Personnalités disparues : leurs messages de l'au-delà

Daniel Balavoine

Lorsque j'ai pris le message de Daniel Balavoine, le 12 juillet 2016, cela faisait plusieurs jours que la présence du rebelle me talonnait, pour que je l'écoute, avec des flashs qui venaient à des moments où je n'étais pas disponible. Quand ce fût enfin possible, j'ai été heureuse d'avoir accepté ce qu'il avait à faire passer.

« C'est celui qui se présente comme « Le rebelle ». Celui qui était dans le bas monde appelé : Daniel Balavoine. Le petit message qui me tient à cœur de faire passer à ceux d'en bas, ce qui n'est pas péjoratif, c'est d'essayer de laisser une trace d'humanisme lorsqu'ils partiront pour l'ailleurs. C'est en aidant nos frères humains, quels qu'ils soient, les origines ne comptent pas, le lieu et la cause sont indifférents, si j'ose dire. Ce qui est important c'est d'aider, de donner un coup de pouce d'une manière ou d'une autre. Les causes ne manquent pas,les malheurs non plus, hélas. Il n'est pas forcément nécessaire de partir loin, le malheur est à la porte de chacun. Il faut juste se renseigner un peu, s'intéresser, s'ouvrir aux autres et ouvrir les oreilles davantage, regarder avec le cœur et faire ce que l'on peut. Le peu que l'on fait est important pour soi et pour les autres. Chacun se sent différent après. Une brèche est ouverte et l'on peut aller plus loin, s'engager davantage quel que soit le domaine. Il y a tant à faire. J'aurais bien voulu faire plus, je n'ai pas pu, mon temps était fini. Mais je continue à aider pour ce que j'avais commencé en le faisant d'une autre manière, avec un autre regard, un regard plus apaisé qui rectifie ce qui peut être transformé pour construire plus durablement. Dans ce sens, j'avance en aidant et je progresse en faisant progresser, car on n'a jamais fini des'améliorer, et si on peut aider à faire progresser les autres en même temps, je réponds présent. Je sais que la personne qui prend mon message à l'instant réel, a un sourire aux lèvres qui lui vient soudainement et une émotion dans les yeux, car elle vient de me voir souriant et jeune mec, un peu canaille dans le regard mais sympathique tout de même. Je lui ai fait ce petit clin d'œil pour la remercier de prendre mon message et aussi pour cet échange d'amour fraternel. Battez-vous tous ensemble pour fortifier l'amour qui nous réunit les uns aux autres. »

Mon ressenti à l'écoute de ce message, c'est que celui que l'on connaissait ici-bas est encore plus actif, plus solidaire, plus entraînant... et aussi un poil facétieux ! Il continue de nous plaire et de nous charmer avec ce qu'il avait de meilleur en lui : du pur Balavoine !

C'est arrivé des décennies en arrière...

C'était l'été. J'ai croisé Daniel Balavoine sur le parking d'une plage.

J'étais au volant de ma voiture garée, lui dans la sienne, il arrivait.

Nos regards se sont croisés par nos vitres ouvertes, il m'a dit : « Vous partez ? En souriant,j'ai répondu : Oui, je pars... »

Tandis qu'il attendait que je libère la place, moi je manœuvrais en pensant : c'est Daniel Balavoine !

C'était notre premier contact... Nous étions loin d'imaginer l'un comme l'autre que le prochain contact se ferait depuis l'au-delà.

Un jour j'ai appris que j'avais habité dans la même résidence que ses parents pendant des années, sans le savoir.

Plus tard, j'ai habité tout à côté d'une Maison Balavoine ; un endroit destiné à l'orientation des jeunes. Sur une plaque, des mots du chanteur engagé qui mettent en évidence son sens de la réflexion : « Dire ce que l'on pense et penser ce que l'on dit. »

Passant régulièrement devant cette plaque, un jour j'ai remarqué qu'elle était très sale, très poussiéreuse. Le dimanche suivant, j'ai mis dans un sac plastique : chiffons, produit nettoyant et gants de ménage pour astiquer la plaque et faire ressortir les mots. J'ai aussi décalé la poubelle qui était entreposée en dessous sans que personne ne s'en offusque.Après ça, c'était propre, dégagé, et les mots encore plus beaux !

Je me souviens encore de cet échange que Daniel Balavoine a eu sur un plateau de télévision avec François Mitterrand, Président de la République à l'époque. C'était en direct, un moment très fort entre les deux hommes de générations éloignées ; il y avait un ton de reproche dans les paroles exprimées par le chanteur, dont l'assurance surprenait face à l'homme politique de haute fonction. Ce que disait Daniel Balavoine est, hélas, toujours d'actualité. Il avait une vision éclairée de ce qui se passait autour de lui et dans le monde en général ; un regard observateur qui voyait tout de suite ce qui ne fonctionnait pas. Je pense qu'il ressentait très fort le comportement de la nature humaine et ses failles ; surtout l'indifférence des puissants qui n'agissaient pas là où il y avait urgence. Cela le mettait en colère : une colère saine.

Août 2017. Alors que j'insère le message de Daniel Balavoine parmi les autres reçus, avec l'espoir qu'un jour tous seront lus, j'entends à la radio l'un de ses titres « Vivre ou survivre », une reprise par le groupe BB Brunes. Tandis que je chantonne en l'écoutant, je me dis que ce texte est indémodable. Comme la plupart des textes interprétés par ce chanteur, qui était dans la réalité criante du monde moderne et de ses souffrances. Aussi je ne résiste pas à l'envie de joindre un extrait des paroles de « Vivre ou survivre » pour lui faire à mon tour un clin d'œil !

« Quand dans l'amour/ Touts'effondre/ Toute la misère d'un monde/ N'est rien à côté d'un adieu. Et pourtant je veux vivre/ ou survivre/ Sans poème/ Sans blesser tous ceux que j'aime/ Etre heureux/ Malheureux/ Vivre seul ou même à deux/ Vivre ou survivre/ Seul ou même à deux. »

Un autre clin d'œil... pour aider l'Association Daniel Balavoine créée en mars 1986, dans le but de fournir des pompes d'irrigation pour la culture du riz en Afrique : matériel destiné aux coopératives villageoises afin d'atteindre l'auto-suffisance alimentaire par leur travail. Un CD est sorti en 2016 avec dix sept artistes qui interprètent autant de succès de Daniel Balavoine, pour la bonne cause. Achetez-le... et vous serez bouleversés à l'écoute du titre« UN ENFANT ASSIS QUI ATTEND LA PLUIE ».