Chapitre quatorze - Emmie

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Coucou ! Je n'aurais pas pu publier avant, j'ai énormément eu de choses à faire pour l'école et ce n'est pas fini. En plus, je n'arrivais pas trop à écrire...

Mais merci d'être encore là pour ce livre ! De commenter avec des messages super mignons.

Bonne lecture !

*****

Que voulait dire Éléanore ? Il faut que j'arrête d'y penser. Je bois tranquillement mon thé, accoudée à la balustrade de mon balcon. J'ai toujours cette impression de dormir dans un mini appartement de luxe avec tout sous la main. Et les jours passent, se ressemblant tous. Si un jour, je pensais rester ici autant de temps, j'aurais rit.

Du balcon, je me penche légèrement pour voir Lysander dans les jardins, une femme pendue à son bras. Elle semble boire toutes se paroles, vêtue d'un long manteau bizarre, de talons aiguilles et d'une robe noire. D'ici, j'arrive à remarquer qu'elle et moi, nous portons quasiment le même genre de vêtement à part pour le manteau et je fronce des sourcils. Comparé à moi, celle-ci est très mince et très grande. Ses cheveux lui arrivent aux fesses. Je ne comprendrai jamais la mode d'avoir les cheveux aussi longs. Je trouve ça pas très propre pour ma part, et surtout, c'est fatiguant une longueur pareille.

De là ou je suis, je n'arrive pas trop à distinguer son visage car elle est de dos, mais je suis prête à parier qu'elle ressemble à une barbie blonde manucurée. A cause de sa façon de se déhancher comme un top modèle, de ses simples manières de bouger ses bras dans tous les sens en parlant. Elle est à la limite du ridicule.

Lysander a du sentir un regard sur lui, parce qu'il se tourne vers moi et d'ou je suis, je devine son air sérieux, mais un semblant de sourire sur sa bouche. Un peu fâchée pour aucune raison, je me détourne vivement pour rentrer à l'intérieur sans même lui rendre son signe de salut.

Je ne suis pas d'humeur et le ciel a l'air d'être d'accord avec moi, parce qu'il devient gris et prêt à déverser des tonnes de litre d'eau sur nous.

La fête d'anniversaire mondiale du Prince a lieu demain et la robe de la reine est prête, mais je n'ai pas encore fini le costume de Lysander. Oui parce qu'en plus de tout le travail que j'ai, je dois me coltiner un costume fait sur mesure et tout le tralala. Je suis légèrement en retard et très mal à l'aise qu'il me retrouve tous les jours dans mon nouvel atelier de couture dans le palais. D'ailleurs, il doit m'y rejoindre dans une heure. Je vais vite dans la salle à manger, pour prendre mon déjeuner avec la reine, Eléanore et Lord Bérith qui vient de revenir pour l'anniversaire de son meilleur ami.

Je m'installe rapidement à ma place, la mine morose et pas très affamée. Je ne prends qu'un thé et une tartine grillée.

- Émeraude ? M'interrompt la reine alors que je repose ma tasse.

- Oui, Reine Charlène ?

- Vous ne semblez pas dans votre assiette. 

- Tout va bien, votre Majesté. Une petite baisse de morale.

Elle hoche la tete, sceptique, avant de se tourner vers Léo et de lui parler de la jeune femme qui vient d'arriver au château. C'est une princesse et elle pourrait bien être un jour, la fiancée de Lysander et devenir reine par la même occasion. Enfin, c'est ce que je crois comprendre et mon cerveau voit rouge.

Eléanore me fixe intensément, regardant ma réaction qui ne tarde pas à venir.

Je ne peux entendre plus. Je me lève de ma chaise comme un ressort, m'excuse auprès de tout le monde, prends mon assiette et m'enfuis en direction des cuisines. A mon entrée, Marie et Sarah quittent leur tache et accourent vers moi en me voyant. Normalement, je ne peux pas venir ici à cause de mon statut. D'ailleurs, je n'y avais mis les pieds qu'une fois avec mon amie une nuit pour voler du coca. 

- Que se passe-t-il, mademoiselle ? Me demande Sarah en touchant mon bras dans un geste de pur tendresse.

Il y a énormément de cuisiniers ici qui me fixent, les yeux ronds mais je n'en ai que faire. Les deux gouvernantes semblent leur faire un signe, parce qu'ils retournent tout de suite à leur poste sans rouspéter. Je fonce au premier lavabo que je vois et je commence une vaisselle. Les deux femmes me suivent, intriguées et inquiètes.

- J'ai besoin de décompresser, je marmonne en remplissant les éviers d'eau chaude.

- Comment cela ?

Je relâche mon assiette dans l'évier, les mains tremblantes. Je serre les dents. D'habitude, j'en parle à personne parce que c'est trop dur et que j'ai trop de douleur et de colère en moi. Que j'ai l'impression que je vais exploser en un millions de petits morceaux.

- Demain est jour spécial. Ce n'est pas que l'anniversaire du Prince, c'est aussi le jour ou ma petite fille est morte dans mon ventre.

J'entends nettement leurs hoquets de stupeur et les larmes me montent rapidement aux yeux, comme à chaque fois que j'en parle. A vrai dire, c'est la première fois que j'arrive à le dire à voix haute, même si j'ai du chuchoter. Mon psychologue m'a toujours répété que si j'arrivais à l'avouer, je me sentirais plus vivante et libérer de ce poids. Et la Reine Charlène qui m'a dit ce même conseil... Des bras m'enlacent et je me laisse aller dans un peu de chaleur humaine.

- Venez avec nous, on va vous reconduire dans votre chambre. On vous apportera tout ce dont vous avez besoin, ma petite.

Je les suis, sans rechigner. Toute l'après-midi, je reste dans mon lit, coincée entre plusieurs oreilles, sans soleil qui perce ma fenêtre. Et je n'ose pas pleurer. Parce que je ne pleurs jamais.

On peut s'aimer -  Royal SagaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant