, ça commence à se voir de plus en plus fort chaque jour. Je tire sur mon pull pour cacher mon ventre.

- Je ne suis pas en sucre. Bon, je reprends un peu plus fort. Pause pour tout le monde !

Ils arrêtent ce qu'ils font et s'en vont vers le restaurant de l'hôtel. Moi aussi j'ai très faim. Je les suis, accompagnée de Juliette. Je mange une crêpe rempli de glace et de chocolat. J'engloutis tout en deux/trois mouvements.

- Avec mon frère, ça va ?

Mine de rien, je lui pose la question. Elle repose son verre de jus d'orange en manquant de s'étouffer. Je ne lui ai encore jamais posé de question par rapport à son relation avec Rafael.

- Très bien.

- Vous êtes ensemble depuis quand ?

- Bientôt 5 mois, m'informe-t-elle, le teint rouge. On s'est mis ensemble une semaine après mon arrivée. Ça été rapide quand j'y repense.

- Je suis contente pour vous deux. Ta soeur doit être contente.

Elle rit un peu.

- Elle l'est. Puis elle aussi à trouvé son âme-soeur.

Le soir même, je suis vêtue d'une belle robe blanche longue jusqu'aux pieds. Elle épouse mes formes mais elle n'est pas collante pour autant.

Je pars accueillir les invités avec chaleur, à l'entrée de la salle. Une femme d'un certain âge s'incline devant moi et je trouve des sourcils.

- Bonjour Émeraude. Je suis Esmerelda Petrova, styliste. Enchantée de vous connaître. J'attends de vous rencontrer depuis si longtemps, me dit-elle avant de sourire mystérieusement. Félicitations ! Rajoute-t-elle en point du doigt mon ventre que la robe dévoile légèrement.

Je me fige, livide avant de rire nerveusement. Je la remercie et passe à une autre personne, en priant pour que personne n'ait compris son allusion.

Quand tout le monde est entré dans la salle, je reste un instant seule dans le couloir désert. Je passe une main hésitante sur mon ventre, me rendant vraiment compte que ce petit être à fait son nid en moi.

Que je suis bel et bien enceinte d'un roi.

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Coucou. Puisque vous êtes si nombreux et nombreuses à apprécier cette histoire, à continuer d'être fidèle envers Emmie et Lys', je vous mets un chapitre plus vite que d'habitude.

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !

Bisous.