Chapitre vingt-sept - Emmie

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Je me prépare pour le grand jour. Ça fait deux nuits que Lysander et moi, nous ne devons plus dormir ensemble. Pour respecter la tradition. Par contre, il n'aime pas les respecter alors il m'a rejoint en douce. Ensemble, nous avons senti les coups des bébés, en se souriant, collés l'un à l'autre. Nous avons constaté que les bébés réagissaient plus fortement quand leur papa leur parlait. Ce qui le rend fier comme un paon.

Maudit égo surdimensionné de mâle !

Je souffle un bon coup, au bord de la crise cardiaque. Passer devant autant de gens me fait paniquer. J'avance jusqu'à la fenêtre qui donne vue sur les milliers de personnes devant l'église. Je suis dans un des bâtiments devant. Je devrais traverser la foule, marchant sur le tapis rouge. Ma longue traîne me suit dès que je fais un pas. Elle est terriblement longue. Quatre enfants vont devoir la tenir. Mon ventre est énorme. J'entame le sixième mois de grossesse. Je serai à pieds nus pour le mariage tellement ils sont gonflés.

- Je venais voir si tout va bien, fait la Reine Charlène en entrant dans la pièce.

Ses yeux brillants m'indiquent que je suis belle. Je ne me suis pas encore regardée, trop stressée pour faire quoi que ce soit.

- Tu es splendide, Émeraude.

Elle s'approche de moi et embrasse ma joue. Elle ne veut plus que je fasse la révérence. La dernière fois, ça a failli virer au drame. Autant s'éviter ça jusqu'à la naissance des triplés dont je connais les sexes. Mais je préfère garder la surprise.

- Je me sens très obèse, Charlène, je lui avoue.

- Mais non ! Tu attends des triplés, c'est sur que tu ne fais pas du trente quatre. J'en suis contente d'ailleurs. Mais tu es magnifique. Les coiffeuses ont fait un travail incroyable. Regarde toi.

J'ose enfin me regarder dans le miroir. Je ne suis quasiment pas maquillée mais le mascara fait ressortir mes yeux clairs qui s'accordent avec le collier d'émeraude qui pend à mon cou. Mes cheveux sont retenus en chignon bas, des mèches ondulés encadrent mon visage. Des perles ont été dispersé dans mes cheveux. Un voile brodé se dépose délicatement sur mes épaules. Et mon ventre est joliment mis en valeur par la coupe de la robe.

- Tu te tracasses, devine ma belle-mère. Que se passe-t-il ?

Elle remet en place mes boucles d'oreilles.

- Je n'ai personne pour m'accompagner à l'hôtel. J'ai toujours souhaité que ce soit mon père qui m'amène à mon futur époux. Pour mon premier, il n'a pas été là non plus.

Je passe une main protectrice sur mon ventre, les bébés sont agités. Ils doivent sentir mon stress.

- Je vais t'accompagner, Emmie. Car tu es devenue ma fille le jour ou tu as débarquée au palais avec ma nièce. A partir de ce moment là, je me suis promise de m'occuper de toi parce que tes parents l'auraient voulu, j'en suis certaine. Mais j'ai raté ma mission quand tu es partie autant de temps, enceinte et triste. J'ai l'intention de me rattraper, tu peux en être sure.

- Merci, Charlène. Je comprends pourquoi ma mère était amie avec vous. Vous lui ressemblez beaucoup.

Je vois qu'elle a la larme à l'œil et elle fait semblant de rien.

- Maintenant, il faut y aller.

Elle m'aide à descendre les escaliers, à sortir de ce bâtiment et à traverser la foule. Ils scandent mon nom et je leur souris, faisant signe et faisant également des photos avec les enfants. Puis je suis obligée de monter le grand escalier qui mène à l'église. Je reste accrochée au bras de Charlène jusqu'au bout, crispée comme jamais.

- Respire, Emmie. C'est l'heure.

Les portes s'ouvrent et mon souffle se coupe devant de personnes venant assister à mon mariage. Tant de gens que je ne connais pas. Ils me regardent, debout. La musique retentit tout d'un coup et je m'avance, la reine mère se calquant à mon rythme. Je lui jette un regard apeuré mais elle arrive à me détendre, rien qu'à la tendresse qu'elle dégage.

Au loin, je vois Lysander dans son uniforme rouge de roi. Il est impressionnant. Il m'attend sagement, un sourire plein de promesse aux lèvres. Il est beau, comme d'habitude. Il se tient droit, les mains dans le dos.

J'avance alors vers lui, une fois que les quatre petites filles tiennent ma traîne de princesse et qu'on me donne mon bouquet de rose rouge. J'ai l'impression de marcher au ralenti, mes yeux ancrés dans les siens. Je n'ai dieu que pour mon prince, parce qu'il restera mon prince à jamais. Arrivées au bout de l'allée, Charlène embrasse ma joue et me lâche pour me donner à son fils. Celui-ci prend mes mains délicatement et les joint aux siennes.

Mutuellement, nous nous sourions. Cet instant est magique et restera à jamais gravé dans nos mémoires. On se regarde dans le blanc des yeux avant de nous tourner vers le prêtre. La suite reste très vague, tellement je suis heureuse.

Je sais juste que nous avons prononcé nos vœux, qu'on m'a mis une couronne sur la tête, que je suis devenue la reine d'un immense pays.

Le reste de la soirée est floue. Je sais juste que Lysander et moi, nous devons décoller, direction une île inconnue. Nous y resterons à peine une semaine. De profiter à fond de nos vacances méritées avant l'arrivée des bébés.

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C'est bientôt la fin. Je suis vraiment triste que ça se passe si vite, mais c'est la vie. Le prochain chapitre est l'épilogue final. Quand je ferai les corrections, je rajouterai sans doute des chapitres et je détaillerai un peu plus.

Bisous à tous.

On peut s'aimer -  Royal SagaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant