Chapitre dix-sept - Emmie

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Le baiser devient de plus en plus fiévreux. Et j'ai du mal à respirer, alors que je recule quelques secondes avant que le Prince n'attrape de nouveau mon visage pour foncer sur ma bouche et en prendre possession comme si il avait tous les droits. Il lâche un grognement approbateur.

Alors que je m'abandonne complètement à ce baiser, soupirant de béatitude, on frappe à la porte. Et je mords sans faire exprès la lèvre de Lysander qui pousse un grognement de douleur en se séparant de moi. Cependant il garde un bras autour de ma taille et je le fusille du regard pour qu'il me lâche, avant que quelqu'un se rende compte de notre proximité. je remarque juste après qu'il saigne légèrement et je souris.

- Oui, je crie à la personne qui patiente.

Quand elle entre, je m'empresse de rejeter Lysander en affichant un visage neutre.

- Votre Altesse, que faites-vous ici ? Je lui demande alors que la Reine rentre.

Elle nous analyse tous les deux, son fils qui a retrouvé un air normal, les mains dans les poches de son pantalon. Mais il a une goutte de sang qui perle encore sur sa lèvre. Son front se plisse et je crains le pire. Nous aurait-elle percé à jour ? J'espère que non. Parce que sinon, je ne serais pas du tout comment me justifier. Je la vois esquisser un sourire en coin, d'on elle a le secret absolu.

- Je venais m'assurer que tout se passait bien. Je suis en train de revoir la décoration de la salle de bal et j'aurais besoin de mon fils quand vous aurez fini, mademoiselle Émeraude. Prenez votre temps, je t'attends dans la salle du trône dans trente minutes, Lysander, fit-elle à son intention d'un air entendu.

Et elle s'en va, alors que je souffle en passant une main dans mes cheveux emmêlés. Misère. Ils sont emmêlés ! J'accours presque jusqu'au miroir pour me regarder et constater les dégâts. J'arrange ma tignasse du mieux que je peux, observer par un Prince à la beauté chamboulante. Celui-ci se contente de me regarder, de là ou il est. Mes yeux s'écarquillent en voyant également ses cheveux. Ils sont en pétards et on voit que quelqu'un y a mis la main.

- Je vais vous recoiffer, parce que je crains que votre mère ait tout compris, j'annonce de but en blanc.

Je passe mes doigts dans ses mèches, les tirant un peu vers l'arrière et il ferme les yeux brièvement avant que ses yeux couleur océan captent les miens pour m'ensorceler.

- Emmie, susurre-t-il en attrapant mes poignets pour le rapprocher de lui.

Je dois avouer me laisser faire, parce qu'il me procure des sensations qu'on ne m'a jamais donné. Et je frissonne malgré moi, les yeux à demi-ouverts. Il repose encore une fois sa bouche sur la mienne, la mouvant en rythme avec moi. Et je m'accroche de nouveau à ses bras musclés, soupirant de bien-être. Je me détache de lui, à regret mais redescendue sur terre.

- Il faut qu'on arrête ce qu'on fait, tenté-je. C'est mal et vous méritez mieux qu'une simple duchesse dans mon genre.

- Vous racontez encore des inepties, murmure-t-il tout contre mes lèvres.

Mais je recule furieuse.

- Vous avez une Princesse déjà dans la poche. Alors s'il vous plait, on va s'en tenir à une relation professionnelle sans ambiguïté parce que je n'ai pas envie d'une relation amoureuse pour le moment.

Son visage devient soudainement froid et je suis livide. Je ne voulais pas lui faire de mal. J'ai été trop clash. Et je le regrette. Avant que je dise quoi que ce soit, il me coupe déjà la parole. Il a déjà ouvert la porte qu'il prononce ses mots qui me déchirent le cœur.

- Très bien. Dans ce cas, vous êtes mon employée. J'y vais. On se voit demain.

♦♦♦

- J'ai merdé. 

Eléanore relève enfin la tete de son livre, me fixant les sourcils froncés.

- Qu'est-ce que tu as fait ? Me demande-t-elle alors que je m'installe au pied de son lit.

- J'ai clairement dit à Lysander que je ne voulais pas de lui alors que c'est faux, j'avoue en me cachant les yeux.

Mon amie reste muette avant de me serrer dans ses bras. Je me sens tellement honteuse.

- Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas aussi terrible que tu ne le penses. Il va s'en remettre. Ok, il va t'en vouloir pendant un petit temps, mais après, ça ira mieux. Tu peux encore aller t'excuser.

- J'ai essayé, je ressayerai mais je crois que c'est vraiment foutu, Elé. Aujourd'hui, je lui ai dévoilé des choses sur moi que je n'avais dites à personne. Il ne me pardonnera jamais. C'est sur.

Elle me contemple avec pitié et essaye encore de me rassurer, mais c'est pas gagné. L'anniversaire du Prince est demain et j'aimerais vraiment que d'ici là, nous nous reparlions. Je refuse qu'il ne m'adresse plus la parole. Pas après que je lui ai ouvert mon cœur. Il n'a pas le droit de faire ça.

- Courage, Emmie. Maintenant, va te reposer parce qu'une longue soirée nous attend demain. Et que tu as besoin de te remettre de tes émotions, mon chou. Tu peux dormir à coté de moi, si tu veux.

J'accepte parce que je n'ai pas envie de dormir dans un grand lit vide. Je file mettre mon pyjama avant de me glisser sous les couvertures. Je ferme tranquillement les yeux, l'esprit en déroute.

♦♦♦

- Kira ? 

J'entends une voix, pas loin de moi.

- Oui, mademoiselle ?

- Miss Emeraude est encore souffrante. Pouvez-vous dire à ma tante qu'elle se repose, et qu'elle sera rétablie et prête pour ce soir ? Dites lui bien que c'est de ma part, elle saura directement de quoi il en retourne. Merci Kira. Faites aussi venir Marie et Sarah. Je dois leur parler.

Et je me rendors, épuisée encore. Quand je me réveille de nouveau, il fait vraiment claire et j'entends énormément de raffut dans le couloir. Je me redresse sur le lit, les cheveux en pétards.

Oh mon dieu. Quelle heure il est ? Mon ventre grogne fortement comme si je n'avais plus mangé depuis longtemps.

Je sors dans le couloir, à moitié nue et complètement a la ramasse. Je regarde les centaines de personnes qui courent dans tous les sens, des objets dans les mains. Ils me contournent et personne n'a le temps de s'occuper de moi. J'avance un peu en comprenant que c'est pour la fête d'anniversaire de Lysander. Je reste planter là, dans ce couloir, les bras ballants.

Avant qu'on m'attrape violement par le bras pour me traîner de force dans une chambre qui m'est un peu inconnue.

Je me retrouve face à un Prince en colère, qui me fusille littéralement du regard.

On peut s'aimer -  Royal SagaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant