Chapitre douze - Juliette

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Coucou tout le monde ! Pour un peu changer de point de vu, je vous ai mis un chapitre de Juliette. J'espère que vous aimerez cette femme autant que moi.

Bonne lecture !

*****

Ça fait un petit bout de temps que je ne suis plus revenue en Amérique. Ce pays m'a énormément manqué. Cela fait tout drôle d'être de nouveau en cavale. En descendant de l'avion, je constate qu'il fait un temps magnifique. Je remonte la bretelle de mon sac à dos qui descend le long de mon bras et descend sur mon nez, mes lunettes de soleil pour passer inaperçue.

Comme d'habitude, il y a un tas de journalistes prêts à tout pour sauter sur le premier potin, ou photographier des stars incognito. Heureusement, je me fonds dans la masse, la tête basse, mes cheveux roux me cachant un peu. Ils sont tellement longs pour la première fois de ma vie, que personne ne pourrait me reconnaître. Meme ceux qui me recherchent depuis tant d'années.

Quel potin ce serait de retrouver la comtesse Juliette de France, après tout ! Si ça tombe, je suis déshéritée et je n'en ai aucune idée.

Je me fonds dans la masse, ressemblant à une touriste habillée comme je le suis. Je suis tout un groupe de chinois, me glissant entre eux. Ils ne se rendent même pas compte de ma présence, tellement ils sont impressionnés par l'aéroport. J'admets, il est beau mais ils n'arrêtent pas d'en prendre des photos ! Je pars dans les toilettes publics pour me débarbouiller un peu et me changer. J'enfile un short en jean et un simple t-shirt blanc qui fait ressortir mon bronzage.

Toute ma vie, j'ai fuit mes parents. J'ai voyagé dans tous les pays du monde, ait été hébergé par des gens exceptionnels qui m'ont tout donné. Mais je regrette de ne pas avoir emmené Éleanore avec moi lorsque j'ai foutu le camp. Mais à cette époque, elle n'avait que 15 ans presque 16. Elle m'a conseillé de partir et je l'ai fait. Sans jamais me retourner.

Par ma faute, elle a épousé un homme qu'elle n'aimait pas. Elle a du terriblement me détester toutes ces années. Mais je suis contente qu'elle ait enfin divorcé. Elle peut désormais fonder une famille. Je sais qu'elle n'a pas eu trop à se plaindre, elle n'a pas été obligé de consommer son mariage et elle était souvent loin de Francis.

Et je suis si heureuse qu'elle me reparle, qu'elle soit si gentille avec moi. Surtout que sa meilleure amie m'a offert un toit ou m'abriter pour les quelques mois à venir. C'est rare de rencontrer une noble si gentille et généreuse. Parce que les aristocrates ont souvent tendance à ne se préoccuper que de leur nombril. Et je sais de quoi je parle. J'ai baigné dans cette atmosphère de riche pourri gâté toute mon adolescence.

Il faut que je trouve du travail, que je réalise mes rêves et que je me construise peut-être une nouvelle identité si je veux être tranquille pour le restant de ma vie.

Je coiffe un peu mes cheveux bouclés, ils sont tout emmêlés. Ils m'arrivent au milieu du dos. Ça me va bien mais je préfère franchement les cheveux plus courts. Bon, je suis prête. Il faut que je retrouve le mec qui vient me chercher.  Je ne sais rien de lui, mais il me trouvera sans doute si on lui a fait ma description détaillée.

Quand enfin j'arrive à récupérer ma valise, je me faufile jusqu'à la bande des terminus. Je n'ai pas besoin de me mettre sur la pointe des pieds pour essayer de distinguer quelqu'un qui me cherche, je suis tellement grande que s'en est étrange.

Ma mère disait que j'avais la taille d'un mannequin et que j'aurais pu l'être. Seulement, ce n'est certainement pas ma destinée. Alors que je reste là, patientant en lisant un magazine people qui parle de ma sœur et de sa conquête, Léo de Bérith. Je souris. 

Une main sur mon épaule me fait sursauter et je fais presque voler le magazine. Je me retourne vivement vers la personne, le tas de torchon papier contre ma poitrine et tombe dans des yeux verts splendides qui me fixent avec curiosité. Bon, je suis forcée de l'admettre que ce type est franchement canon. Genre une vraie bombe surtout que ses cheveux châtains font ressortir ses prunelles si clairs.

- Juliette ?

- Oui. Vous êtes le monsieur qui m'héberge, c'est ça ?

- En effet. Je suis Rafael, Duc de Queensberry. Enchanté de vous connaitre, même si c'est fait dans de circonstances bien spéciales. Ne perdons pas de temps, suivez-moi. Mon chauffeur est garé devant l'aéroport.

Il prend de force ma valise sans que je ne lui dise rien et il marche vite vers sa voiture. Son chauffeur démarre quelques minutes après qu'on se soit installés.

- C'est très luxueux chez vous. Ça me semble très lointain cette richesse.

Rafael pose mes sacs au sol, me jetant un regard avant d'aller dans la cuisine ou je le suis.

- Je m'en doute. Depuis combien d'année êtes-vous partie de chez vous ?

- Ça fait huit ans.

- Vous étiez très jeune, alors. Vous voulez manger quelque chose et boire aussi ? Vous avez l'air affamée, constate-t-il en entendant mon ventre grogner et surtout, en voyant ma maigreur.

Je n'ai plus vraiment d'argent. Je ne devais acheter que le strict nécessaire et quand on est retrouvé par ses parents, ça vous met dans un stress par possible parce que vous savez exactement ce qu'ils veulent par dessus tout. J'ai utilisé tout ce qu'il me restait pour mon billet d'avion et des nouveaux vêtements. J'ai beaucoup travaillé en Asie mais on est sous-payé. En plus, j'avais il y a quelques années, emporté énormément d'argent pour faire mes études d'avocate. Il ne reste plus rien.

- Oui, n'importe quoi ça fera l'affaire. Merci beaucoup. Vous n'étiez pas obligée de faire ça pour moi.

Je suis terriblement gênée et en plus, j'ai l'impression qu'il me regarde sur toutes les coutures. Je me sens tellement mal dans ma peau, en ce moment. J'aimais bien être rembourrée quand j'étais adolescente mais en grandissant, j'ai perdu toutes mes rondeurs d'enfant.

- C'était la moindre des choses et ma sœur me l'a demandé gentiment. Installez-vous. 

Il me prépare un énorme plat de pâte que je dévore avec appétit et il me sert de l'eau que je bois à une vitesse phénoménale. Une heure plus tard, je suis rassasiée.

- Je dois retourner travailler. Je rentre ce soir. En attendant, il y a la chambre des invités qui est libre. J'ai mis des draps propres, je vous donne mon numéro de téléphone si jamais vous avez besoin de quelque chose. Mangez tout ce que vous voulez et dormez surtout.

Je hoche simplement la tete alors qu'il me fixe droit dans les yeux, mais je tourne mon visage, rougissante. Il finit par s'en aller mais je vois bien qu'il est curieux.

On peut s'aimer -  Royal SagaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant