Quand on atterrit enfin, je vérifie les environs. Nous sommes à l'écart de l'aéroport. Une voiture noire aux vitres teintées doit nous attendre à quelques mètres ou nous sommes. Derrière moi, Erik siffle en admirant la vue.
- Dites-moi, Elana, j'ai l'impression que vous n'êtes jamais tranquille. Vous avez peur qu'un terroriste veuille me tuer ?
Je soupire, je suis déjà fatiguée. Il semble rigoler alors que je descends les marches qui mène au tarmac pour descendre du jet.
- En effet, Prince Erik. J'ai l'impression que quelqu'un veut votre peau. Voilà pourquoi votre mère m'a engagée. Elle a du recevoir des menaces vous concernant, je déclare en l'entraînant vers la voiture plus loin.
- Sérieux ?
Je me retourne vers lui, les mains sur les hanches, m'arrêtant devant lui.
- Oui. Je ne sais pas si vous vous en rendez compte mais de nombreuses personnes ne supportent pas la famille royale et justement, vous allez sans doute succéder à vos parents bientôt, ça donne des idées aux plus fous. Maintenant, dépêchez-vous. Vous êtes beaucoup trop exposé.
Je fais un petit coucou au chauffeur et ouvre la portière à cet énergumène de prince qui rentre à l'intérieur. Il me lance un dernier regard avant que je claque la portière pour retourner chercher les bagages.
♦♦♦
L'hôtel où nous allons séjourner, est bien évidemment un hôtel de luxe. Si bien que quand j'arrive à l'accueil, on me regarde de haut en bas d'un air presque scandalisé.
Ils n'ont jamais vu de jean ou quoi ?
En tout cas, Erik est parfaitement dans son élément, dans un costume noir impeccable. Il a une bonne mine, alors que la mienne est terne à cause de l'avion. J'ai horreur des turbulences et d'être en altitude, mais j'ai essayé de ne pas montrer que j'étais morte de trouille.
Je récupère la clé de nos chambres, faisant signe au Prince de me suivre dans l'ascenseur. Sur notre passage, tout le monde s'écarte en chuchotant. Je sens le regard d'Erik brûler mon dos. Je l'amène à sa suite qui est à coté de la mienne.
- D'abord, je vérifie qu'il n'y ait personne et qu'aucune caméra ne soit placée. Attendez moi ici.
Munie de mon taser, je parcours toutes les pièces, fouillent les moindres recoins de la chambre puis laisse entrer l'homme qui attend depuis de nombreuses minutes. Il me regarde d'un air amusé.
- RAS. Vous pouvez aller dormir. Demain, déjeuner à 8h. Ne soyez pas en retard sinon je viens vous chercher par la peau du cou si il le faut, compris ? Parce que je ne suis jamais en retard et je refuse que vous le soyez.
Je le pointe du doigt, montrant bien que je ne plaisante pas. Il lève les mains en l'air, faussement coupable puis me sourit avec espièglerie.
- D'accord, mademoiselle Clare. A demain !
Et il me claque la porte au nez, sans gêne. Je reste immobile de longues secondes avant de retoquer à la porte.
- Oui ? Fait la voix derrière le bois.
- Vous êtes un gros connard. Bonne nuit !
Et je m'enferme dans ma suite de luxe, avec l'impression d'être dépaysée.
Mais qu'est-ce que je fous là ? Sérieusement ? Je m'empresse de prendre une douche chaude pour m'enlever cette odeur de transport en commun désagréable. Puis je m'échoue sur mon lit ultra confortable. Bon dieu, je n'avais pas eu droit au confort depuis tellement longtemps que je me sens triste tout d'un coup.
Il faut que je téléphone à mon frère. Sa mission en Afghanistan me fait peur jour et nuit depuis plus d'un mois. J'imagine qu'il est retourné en Australie. Du moins, j'espère.
♦♦♦
Le lendemain, des coups assez forts me réveille en sursaut de mon long sommeil. Je me redresse, désorientée un instant avant de me rappeler où je suis. Merde. Je travaille. Ca fait tellement longtemps que je n'ai plus pris de vacances. Dès que ces trois mois seront terminés, j'irai sur une île déserte pendant deux mois.
- Mademoiselle Clare ? C'est plutôt à moi de vous tirer par la peau du cou, résonne la voix du Prince du Danemark. C'est assez irrespectueux, compte tenu de votre job. Et je suis prince, ne l'oubliez pas.
Misère. Il est quelle heure ? Je consulte rapidement l'heure sur ma montre, posée sur la table de chevet. Il est 8h05. Je suis dans une galère pas possible.
- Laissez-moi trois minutes treize, et je suis toute à vous.
J'entends son rire derrière la porte et je me maudis intérieurement, tandis que je pioche dans mes plus beaux habits. Il a du croire que c'était un sous-entendu cochon. Non mais quel pervers, ce futur roi ! Il a l'esprit mal tourné.
Comme je l'ai prévu, je suis prête en trois minutes treize mais pas maquillée. Inutile dans ma situation. Je suis garde du corps et non mannequin pour les poufs. Dans le couloir, Erik m'attend dans un costume qui fait beaucoup moins royal qu'hier. Il est à tomber, comme d'habitude.
- Je croyais que vous n'étiez jamais en retard, lance-t-il.
Je manque presque de le jeter contre le mur, le fusillant du regard. Nous mangeons après tout le monde, fort heureusement. Puis un chauffeur vient nous chercher pour nous emmener voir la première entreprise sur notre chemin. Elle fournit des gadgets ultra sophistiqués.
Je le laisse convaincre toutes les personnes de la pièce et vérifie tout ce qui est à ma portée, du regard. Je ne veux pas paraître louche et personne ne se doute que je suis la bodyguard du futur roi.
Ce n'est que quand je vois le PD-G de l'entreprise approcher de moi avec Erik, que je panique légèrement.
- Présentez moi cette jeune demoiselle, Prince Erik. Elle a l'air tout a fait charmante, dit le vieil homme à la bonne bouille. Je suis Mr.Winston.
Je lui tends directement ma main, affichant mon plus sourire.
- Je suis Elana Clare, Monsieur Winston. J'accompagne le Prince pour découvrir le beau travail qu'il fait. Donner de l'argent à des associations et des orphelinats est une noble cause, vous ne trouvez pas ?
Il prend ma main dans la sienne qui est moite, et pose ses lèvres sur le dos de celle-ci. Je rougis pour le charmer et l'homme semble encore plus content. Erik à ses cotés, me regarde d'un air admiratif et l'ombre d'un sourire apparaît au coin de sa bouche. Il me prend ensuite par le bras, me collant contre son torse.
- C'est agréablement surprenant de votre part, mademoiselle Clare que vous me complimentez, il poursuit à l'intention de monsieur Winston. C'est une jeune femme très difficile à convaincre, vous savez. D'ailleurs, vous aurez l'occasion de la croiser ce soir au bal masqué.
Je me tourne vivement vers Erik, scandalisé mais il affiche un air très satisfait.
- Excellent. A ce soir, belle demoiselle, dit le PD-G en s'en allant.
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On peut s'aimer - Royal Saga
عاطفيةLe Prince Lysander du Danemark, est le seul héritier du trône et le temps lui est compté. Il a trente ans et le mariage doit s'envisager. Grace à son charme et sa beauté, il a toutes les femmes à ses pieds mais une seule lui résiste vainement. Alors...