Harry Potter - Remus x OC // Pouvons-Nous Recommencer...? (Tome I)

Chapitre 2

Heather avait l'impression, à la fois douce et effrayante, qu'elle était en train de flotter. Elle se sentait bien, en paix. La douleur si intense qu'elle avait éprouvée jusqu'à présent n'était plus là.

Comme volatilisée. 

Elle ne pensait plus à rien, comme si elle avait été lavée de toute peine. A travers ses paupières closes, aucune lumière n'était visible. Devait-elle les ouvrir, au risque de voir ce moment disparaître pour toujours? 

Elle aurait voulu rester comme cela pour l'éternité, comme endormie, sans pensées pour venir la persécuter encore une fois. Sa tête était vide, vide de sons. De toutes ces voix qui se bousculaient pour la tourmenter.

Ne pouvait-elle pas rester ainsi? Pour toujours?

Alors que ces douces pensées la tiraient toujours plus loin dans un repos éternel sans rêves, un visage lui apparut. Et pas n'importe lequel: le sien. 

Remus.

Si elle restait ici, lui serait-il possible de le revoir?

Avec toute le courage qu'elle possédait encore, elle se força alors à ouvrir les yeux, à s'extirper de cette languissante torpeur.  

Elle ne vit rien du tout. Tout était noir, si bien qu'elle se demanda si elle avait réellement ouvert ses yeux. Mais, quand elle regarda vers où devaient se situer ses mains et son corps, elle les distingua néanmoins très clairement. 

Elle regarda autour d'elle, mais rien d'autre n'était visible. Elle était toute seule dans cette immense mer noire d'encre. Encore une fois.

Elle sentit la panique la gagner peu à peu. Où avait-elle atterri?  Et, plus important, où était la sortie? La peur commença à l'engloutir toute entière. 

Elle commença à courir. Cherchant frénétiquement la sortie, alors qu'une sueur froide se mettait à couler lentement le long de son dos. Les battements de son cœur, effrayé et épuisé, résonnaient dans ses oreilles, créant ainsi une sorte de bourdonnement assourdissant. Dans sa course, elle se rappela qu'elle avait une baguette, qui pouvait sûrement lui offrir une source de lumière. Elle palpa ses poches, mais elles étaient vides. 

Elle continua sa course, désespérée et cédant peu à peu à la terreur. Trouver quelqu'un, n'importe qui; c'est tout ce qu'elle voulait. Tout ce qu'elle avait toujours voulu.

Elle ignorait depuis combien de temps elle courrait ainsi, mais ses jambes devinrent de plus en plus lourdes, et son cœur malmené par la panique et l'effort demandait grâce. Elle n'avait même pas remarqué ses joues humides, tâchées par les larmes.

Ses jambes finirent par la lâcher, et elle tomba à terre. Ou ce qui semblait en être, car elle ne pouvait distinguer la droite de la gauche, le haut du bas dans cette obscurité à couper au couteau. Seul son corps demeurait, perdu dans cette immensité. Seule. Encore. Encore.

Encore.

Elle se surprit à appeler tous les noms qu'elle connaissait, à les crier; en particulier ceux de ses amis; mais ils étaient partis depuis longtemps, non...?

Elle se mit à sangloter de plus belle. Seule....

Soudain, elle redressa la tête. Une lumière venait d'apparaître au loin, tel un phare dans une tempête. Galvanisée par cette soudaine apparition, elle se redressa en trébuchant, les jambes tremblantes, et repris sa course. 

La lumière se rapprochait. Elle continua avec la force du désespoir.

Elle y était presque.

Puis elle l'aperçu: une silhouette se tenait dans le halo de lumière, debout, immobile, et lui tournant le dos.