Chapitre un - Emmie

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Tranquillement et sans pression, je cous la manche d'une magnifique robe de bal rose pâle, brillante sur son bustier en forme de cœur. Je suis assez fière du résultat que confère les petits diamants disposés à un millimètre d'espace chacun. C'est du boulot. Cette merveille est pour Lady Eléanore de Grèce. Celle-ci est dans mon atelier parce que je suis la plus réputée de tout New York. Toutes les nobles de tous les royaumes viennent s'habiller chez moi, c'est un vrai bonheur pour mes employés. Je n'ai beau qu'avoir vingt-trois ans, tout le monde me respecte.

Parce que je sais souvent, que se lancer dans la mode peut être une folie. On vous sous-estime, beaucoup mais au final, on arrive à se faire une place parmi les plus grands à cause de notre détermination sans faille.

- Allez-vous partir en vacance, Emmie ? Me demanda-t-elle en bougeant légèrement le bras que je faillis la piquer.

Elle n'arrête pas de bouger depuis qu'elle est entrée et il est difficile pour moi de coudre quand mon modèle à la bougeotte. Calmement, je lui demande de se tenir tranquille parce que j'allais finir par la piquer accidentellement.

- Nulle part, je crois. Pour une fois, je suis libre, lui avoué-je. Et vous, Lady ?

- Au Danemark. Sa majesté la reine, m'a conviée à un bal qu'elle organise pour une association caritative. Je vais passer deux semaines complètes dans son palais.

Elle a un petit rire qui me fait sourire malgré moi.

- Vous allez être superbe, Eléanore avec cette robe, j'en suis sure. Tout le monde vous enviera. Je crois bien que c'est la plus belle de toute ma collection.

Elle me remercie avec chaleur. Lady Eléanore était une noble française mais qui est devenue grecque quand elle s'est mariée à un lord grec. Elle a vingt-six ans et sans enfants malgré qu'elle soit mariée depuis cinq ans. Elle voyage beaucoup. Nous nous sommes connues il y a quelques mois et depuis quelques semaines, elle vient sans cesse me voir pour lui confectionner des tenues faites sur mesure. Je dois avouer qu'elle a fait monter en flèche ma popularité, même si je suis déjà assez reconnue à New York. Je suis styliste depuis trois ans, montant mon entreprise moi-même. Et je suis fière du résultat.

- Vous êtes extrêmement gentille avec moi, Emmie. Promis, j'arrête de gigoter si vous me promettez que cette robe sera finie aujourd'hui.

- Elle est justement finie ! Tournez vous vers le miroir, Lady. Je dois juste ajuster la petite traîne à l'arrière. Voilà ! Impeccable.

Dans les yeux de la jeune femme, je distingue des larmes de bonheur et elle me saute littéralement dans les bras, m'étouffant avec ses longs cheveux noirs. Elle n'arrête pas de me répéter merci qu'elle me met mal à l'aise.

- Je suis tellement heureuse ! Je vous invite à venir au palais de la reine pour les vacances. Je pouvais inviter une personne et avant que vous refusiez poliment, je dois vous dire que j'ai absolument besoin de vous. Je pourrais vous présenter à toutes les femmes présentes et vous auriez encore plus de clientèle.

Je ne peux pas refuser parce qu'elle me regarde avec un air suppliant. Et puis, de toute façon, je n'ai rien de prévu pour les semaines à venir et j'ai une robe de prête pour un grand événement, au cas où.

- Je vous accompagnerai avec plaisir, Eléanore.

- Parfait, s'écria-t-elle en tapant dans ses mains. On va s'amuser comme des folles sans être indécentes.

Le lendemain, une limousine noire vient me chercher devant mon appartement en plein centre-ville. Je descends ma valise avec difficulté, à cause du manque d'ascenseur. Bien évidemment, il a fallu que j'achète un appart sans ascenseur mais c'est bon pour la forme, donc ! Heureusement, le chauffeur de la voiture vient m'aider et soulève mon bagage d'une seule main, comme si il ne pesait rien. Il le met dans le coffre puis il m'ouvre la portière arrière et je m'assois à l'intérieur, subjuguée par la limousine. Je n'ai jamais été là-dedans, c'est une grande première.

- Salut, Émeraude.

Je me tourne vers Lady Eléanore qui me fait la bise avec enthousiasme. Ensuite, la voiture démarre et s'enfonce dans la circulation. Je pense à mes employés que j'ai laissé tout seuls pour deux semaines. Je sais qu'ils s'en sortiront parfaitement parce que j'ai désigné mon remplaçant qui est mon frère jumeau, Rafael, mais je laisse tout tomber du jour au lendemain et ce n'est pas mon style. D'habitude, je planifie tout à l'avance. J'ai décidé de me laisser aller pour une fois.

- Ça fait tellement longtemps que je n'ai plus côtoyé la reine Charlène. Je suis la cousine du Prince Lysander du Danemark. Tu le savais ?

- Pas du tout, j'avoue un peu surprise.

Cette jeune femme me traite comme si j'étais sa seule amie et j'adore toutes ces intentions qu'elle a envers moi. Surtout quand elle sort d'un petit coffre devant nous, une grande bouteille de champagne et deux verres. Elle sourit devant mon air étonné. Elle balance ses cheveux noirs derrière son épaules, puis me sert.

- J'ai toujours droit à une bouteille gratuite, alors j'en profite. Xavier, pouvez-vous mettre la séparation, s'il vous plaît ?

Il acquiesce et on ne le voit plus derrière le volant, ni dans le rétroviseur. Ma nouvelle amie augmente le son de la petit radio et sa play list préférée retentit.

- Nous avons les mêmes goûts en matières de musique, on dirait.

- Ça nous fait des points commun. Quand j'étais petite, on me faisait écouter de la musique classique. Je déteste depuis. Dis, ça te dérange pas que j'ai des gardes du corps ? Je suis obligée d'en avoir et ils sont assez sympas. Ils adorent les cacahuètes.

- Je n'ai jamais été au Danemark, dis-je à Eléanore une fois qu'on descend de l'avion sous un soleil de plomb.

Il fait un temps extraordinaire et je m'empresse de descendre mes lunettes de soleil sur mon nez. Nous avions été dans son jet privé et j'avoue que la découverte est terrible. C'est un petit bolide et tout le personnel était à nos pieds pendant des heures. J'ai remarqué que la jeune femme aux cheveux ébène n'est pas du tout égoïste ou se pense supérieur aux autres. Non, elle est géniale. Et on se ressemble beaucoup. Certains diront que quand on a un double. On est tellement pareil que s'en est effarant.

- Tu vas voir, c'est un pays merveilleux. Je le préfère même à la France, je dois dire. J'ai été élevé à Paris, mais je m'en suis lassée au bout d'un moment. J'aime découvrir de nouvelles cultures et de nouvelles langues. Viens, une voiture nous attend devant l'aéroport.

Avec nos valises, nous traversons l'aéroport bondé en essayant de nous faufiler et j'entends des flash retentirent. Je n'y fais pas attention jusqu'à ce que Lady Eléanore me murmure dans l'oreille.

- Ce sont des paparazzis. Ils m'ont reconnus mais je te suggère de faire comme si il n'était pas là. Je fais pareil mais ça ne fait pas grand chose. C'était pour te rassurer, rit-elle presque en m'entraînant dehors à la vitesse de la lumière.

Un homme nous fait entrer dans une voiture noire aux vitres teintées et nos gardes du corps montent à l'avant et démarrent à toute vitesse. Derrière nous, les photographes s'excitent.

- On va être dans les journaux ?

Mon amie pince des lèvres, mais elle ne semble pas en colère. En fait, je ne l'ai jamais vu s'énerver, elle est toujours de bonne humeur. Quoiqu'il se passe et qu'il y ait. Je l'admire pour ça.

- C'est fort probable. J'ai tellement l'habitude, tu sais. Tu seras leur nouveau joujou pendant quelque temps, puis ils se lasseront après avoir découvert toute ta vie. C'est habituel, ne t'inquiète pas. Ohh, des pralines ! T'en veux ? La Reine Charlène sait très bien que j'en raffole.

 Ohh, des pralines ! T'en veux ? La Reine Charlène sait très bien que j'en raffole

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On peut s'aimer -  Royal SagaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant