Chapitre trois - Erik

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J'attends mon garde du corps dans l'aéroport, debout au milieu de tous ces gens pressés qui me regardent avec des yeux ronds. Ils veulent ma photo ? Certainement mais je ne suis pas là pour un shooting.

Où est-ce qu'elle est ? Ça fait bien une demi-heure que je l'attends, comme un con. Je suis un prince, ce n'est pas à moi d'attendre que la petite bodyguard ramène son fessier. J'espère au moins qu'elle est belle. Avec un nom comme Elana Clare, j'imagine qu'on ressemble à un top modèle musclé.

Tiens, une jolie blonde aux yeux étranges arrive. Droit sur moi, le regard planté dans le mien. Quand elle est à moins de trois mètres de moi, elle me détaille de la tête aux pieds en haussant un sourcil dubitatif.

- C'est donc vous, le fameux prince coureur de jupons, dit-elle en souriant. Je vous imaginais plus costaud.

J'arque un sourcil. Plus costaud ? Je suis aussi musclé que les stars de cinéma, avec le V qui va avec et les tablettes de chocolat. C'est ce qui font craquer les femmes. A mon tour, je l'observe. Elle est très grande pour une femme, de longues jambes musclées sous son jean qui rehausse ses fesses quand elle se penche pour chercher son passeport dans sa valise, me laissant une belle vue. Des yeux mauves inoubliables qui hanteront certainement mes nuits, des cheveux d'or longs, un petit nez insolent et une bouche rosée et légèrement pulpeuse. Elle est tout a fait mon type de femme.

- Vous avez fini de me mater ? Fait sa voix d'ange.

Je lui lance un clin d'œil.

- Pas encore, joli cœur. Maintenant que nous sommes définitivement en retard, je vous conseille de me suivre. C'est par là.

Je lui montre la porte d'embarquement. Mais elle pince des lèvres.

- A vrai dire, nous allons monter dans un jet privé donc je vous propose à mon tour, que vous me suiviez.

Et elle avance devant moi, faisant bouger ses fesses au rythme de sa cadence. Et j'obéis, fusillant tous les hommes qui osent la regarder. Ils retournent tous à leur occupation en faisant semblant de rien. Devant moi, la jeune femme rit dans sa barbe inexistante.

♦♦♦

Contre toute attente, dans l'avion, Elana Clare ne s'endort pas. Non, elle regarde constamment les deux hôtesses en plissant des yeux, nos sièges, les toilettes, tout. Je n'arrive pas à savoir si elle soupçonne quelque chose ou quelqu'un. Elle sort ensuite un carnet rempli de notes et écrit. Je la regarde faire, impossible pour moi de fermer les yeux.

Ce n'est que quand je rouvre les yeux, que je me rends compte que je me suis endormi. Je consulte ma montre. Il nous reste quatre heures de vol. Je jette un œil sur la jeune femme qui dort profondément sur le siège en face du mien. Sa bouche est légèrement entrouverte, et son visage est complètement détendu.

Je la fixe durant de longues minutes. Elle doit le sentir parce qu'elle se met à gigoter puis se rendort.

Je prends ma tablette et tape son nom dans la barre de recherche. Contre toute attente, il y a énormément de choses sur elle. Première d'un concours de boxe, première d'un concours de course à pieds, ...A mon tour, je sors son dossier pour le consulter. Ma mère a pensé que ça pourrait m'intéresser.

Elana Clare, 25 ans. 

Anniversaire le 24 juillet. 

1m75. Poids : 70 kg. 

Australienne. 

Parents : Décédés. 

Frères et sœurs : Un frère de 28 ans.

 Pas de casier judiciaire. 

Meilleure de sa promotion.

Mais il n'y a rien d'autre. A part des photos d'elle quand elle était petite. Elle n'est pas mariée, elle n'a pas de petit-ami.

- Qu'est-ce que vous faites ?

Pris en flagrant délit, je lève les yeux vers elle en souriant. On dirait qu'elle est parfaitement réveillée et ses yeux brillent.

- J'enquête sur vous, je réponds simplement en haussant les épaules. J'aime savoir que la personne qui va me suivre partout pendant trois mois, n'est pas une terroriste.

Elle avance son visage vers le mien, soudainement très ironique.

- Et alors ? J'en suis une ou pas ?

Son souffle s'échoue contre mon visage et je m'approche encore un peu plus. Ses lèvres ne sont plus qu'à quelques centimètres des miennes. Il suffirait que je me penche un tout petit peu pour l'embrasser. Mais mon instinct me dit qu'elle me donnerait un bon coup de boule ou un coup de pieds dans les parties intimes. Ses yeux hors du commun ne trompent pas. Elle en serait capable.

- Vous êtes bien trop belle pour en être une, je déclare et je dénote une petite rougeur sur ses joues blanches. Vous avez un lapin ?

Je la vois s'interroger, sans doute sur mes capacités mentales.

- Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

- Je ne sais pas. Vous avez la tête d'une fille qui a un lapin chez elle.

Elle souffle et se concentre sur le petit hublot à sa droite.

- En effet. J'en ai un. Il s'appelle Erik.

Je souris alors qu'elle soupire. Jamais il y a quelques heures, je n'aurai pu dire si cette femme pouvait rougir ou non.

- C'est en pensant à moi que vous l'avez appelé comme ça ? Je demande, charmeur.

Son charmant petit nez insolent se retrousse et ses yeux pétillent.

- Non, c'est le nom d'un de mes exs. Un vrai pourri.

J'arrête de sourire automatiquement. Alors que j'ouvre la bouche, une superbe hôtesse arrive accompagner d'un chariot rempli de boisson. Ses yeux pleins d'envies me fixent, comme si j'étais un spécimen rare.

- Prince Erik, souhaitez-vous quelque chose à boire ? Susurre-t-elle de sa voix de biche.

Elle ne regarde pas un seul instant, mon garde du corps. Comme si elle n'existait pas. La jalousie des femmes me surprendra toujours.

- Un verre de vin blanc, s'il vous plait.

- Tout de suite, monsieur.

Pendant trois minutes, elle me fait son numéro de charme et discrètement, je regarde Elana se tortiller sur son siège, les yeux rivés sur moi. Elle me fusille du regard. On me tend mon verre et je remercie la rouquine brûlante de désir apparemment pour moi.

- Vous voulez quelque chose, mademoiselle Clare ? C'est moi qui offre ? Du vin, du whiskys ?

Forcée de la regarder, l'hôtesse se tourne vers la jeune blonde. Ses yeux mitraillent ma pauvre garde du corps. Celui-ci lui sourit d'un air purement innocent.

- Simplement de l'eau mais merci, Erik.

La rouquine écarquille ses yeux remplis de mascara en me décochant un regard noir. Violemment, elle lui verse donc de l'eau dans un verre et lui donne avant de partir comme une furie.

- Elle doit avoir ses règles, dit soudain Elana.

On peut s'aimer -  Royal SagaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant