Chapitre dix-huit - Emmie

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- Lysander, je souffle, ahurie.

- Qu'est-ce que tu foutais à moitié nue devant tous les serviteurs ? Et ne me mens pas, j'ai horreur de ça !

Je grimace, un peu rouge, et croise les bras sur ma nuisette.

- A vrai dire, je viens de me réveiller et j'aurais voulu qu'on me dise quelle heure il est, car je suis complètement désorientée.

- Il est 17h et tu devrais déjà être en train de te préparer pour la fête, me dit-il sérieusement en lâchant enfin mon bras de sa poigne de fer.

Oh bon dieu ! J'ai dormi toute la journée. Ça ne m'était plus arrivé depuis ma dépression.

- Je suis sincèrement désolée, Lysander. Pour ce que je t'ai dit hier, je commence avec hésitation. Je suis une fille ignoble...

Je m'arrête en voyant le Prince rouler des yeux. Je hausse un sourcil à son encontre.

- Serais-tu en train de te moquer de moi ? Je m'écris en frappant son torse avec ma main. Espèce d'imbécile prétentieux. Et moi qui m'excuse ! Tu mérites même pas mon pardon.

Et alors que j'allais retourner dans ma propre chambre, il me rattrape de nouveau par le bras et et presse ses lèvres contre les miennes sans hésitation.

Je reste immobile, un instant déroutée avant de répondre à son baiser d'une façon totalement sauvage. Je tire sur ses cheveux, lui arrachant des plaintes couvertes par ma bouche et ma langue qui s'enroule autour de la sienne. Ses mains agiles agrippent mes fesses, me rapprochant encore plus de son corps. 

Mon cœur menace de s'échapper de ma cage thoracique, tellement il bat fort. Je l'entends résonner dans ma tête. Ses mains enlèvent déjà mon pyjama qui me sépare de son corps. Car je ne porte rien d'autre en dessous sauf une culotte. Et quand je sens quelque chose de dur sur ma jambe, je suis obligée de reculer pour ne pas déraper.

- On ne peut pas, Lysander, je chuchote contre ses lèvres pleines.

Je regarde ses yeux à demi-ouverts, qui me fixent sans un mot. Il replonge vers mes lèvres, grognant comme un animal. J'essaie de le repousser, mais mon corps n'en a pas envie. Je commence a avoir trop chaud. Si on continue, on va s'allonger sur son lit et ce sera peut-être la plus belle expérience de ma vie, mais il va sans doute se fiancer bientôt...comme le veut sa mère pour assurer le trône.

J'essaie de retirer sa chemise, mais les boutons ne se laissent pas faire. Je réussis à la déchirer, lui arrachant un rire rauque. Mais je l'embrasse de nouveau. Au diable les convenances !

- Lysander ? C'est maman, tu ouvres ? Il faut qu'on parle.

Je me détache vivement de ses lèvres, interloquée et le teint livide.

- La reine, je lui chuchote, les yeux écarquillés comme jamais. Encore !

Il soupire, pas le moins du monde paniqué. Il passe une main dans ses cheveux, me tenant toujours contre lui. Mais alors qu'elle toque une seconde fois, il a l'air de reprendre ses esprits.

- Il faut que tu ailles te cacher dans ma salle de bain. Vite !

Il me pousse en direction de la salle de bain.

- Hey, on a plus quinze ans ! Je riposte, presque vexée.

Il me sourit, me colle un rapide baiser et part ouvrir à sa mère. Bon dieu ! Moins une pour la deuxième fois.

♦♦♦

Revêtue d'une belle robe et de talons hauts, je descends les grands escaliers avec Eléanore. Celle-ci est tout sourire quand elle voit Léo. A la dernière marche, il vient la chercher en lui tendant un bras et il me tend son autre bras en voyant que je n'ai pas de cavalier. Je le remercie, un peu embarrassée. Il se contente de me sourire et m'emmène aux boissons tandis qu'il repart avec sa belle dans un coin de la salle.

Encore une fois, la Reine Charlène a fait fort pour la décoration. C'est splendide ! Et moins féminin que la fois passée. Et il y a énormément de gens qui parlent et attendent. D'ailleurs, la reine fait son entrée, suivit de son fils. Ils sont magnifiques, habillés de mes créations. Le Prince me voit de loin et je lui lance un sourire éblouissant. Je le vois me regarder de haut en bas, une lueur lubrique dans le regard. Lui aussi est époustouflant. Je rêve de le rejoindre à cet instant précis. Il doit ressentir la même chose que moi car Lysander s'avance vers moi. Cependant, il est coupé dans son élan par la Princesse Mira, d'Espagne. Elle l'accapare durant de nombreuses minutes. La jeune femme est habillée d'une robe noire, très courte qui a l'air d'outrager un peu les invités. Tant mieux.

Je me détourne, pour ne le voir se faire draguer par cette femme. Ce que je ne vois pas, c'est que la Reine alterne ses regards entre son fils et moi, un peu surprise. Et sa secrétaire, la gentille dame plus âgée, lui chuchote quelques chose à l'oreille.

🏳️‍🌈🏳️‍🌈🏳️‍🌈

Je suis assise à une table remplie de femmes plus âgées que moi, qui parlent du prince. Je devine qu'elles ne sachent qui je suis parce qu'elles n'hésitent pas à dévoiler des choses que je n'aurais jamais voulu savoir. Et elles parlent de Mira, la Princesse. J'apprends qu'elles ne l'aiment pas, mais que dans un mariage royal, il n'est jamais question d'amour. Ce ne sont que des arrangements.

- Ma Chère, commence une femme d'une quarantaine d'année en touchant mon bras. Comment vous appelez-vous ? Je ne vous ai pas encore entendu parler. Votre visage me dit quelque chose.

- Je suis...

Je n'ai même pas le temps de rajouter quelque chose que les femmes à ma table, se mettent presque à hyper-ventiler en fixant quelqu'un derrière moi. Je me retourne, me demandant ce qu'elles peuvent bien avoir vu. Et je tombe dans les yeux de Lysander qui me sourit, révélant ses fossettes adorables.

- Miss Emeraude de Windsor, me feriez-vous l'honneur d'accepter ma main pour la première danse ?

Je crois que je vais tomber dans les pommes. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Il est censé danser la valse avec sa mère, pas avec moi ! D'ailleurs, qu'est-ce qu'elle en pense ? Je la cherche des yeux, mais ne la trouve pas. Il me tend sa main, tandis que les dames derrière moi retiennent un hoquet de stupeur. Je les entends chuchoter sur moi. Elles ont enfin compris.

- Avec plaisir, Prince Lysander. Mais je vous préviens, j'ai deux pieds gauches, je l'avertis en acceptant sa main.

- Je ne vous crois pas, sourit-il et il m'entraîne avec lui.

Je le suis sur la piste de danse, les joues rouges. Ma robe brille sous la lumière et avec la traîne, la main de Lysander dans la mienne, j'ai l'impression de flotter. Tout le monde s'arrête de parler pour nous regarder, tandis que le Prince m'enlace plus étroitement et que la musique retentit. Dès la première note, il me fait virevolter, et je m'accroche à ses biceps, le regardant dans le fond des yeux.

- Que va penser ta mère, Lys ?

A l'entente du petit surnom affectueux que je lui ai donné, il rit légèrement en me serrant plus fort contre lui. Mes joues chauffent et je ressens des papillons dans le ventre.

- Rien. Ne t'inquiète pas, Emmie. Et profite de l'instant.

Je lui fais confiance, entièrement.

*****

Tadammm ! Voici le chapitre tant attendu. J'ai vu que vous étiez en train de vous impatienter, donc je me suis dit qu'il fallait absolument le poster aujourd'hui. Par contre, je l'ai un peu fait niais. Je suis dans ma période ou j'ai vraiment besoin d'écrire de l'amour et d'en lire, sans obstacle. 

Voilà, en espérant que ça vous ait plus. Gros bisous !


On peut s'aimer -  Royal SagaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant