Personnalités disparues : leurs messages de l'au-delà

Mireille

Le message qui suit m'est parvenu d'une façon assez routinière : j'avais les mains occupées à rincer des ustensiles de cuisine sous un filet d'eau dans l'évier de ma cuisine. Lieu souvent stratégique pour des contacts subtils qui profitent de mes pensées vagabondes pour se présenter. Dans ces instants-là il est aisé pour moi de capter les voix qui cherchent à se faire entendre et reconnaître.

C'était le 31 mars 2018 -

« C'est Mireille, celle du Petit Conservatoire de la Chanson, qui faisait une émission en télévision pour présenter de futurs talents dans la chanson française. C'était bien agréable pour moi de fréquenter cette jeunesse avide de se faire entendre et conseiller, pressée de se faire connaître d'un public qui apprécierait ce que chacun avait de particulier. Aujourd'hui les temps ont bien changé dans ce domaine, tout va plus vite, tous chantent très bien, en tout cas beaucoup de ceux qui s'expriment dans ces émissions de télévision dédiées à la découverte de nouveaux talents. Les voix sont souvent belles à écouter, mais il manque toujours des auteurs... J'aime à voir ce qui se passe dans la chanson française, et j'observe encore de loin ceux qui sont venus demander conseil au Petit Conservatoire. Je me suis rarement trompée. Il y a certains ou certaines qui ont fait longue carrière et dont le nom a fait notoriété. C'était une jolie époque : celle où l'on prenait le temps de s'écouter et le temps aussi d'évoluer dans sa vie artistique. Aujourd'hui tout va très vite, trop vite. Nous voyons cela d'en haut, cela nous fait sourire et parfois nous fait peur à cause des déceptions que cela engendre. Mais il y a d'autres voies, d'autres chemins à explorer, et pour les chanceux, d'autres talents à exploiter. Il ne faut pas se laisser abattre après un échec ou une porte qui se ferme. La vie apporte des surprises par d'autres possibilités, d'autres rencontres, des possibilités non envisagées qui se présentent un jour sans qu'on les cherche. Les talents artistiques sont divers et parfois on passe de l'un à l'autre jusqu'à ce qu'une voie s'éclaire afin que l'artiste puisse s'y engouffrer avec bonheur. J'ai toujours eu beaucoup d'affection pour les artistes en général. Alors je leur dis : COURAGE ! Ne baissez pas les bras au premier échec ou au premier refus. Continuez à suivre et à poursuivre ce que vous sentez en vous jusqu'à trouver une réponse qui vous apporte ce que vous espérez : un véritable épanouissement. Je voulais faire un petit signe en bas depuis là où je me trouve si bien avec d'autres artistes que j'ai bien connu et fréquenté de près. Nous tentons d'en aider plusieurs en bas que nous suivons de près. Ne perdez pas courage. D'en haut nous suivons votre progression et votre évolution dans tous les domaines. Merci chère madame d'avoir pris le stylo dès l'annonce de mon nom qui est unique... Cela fait plaisir d'être reconnue tout de suite alors qu'il y a longtemps que je ne suis plus de votre monde. »

A l'annonce du prénom Mireille, j'ai vu tout de suite l'artiste assise sur son haut tabouret, face à quantité de jeunes (filles et garçons) qui attendaient d'elle conseils et encouragements, et j'ai entendu sa voix si particulière, haut perchée...

Le lendemain du jour où j'ai reçu le message de Mireille, elle s'est représentée alors que j'étais sous la douche ; oui, c'est là aussi un endroit où je suis souvent contactée. Tout en continuant à me savonner, j'ai dit que j'avais pris le message la veille, elle m'a répondu que c'était pour me remercier de l'avoir pris ; je l'ai sentie dans la joie pour cela. Certains contacts aiment à revenir pour constater que cela a bien été fait et que j'ai gardé les mots après les avoir lus. Après quoi ils repartent satisfaits. Moi aussi, ce retour de vérification me satisfait...

Quelques jours après réception du message de Mireille, je me suis souvenue que j'avais pris un livre en médiathèque : « Michel Berger / Si le bonheur existe ; je l'avais découvert peu de temps après le départ de France Gall. Un beau livre avec de nombreuses photos, dont la fameuse de Jean Marie Périer réunissant tous les chanteurs débutants (des deux sexes) des années 60, dont beaucoup sont devenus célèbres. A ce jour, quelques-uns sont partis, et de ceux-là j'ai reçu des messages.

Dans ce livre où foisonnent des souvenirs à travers les photos, j'ai reconnu une dizaine de contacts que j'avais eu précédemment. J'ai trouvé étrange de reconnaître ceux et celles dont j'avais pris les mots dans la spontanéité de leur venue auprès de moi. Cela faisait comme « un coup préparé d'avance... » Comme si j'avais oublié qu'il était prévu que ces êtres-là devaient passer par moi pour dire : « Nous sommes encore vivants même si vous ne nous voyez pas, même si vous en doutez.» Alors je me dis que c'était peut-être prévu comme ça dans le plan d'en haut avant de s'incarner...

Vers la fin de ce livre, il y a une photo avec Michel Berger, Mireille, France Gall et d'autres personnes. Tous sont assis autour d'une table en train de jouer aux cartes. A ce propos, Michel Berger disait : « Pour avoir une chance de rencontrer Mireille, il fallait d'abord jouer aux cartes ; alors elle se livrait... »

Pour Michel Berger, ce n'était pas possible qu'on oublie la première chanteuse à avoir apporté de la modernité à la musique de son époque. Il la poussa à écrire, vingt ans après s'être arrêtée, un album qu'il produira.

Je suis sûre que c'est lui qui a incité Mireille à me contacter, en l'accompagnant à l'endroit où lui-même l'avait fait timidement la première fois.

Bien sûr ce contact avec Mireille a fait resurgir des refrains entendus à la radio il y a bien longtemps ; les enfants retiennent facilement ce qui est chanté : Ce petit chemin / Couchés dans le foin / Puisque vous partez en voyage (avec Jean Sablon) - Ce dernier titre repris par Françoise Hardy en duo avec Jacques Dutronc nous transpose dans un passé avec un joli résultat. Françoise Hardy qui avait débuté dans Le Petit Conservatoire de la Chanson, accompagnée de sa guitare. Timide, doutant de ses capacités et de sa beauté. Je revois l'insistance de Mireille qui la poussait à persévérer, tout en la regardant comme un joyau à ne pas perdre de vue.