Non mais qu'est-ce que c'est que ce truc immonde ? Atterré, je me tourne vers ma chère mère qui est en train de crier sur un homme qui apporte des dizaines de bouquets de roses. J'en reviens pas qu'elle m'ait mise à coté de mon ex, cette folle de Natasha ! Toujours mère qui essaie en vain de me caser avec la pire pouffiasse du pays. Et en plus, ma table est rose bonbon avec des dessins de fleurs qu'on retrouve sur des rideaux datant de la première guerre mondiale ! Je ne peux m'empêcher de grimacer de dégoût.
- Mon chéri, m'interpelle la reine en me faisant un signe discret.
- Oui mère, je soupire.
- Ne souffle pas, Lysander ! Tu vas avoir trente, tout de même. Ce n'est plus le moment de te comporter comme un gamin. Va donc accueillir ta cousine. Elle arrive dans peu de temps et sa jeune amie.
Je souffle un bon coup, m'en vais un peu plus loin et lisse mon costume qui a du coûter la peau des fesses. Il est noir, me va à la perfection et fait sur mesure. Il fait ressortir mes yeux bleus foncés. Si je me retrouve avec une trace, qu'elle soit minime ou pas, je devrais me changer parce que ma mère, qui est donc la reine, est complètement maniaque et mène le royaume d'une poigne de fer. Je plains mon père qui a du endurer tout ça avant de mourir. Ainsi que ses conseillers. Les pauvres...
Je vérifie l'heure sur mon poignet au moment ou un crieur annonce l'arrivée de ma jeune cousine, Eléanore, sur le balcon de la salle des fêtes. Tout le monde arrête de bouger, même le personnel qui s'affaire dans tous les sens depuis deux bonnes heures.
- Vos Majestés, voici Lady Eléanore de Grèce et son amie, Émeraude Underwood de New York.
Je fronce des sourcils en voyant arriver ma cousine en tenue de civile avec sa nouvelle connaissance. Émeraude. Quel prénom bizarre ! Mais quand je vois cette fille descendre les escaliers, le visage rayonnant, les yeux si verts et si perçants, un grand sourire sur les lèvres qui lui donne une fossette sur une de ses joues, je me dis qu'elle porte bien son prénom. Je m'approche d'elles, serrant Eléanore dans mes bras comme au bon vieux temps.
Aussi loin que je me souvienne, nous avons toujours été proches. Surtout quand elle a du faire un mariage arrangé, elle a pleuré sur mon épaule, a maudit ses parents et a longtemps été dépressive pour ça. Mais grâce à ça, ça a unis deux pays en froid depuis des siècles. Mais elle n'aurait jamais du faire parti de ce stratagème. Ça devait être sa sœur aînée d'un an, Juliette, qui allait se marier, mais elle s'est enfuie. Je ne la revois que très rarement mais elle vit une vie paisible, loin des médias. Ma cousine ne lui en veut pas.
- Oh, Lys'. J'ai l'impression que ça fait une éternité que nous nous sommes plus vus. Tu es définitivement un homme ! Quel muscle.
Elle me relâche et tâte mes biceps, puis tape dans mes abdos. Discrètement, je la vois tourner la tête pour grimacer, secouant sa main.
- Je jure de ne plus jamais retenter l'expérience ! Ça fait un mal de chien, mon vieux !
- Toi, dis-je d'une voix rauque. Tu as passé trop de temps en Amérique. Depuis quand utilises-tu cette expression ?
A ma plus grande horreur et joie en même temps, elle fait une proute avec sa bouche en haussant les épaules. Elle se tourne ensuite vers la jeune femme, restée en retrait qui fait tout pour ne pas rire. Elle s'approche de nous, me fait une révérence parfaite comme si elle avait fait ça toute sa vie.
- Prince Lysander. C'est un immense honneur de vous rencontrer, dit-elle.
Sa voix a quelque chose de tropical, comme un fruit qu'on ne peut pas avoir parce qu'il est inaccessible. Je lui fais qu'un signe de tête, la dévisageant de mes yeux sombres. Sans discrétion, je la regarde de haut en bas, notant ses talons hauts qui lui font de longues jambes comme j'aime, ses hanches pulpeuses, des seins énormes, un cou gracile et un visage rond sans trop l'être. Je remarque rien qu'à sa démarche qu'elle assume ses rondeurs. De toute façon, j'adore les femmes enrobées. Elle est tout simplement magnifique. Elle porte un pantalon noir et une large blouse blanche en dentelle qui fait ressortir son bronzage et ses cheveux châtains. Quand je remonte à son visage, elle me fusille du regard. On dirait qu'elle a deux flingues à la place des yeux.
Je vois que malgré son agressivité visuelle, elle est tendue. Je souris rien qu'en pensant à son corps nu, sous le mien. Et je sens ma chaleur corporelle augmenter.
Je sens que je vais m'amuser !
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On peut s'aimer - Royal Saga
RomantizmLe Prince Lysander du Danemark, est le seul héritier du trône et le temps lui est compté. Il a trente ans et le mariage doit s'envisager. Grace à son charme et sa beauté, il a toutes les femmes à ses pieds mais une seule lui résiste vainement. Alors...