On peut s'aimer - Royal Saga

Chapitre quatre - Emmie

Le lendemain, des dizaines de tissus encombrent ma chambre et je cous à toute vitesse en me piquant les doigts toutes les deux secondes. Pour finir, j'ai bien des dizaines de sparadraps aux mains. Je n'ai jamais autant été pressé de toute ma vie et l'anniversaire du prince est demain. Résultat, ça va être une nuit blanche. Heureusement, j'ai plein de coca à ma disposition pour me faire tenir. Si je rate ma mission, je peux dire adieu à ma carrière et à mon entreprise, j'en suis sure. 

Laura, la secrétaire de la Reine qui semble me détester pour aucune raison, m'a donné les mensurations de la Reine Charlène. Elle ne voulait pas me les donner, alors Eléanore, très surprise par le comportement de Laura, a exigé qu'elle me les donne sur le champ. La jeune femme n'a pas eu le choix à cause du ton de ma nouvelle amie. Mais encore après, elle me fusillait du regard, la bouche tordue en un rictus mauvais.

On aurait dit un caniche en colère. C'était presque hilarant à voir.

J'ai eu droit à toutes les mesures de la reine, donc je sais parfaitement ce qui lui ira. Elle veut du gris légèrement brillant pour sa robe. J'ai le tissu parfait pour ça. J'espère que la souveraine aimera et me fera de la pub par la même occasion. Ne connaissant pas ses goûts, je fais un bustier en forme de cœur.

Je passe toute la matinée à la confection de la robe en soie. Jusqu'à ce qu'un coup à ma porte, me réveille de mon travail acharné. Ahurie, je fixe la porte avant de me regarder moi. Je porte un vieux shorts en jean, un t-shirt gris et des petites sandales. Ne parlons même pas mes cheveux bruns bouclés en pagailles. Je ne ressemble strictement à rien.

Un deuxième coup à la porte, me fait bondir sur mes pieds et je cours presque pour ouvrir. Quel est ma surprise en voyant la mine très surprise de mon visiteur. Le prince Lysander. Je le vois me détailler de la tete aux pieds, fixant très longuement mes énormes cuisses avant d'arriver à ma figure.

- Vous reluquez souvent les femmes comme ça ? Je lui demande un peu agressive.

- Que celles qui vaillent la peine d'être regardées.

- Vous croyez m'attirer dans votre lit en me disant un compliment ?

Je m'apprête à refermer la porte, mais un pied se glisse et je fronce des sourcils. Le regard qu'il me lance est très chaud !

- Pas du tout. Maintenant, allez vous doucher. Nous allons aller nous promener. Et c'est un ordre, rajoute-t-il à la fin, me coupant la chique.

♦

- Où est-ce qu'on va ? Je demande au Prince qui me tire par la main à travers tout le jardin du palais.

Je suis propre mais toujours habillée comme tout à l'heure, ce qui fait que tout le monde nous regarde, surtout la main de leur futur souverain dans la mienne. Le soleil tape sur mes bras et je les sens brûler un peu.

- Je vous emmène voir les chevaux.

- Ah bon ?

On arrive aux écuries, mis à l'ombre. Et j'entends le hennissement des chevaux. J'accours pour aller les voir, rentrant à l'intérieur. Immédiatement, mon regard est attiré par un cheval brun avec une tache blanche sur le front. Je m'approche et tends ma main sur son museau, le caressant. Souriant, je me retourne vers Lysander qui est adossé au box, les bras croisés, le regard ténébreux.

- Comment avez-vous su que j'adorais les chevaux ? Lui demandé-je toujours en train de câliner la belle bête.

- Nos détectives privés ont fait des recherches sur vous, quand vous êtes arrivée. J'ai vu que vous adoriez la vitesse en voiture, me nargue-t-il et je rougis.