Chapitre cinq - Elana

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Non mais quel toupet ! Un bal masqué, vraiment ? Déjà, je ne porte jamais de robe de soirée ni de masque. Et encore moins des talons qui vont m'arracher la voûte plantaire ! Il en est hors de question. Et puis, avec tous ces gens déguisés, je ne saurai jamais qui est une menace pour le prince. Il peut bien avoir un terroriste en robe bouffante et un masque de cygne sur le visage. Comment je me justifie si une catastrophe arrive ? Est-ce qu'au moins ce...séducteur sait dans quoi il m'embarque ?

Je n'ai pas de robe ! Aucune. Rien. Nada. Qu'est-ce que je vais mettre ? Je ne vais pas accompagner un prince en petite jupe de collégienne ou en jean ? Ils vont me recaler à la porte dès qu'ils me verront arriver. Oh non. 

- Quelle merde ! Je suis dans le caca profond. Au fond du trou !

Ça doit faire déjà quelques minutes que je suis enfermée dans les toilettes, à attendre que le temps passe. Le dîner va être servi et j'ai laissé Erik tout seul. Il faut absolument que j'assure mon rôle. S'il lui arrive quelque chose quand je ne suis pas présente, je vais en prendre pour mon grade. Quand je me relève de la toilette, j'entends la porte s'ouvrir et je me fige, les yeux arrondis.

- Clare ?

Mince ! Erik ! Mais qu'est-ce qu'il fait là ?

- Vous avez pas remarqué que sur la porte, il y a un petit dessin de femme ? Parce que clairement, vous n'avez pas l'air de l'avoir vu...

J'entends son rire discret et j'ose ouvrir un cran de la porte des toilettes. Erik a posé ses fesses sur le lavabo, un air charmeur sur le visage. Il finit tranquillement son verre de champagne et une fois finie, repose l'objet sur le meuble, comme si de rien n'était.

- Pour tout vous dire, je connais extrêmement bien les toilettes pour dame, Clare. C'est même un endroit que j'aime particulièrement.

Je réprime une grimace, et finis par sortir, les mains moites que j'essuie sur mon pantalon. Ce mec est vraiment dégueulasse.

- Vous êtes dégoûtant, mister paon.

Je croises les bras sur mon buste, un air de supériorité sur le visage. Va-t-il aimer son nouveau surnom ? Je l'espère car c'est comme ça que je vais l'appeler dorénavant. Un paon parce que quand il se déploie, il veut montrer ses atouts comme un paon. Qu'il n'a pas toujours mais bon, pour les autres femmes, il les a. C'est certain. Avec son titre et ses beaux yeux, personne ne peut lui résister. A part moi. Je ne craquerai pas, qu'importe ce qu'il fait ou essaye de faire.

- C'est gentil de votre part, Clare. Je n'entendais pas moins. Maintenant, sortez d'ici ou tout le monde va croire que vous êtes constipée.

Il m'empoigne par le bras pour me faire sortir mais je recule.

- Ah non ! Je ne viens pas avec vous ! Et d'ailleurs, personne ne pense que je suis constipée ok ? Si vous m'entraînez de force, je vous mets à terre, je hurle presque. Et je crie que vous me faites mal. Vous en pensez quoi ?

Il a l'air surpris et lève les mains en l'air alors que je suis en position de défense, les mains en avant.

- Calmez-vous Clare. Je veux seulement que vous alliez boire un coup pour vous détendre. Ça fait bien quinze minutes que vous êtes terrée là. D'ailleurs, on va bientôt rentrer à l'hôtel. Il y a justement un magasin qui propose des robes de soirée et des chaussures, me prévient-il en me reprenant le bras alors que j'ai relâché mon souffle.

Je suis sur les fesses. Comment peut-il connaitre mon problème ? Je ne lui en ai pas parlé. En voyant mon air interrogatif, il soupire.

- J'ai mes sources, venez à présent.

Et je le suis, mais je finis par le devancer, reprenant le dessus sur mes émotions.

♦♦♦

- Je suis censée mettre ce truc immonde ?

Je n'ai jamais eu un air aussi scandalisé qu'aujourd'hui. La vendeuse m'a fait essayer une robe affreusement laide qui me comprime l'estomac. La tenue est jaune pipi, longue et bouffante. On est aux 21ème siècles, jamais de la vie je ne porte ce truc devant des centaines de personnes. Je ne suis pas du genre à me soucier de l'avis des autres mais je refuse qu'on me voit avec ça !

- Montrer Clare, ça ne peut pas être pire que la précédente, dit le Prince de l'autre coté du rideau.

Il en est hors de question ! Il va se foutre de moi et il va se retrouver avec un joli coquard. Il ne vaut mieux pas pour sa santé. Et si il porte plainte parce que j'ai martyrisé, ça ne sera pas bon pour les affaires.

- Non.

Mon ton catégorique ferait des ravages à n'importe qui mais pas à Erik, on dirait.

- Allez ! Je vous promets de ne pas me moquer.

Bizarrement, son ton est très sérieux que j'en reste étonnée. Je passe une tête par le rideau pour voir ce qu'il fait. Il est assis sur le fauteuil face à la cabine, son portable en main. Il relève le visage vers moi, se demandant surement quand je vais lui montrer. Je soupire. Bon d'accord.

- Ne rigolez pas ! Je le préviens en le pointant du doigt.

Il rit avant de lever les mains en l'air, comme si je le pointais avec un flingue. D'ailleurs, ce dernier est posé sagement sur le tabouret à coté de moi. La dame du magasin en a même eu peur mais c'est de sa faute si je l'ai sorti ! Elle n'avait qu'à faire son boulot correctement et me montrer de belles robes et pas ce truc...horrible !

Les quelques clients nous regardent en fronçant des sourcils. J'avoue que notre comportement est enfantin mais que peut-on faire ? On est dans la vingtaine, on est encore jeune. Et puis, relâcher un peu la pression fait du bien. Quand je dis qu'il faut que je prenne des vacances...

- Promis juré craché et si je mens, je vais en Enfer.

Je hausse un sourcil, dubitative tandis qu'il sourit.

- Vous vous moquez de moi, j'espère ? Plus personne ne dit ça de nos jours, à part les gosses qui mentent toute la journée. En encore, ils crachent eux.

- Vous n'aimez pas les enfants ? Demande-t-il tout d'un coup.

- Est-ce que j'ai l'air d'aimer les gosses ?

Oui, je les aime. Beaucoup. Avec leurs petites frimousses adorables, leurs bras potelés et leurs yeux à croquer. Mais il ne le saura jamais. Cependant, je crois qu'il ne me croit pas.

Je finis par ouvrir complètement le rideau. Dans un premier temps, il ne bouge pas, les yeux impassibles, regardant de haut en bas ma tenue. Il boit un coup de son verre d'eau posé sur la petite table à ses cotés, avale sa gorgée puis soudain, explose de rire. Je le fusille du regard, les mains sur les hanches. Il s'arrête une seconde de rire avant de reprendre de plus belle. Il passe une main dans ses cheveux bruns bouclés, ce qui les relèvent un peu plus. Ses yeux pétillent.

J'en suis vexée et me regarde dans le miroir. La robe me boudine d'une façon vraiment moche et elle coûte 5 000 dollars. Je n'arrive plus à me retenir, je ris comme je n'ai jamais ri. Je me tiens le ventre tellement il est secoué par mes soubresauts. Erik se lève après s'être calmé, me regardant toujours. Je sèche mes larmes, surement rouge comme un écrevisse.

- Essayez en une autre, Clare. On va voir si la prochaine est la bonne, me dit-il d'une voix rauque en se baladant dans les rayons. Parce que vous allez être splendide.

Je rougis un peu plus mais il ne le voit pas. Il revient une seconde plus tard, une grosse robe rouge dans les bras.

*******

Bonjour ! Vraiment merci de votre patience parce que je me doute que beaucoup sont partis mais c'est normal. Je poste ce long chapitre avant de partir en vacances. Promis, j'essaierai d'écrie un peu le soir. J'ai prévu d'emmener mon petit cahier pour écrire, ne vous inquiétez pas.

Dites-moi ce que vous en pensez. Le prochain sera le bal tant attendu mais je voulais retarder un peu les choses pour développer la relation d'Elana et notre beau Erik. Vu que c'est important pour moi.

Pour le moment, qu'est-ce que vous pensez d'Elana ? Et de Erik ? Comment les imaginez-vous ?

Coralie ♥

On peut s'aimer -  Royal SagaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant