Toi, le poète
Tu tires le rideau des choses cachées
En énonçant des vérités avec ton cachet.
Tu découvres les secrets de l'Univers
Que tu retransmets en prose ou en vers.
Tu souhaites éclairer l'Humanité
Avec des mots, des phrases, sans vanité.
Ton esprit fouille, sonde les profondeurs
De chacun, de tous, sans haine, sans peur.
Tu fais sauter les barrières des pensées
Des sociétés qui se disent sensées.
Tu cherches et comprends ce que l'on endure ;
Du Beau, du Pur, tu dévoiles la nature.
Quand le Mal te souille de sa poigne,
Du Laid et du Sale tu t'éloignes.
Malgré le brouillard et sa grise mine,
Tu montres du doigt la partie divine.
Les mystères de la Vie tu veux déceler,
Aidé par ton imagination zélée.
Tes joies, tes peines sont égales
A la grandeur de ton Idéal.
J'ai écrit ce poème en février 1993. Comment savoir qu'un quart de siècle plus tard, je ressentirais un fort désir de le dédier, en toute simplicité, à un Grand de la poésie, pour lui dire avec l'élan du cœur : je vous ai compris...
« Je suis Charles Baudelaire qui fût poète en son temps. C'était un temps où jongler avec les mots était encore dangereux : on pouvait être puni pour avoir écrit ce que l'on ressentait. Je suis heureux qu'après ce temps écoulé, on perçoive mieux dans le monde évolué ce que j'exprimais jadis. C'est une reconnaissance qui valait la peine de souffrir de trop parler devant ceux qui ne voulaient pas que j'existe librement, qui voulaient me museler afin que je dise juste les mots qui ne souffraient pas à leurs oreilles hypocrites. C'est ainsi que j'ai pensé m'être trompé dans le temps dans lequel je suis venu : trompé d'époque, incarné trop tôt. Comme un peintre reconnu et admiré dans des temps futurs, et qui se voit du haut du ciel encensé par ceux qui ricanaient de lui lorsqu'il était tout entier donné à son art, à sa création de chaque jour. Combien nous sommes d'artistes dans ce cas. Heureusement le mépris s'oublie. Mais pas la peine. Le mal fait en bas nous blesse jusqu'au trépas. Maintenant je suis éloigné des vexations et des blessures faites par les bien-pensants, et je travaille encore avec les mots et avec d'autres matières méconnues de moi lors de mon passage en bas. Un jour je reviendrai m'exprimer différemment. Ceux que je croiserai ne me reconnaîtront pas et je serai tranquille pour dire et faire ce qu'il me plaira. Ce temps n'est pas tout à fait là, mais bientôt cela sera. Ici nous avons la possibilité de créer notre futur afin de se surpasser à tous points de vue. J'ai hâte de pouvoir exister sur votre plan pour ressentir avec tous les sens et donner aux autres de me comprendre pour les faire évoluer dans certains domaines artistiques. Quand je vois la liberté qui peut s'exprimer dans la création actuellement dans le pays où je vivais, je suis confiant pour mon futur parmi vous. Je voulais vous faire savoir le bonheur que j'ai de voir les générations qui se succèdent et qui aiment les mots que j'ai laissés en bas. Cela me touche énormément. Et d'être lu et compris par ceux que je ne connais pas me fait comprendre que cela valait la peine d'être dérangé et incompris dans le temps où je les ai écrits. Je voudrais ajouter une parole pour ceux qui se sentent artiste au tréfonds de leur âme : faites, faites, et peut-être qu'un jour prochain ou dans un temps lointain, on fera référence à votre œuvre, en s'inclinant bien bas pour une révérence. Je vous envoie des pensées de poésie que je ressens et que vous trouverez dans la trace de mes souvenirs laissés en bas : cherchez-les, elles disent ce qui vous correspond à ce moment-là. Je remercie cette personne qui a pris mes mots au bord de son sommeil alors que je répétais mon nom pour me présenter, et qui hésitait à y croire... Je suis tellement satisfait que cela ce soit bien passé entre nous, dans la compréhension de ce que je lui disais. Merci encore pour cela. »
J'ai reçu ce message de Charles Baudelaire le 16 octobre 2016 à 9 h.
Fin août 2017, j'ai recueilli un poème, sans titre, extrait des Fleurs du mal de Charles Baudelaire, pris dans l'album de Léo Ferré dont j'ai déjà parlé. Je l'ai lu plusieurs fois afin de bien le comprendre et de l'adjoindre au message, sentant qu'il donnait suite à ce qui été dit par l'auteur.
« Je te donne ces vers afin que si mon nom
Aborde heureusement aux époques lointaines,
Et fait rêver un soir les cervelles humaines,
Vaisseau favorisé par un grand aquilon,
Ta mémoire, pareille aux fables incertaines,
Fatigue le lecteur ainsi qu'un tympanon,
Et par un fraternel et mystique chaînon
Reste comme pendue à mes rimes hautaines ;
Etre maudit à qui, de l'abîme profond
Jusqu'au plus haut du ciel, rien, hors moi, ne répond !
O toi qui comme une ombre à la trace éphémère,
Foules d'un pied léger et d'un regard serein
Les stupides mortels qui t'ont jugée amère,
Statue aux yeux de jais, grand ange au front d'airain ! »
Samedi 21 octobre 2017. Assise dans le bus, je feuillette un magazine que je viens d'acheter en faisant mes courses. Je ne m'attends pas à tomber sur le portrait de Charles Baudelaire : une photo de face montre l'éclat de son regard qui me traverse, qui me transperce. Son visage est fermé ; tout se lit dans le regard. C'est une épreuve que de soutenir ce regard dans lequel il y a tant de souffrance et de sentiments mêlés. C'est un regard qui dit : « Regardez ce que j'ai subi, regardez ce que l'on m'a fait... Moi, je voulais juste exister et exprimer mon ressenti, écrire ma façon de voir les choses tout autour de moi, ma vision d'un monde que je pressentais ; je ne voulais blesser personne... Il y a ceux qui peignent ce qu'ils voient et ce qu'ils pensent ; moi, j'écrivais ma peinture personnelle, je ne savais pas qu'elle serait punissante pour moi. La différence : on n'a pas supporté ma différence ! »
Sur cette photo : l'humiliation subie, l'amputation de ses pensées, la punition d'être ce qu'il est... Le tout affiché de façon crue comme un écriteau suspendu à son cou ; condamné à sortir en public avec ce pendentif de rejet pour ce qu'il a osé écrire. Son regard avoue qu'il est au bord de l'abîme : il est insoutenable de douleur rentrée. Il pourrait s'éteindre d'un coup s'il n'était soutenu par des êtres de talent et des êtres d'un certain pouvoir...
Sous la photo : une lettre de sa main, retranscrite pour être lisible ; une supplique adressée à l'Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. Celle-ci répondra favorablement à l'appel désespéré du poète, condamné à payer une lourde amende qu'il ne peut régler : elle sera réduite au minimum.
Quant à sa peine morale, son malheur, sa douleur permanente rien ni personne ne pourra les réduire ; il ne peut les effacer de son regard. Il se sent tel un pestiféré : les salauds qui l'ont jugé lui ont collés la honte en plus de l'amende...
Quand on sait que dix ans plus tard, après sa mort, ses Fleurs du mal passeront à la postérité...
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Personnalités disparues : leurs messages de l'au-delà
SpiritualJe vais parler ici de mon expérience de médium qui communique avec les défunts. Je tiens à préciser que, même s'il m'arrive de voir, de pressentir et faire de nombreux rêves prémonitoires, je ne pratique pas d'activité de voyance qui est une autre b...