Chapitre 20 ( complet )

14K 641 21
                                    

J'ouvre doucement les yeux, tout est flou autour de moi, ne pouvant voir exactement où je me trouve, la panique me gagne. Il faut que je me calme ça va aller ce n'est rien, en me faisant cette réflexion ma vue commence à se stabiliser petit à petit. Une fois que je peux voir nettement, je suis surprise de me retrouver la tête à l'envers. Qu'est-ce que je fais dans cette voiture ? Un mal de crâne me surprend, je lève les mains immédiatement pour agripper ma tête, j'ai l'impression qu'elle va exploser tellement la douleur est puissante. Au même moment une douleur vive me scie l'épaule. Je tourne la tête et constate avec effroi que j'ai l'épaule disloquée. Je suis sur le point de crier quand une autre douleur beaucoup plus intense me coupe le souffle, je gémis de souffrance ne pouvant plus retenir mes larmes. Tout mon abdomen me fait mal. J'essaye de respirer lentement pour calmer le mal. Il faut que je respire lentement, la douleur est dans ma tête, la douleur est dans ma tête, la doul... Je ne finis pas ma phrase quand tout me revient rapidement. Chase, moi, la voiture, la déclaration, le choc... Oh mon Dieu, Chase ! Je tourne la tête vers le côté conducteur, dès que je le vois mon cœur cesse de battre, Chase a les yeux fermés et le visage ensanglanté. Le voir inconscient dans cet état me terrifie. J'ai envie de le toucher mais j'ai peur, la crainte de réaliser qu'il est mort m'en empêche. « Pourtant, Tu dois le faire. » C'est vrai je n'ai pas le choix, s'il y a une chance qu'il soit vivant, je ne dois pas perdre de temps. Sans plus attendre, je tends mon bras encore valide vers lui.
— Chase, je le secoue doucement pour ne pas lui faire mal, réveille-toi ! s'il te plaît réveille-toi.
N'ayant aucune réponse je laisse l'angoisse me submerger.
— Ce n'est pas drôle, Chase réveille-toi !
Je continue à le secouer tout en criant son prénom à plusieurs reprises, encore une fois aucune réaction de sa part ne me parvient, il est parfaitement immobile. La question que j'essaye d'ignorer me tourne sans cesse dans la tête. Il est mort ? Ne voulant pas le croire, je me convaincs du contraire, il ne peut pas mourir pas comme ça. Je décide de mettre deux doigts sur sa tempe pour vérifier qu'il a encore un pouls. Je tremble comme une feuille, ce moment va être décisif. Pitié Chase, tu n'as pas intérêt à m'abandonner ! Aller bat, fait chier, mais bat, bon sang ! Mes yeux se remplissent de larmes en ne sentant aucun pouls. Il est mort, Chase est vraiment mort. Pourquoi lui, c'est ma faute, s'il n'était pas venu me chercher, il ne serait pas mort aujourd'hui. C'est moi qui aurais dû mourir, pourquoi c'est les innocents qui partent en premier. Mes doigts sont toujours sur sa tempe quand je sens un léger battement, tétaniser j'arrête de respirer. Je crois rêver étant donné que le battement ne se renouvelle pas durant plusieurs secondes. Je l'ai imaginé ? Le désespoir m'a-t-il fait croire qu'il était toujours là ? Si c'est cela, la décente va être interminable. Je ne peux pas vivre sans lui, pas en sachant qu'on aurait pu construire quelque chose ensemble. Un autre battement vient frapper contre mes doigts. Ce n'était pas mon esprit qui me jouait des tours, son cœur bat, très doucement certes, toutefois il bat.
— Ne t'avise pas de partir maintenant espèce d'abrutie, tu m'entends ! lui criais-je. Je vais nous sortir de là.
Je détache rapidement ma ceinture de sécurité, sans faire attention je m'écrase l'épaule déboîtée la première sur le plafond de la voiture.
— Putain ! oh putain qu'est-ce que ça fait mal grognais-je « Relève-toi, tu n'as pas le temps de te peindre, les minutes de Chase sont comptées. » C'est vrai, il faut que je le sorte de là rapidement, j'ai le temps pour avoir mal.
Je serre les dents et ferme les yeux pour essayer d'oublier la douleur de mon épaule. Je puise dans toutes mes forces afin de me mettre à genoux avant d'entreprendre de détacher Chase, mais je réalise rapidement que ce serait plus pratique pour la suite d'ouvrir la portière d'abord. Ni une, ni deux, je teste celle de mon côté en premier, je pousse de toutes mes forces, cependant la porte tient bon, je laisse tomber ne voulant pas perdre de temps pour m'attaquer à celle du côté de Chase. Je pousse sur la poignée pour vérifier si elle est coincée, sans surprise elle est. Comment je vais faire à présent, je suis obligée d'ouvrir une porte pour le faire sortir d'ici. Je dois réessayer, la vie de Chase est entre mes mains. Je change de tactique, j'arrête d'utiliser mes bras, en continuant comme ça, je ne fais que perdre du temps et encore une fois, les minutes, les secondes sont comptées. Je me mets rapidement sur le flanc droit pour donner de violents coups de pied dans la portière. Après une dizaine de minutes d'acharnement la porte s'entrouvre enfin. Je me repositionne sur les genoux avant d'ouvrir la portière en grand quand j'ai fini, je me retourne vers Chase, me positionne en dessous, de façon à amortir sa chute lorsque je vais lui retirer sa ceinture de sécurité. Détacher, il me tombe directement dans les bras tel un poids mort.
— On y est presque, Chase. Accroche-toi, encore un peu !
Je le tire de toutes mes forces à l'extérieur du véhicule. Une fois dans la rue et à quelques mètres du celui-ci, je jette un coup d'œil à l'état de la voiture. Des sueurs froides se répondent dans tout mon corps. La voiture est démolie, c'est un véritable miracle qu'on ne soit pas mort sur le coup. À peine ai-je pensé cela que Chase se met à convulser dans mes bras. Merde, qu'est-ce qui se passe ? Il fait une crise cardiaque ? Je dois faire quoi, bon sang je dois faire quoi. Quand Chase arrête de bouger mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. Je mets les doigts sur sa tempe et découvre que son cœur ne bat plus, au même moment j'entends les bruits d'une ambulance au loin. « Massage cardiaque, fait un massage cardiaque ! » Me cris ma conscience. Je pose la tête de Chase au sol et me mets au-dessus de son torse et sans même réfléchir ou en pensant à mon épaule déboîtée, je commence les compressions. Mon épaule me tue, mais je tiens bon. Il le faut, pour lui, pour nous. Je veux qu'il vive à mes côtés.
— S'il te plaît, ne me laisse pas dis-je en pleurais sans pour autant arrêter le massage cardiaque. Je t'aime, je t'ai toujours aimé, tu m'entends donc tu ne peux pas partir et me laisser ici... Revient moi, s'il te plaît reviens. Je te promets d'arrêter mes conneries maintenant j'ai compris donc vie.
C'est en sentant une main sur mes mains jointes que je réalise que les ambulanciers sont autour de moi.
— On va prendre le relais mademoiselle me dit l'ambulancier avant de crier à son collègue de continuer les massages cardiaques.
— Vous êtes blessé quelque part me demande l'ambulancier avant de m'écarter de Chase ?
— Je... oui.
— J'ai un pouls on l'embarque, crie l'ambulancier en charge de Chase.
Il va survivre, à cette nouvelle le poids sur mon cœur s'allège, ma vue se brouille et soudain les dernières forces qui me restaient, quittent mon corps, je me sens faiblir n'arrivant plus à tenir sur mes jambes. Tout d'un coup je vois l'ambulancier tendre les bras vers moi avant le black-out total.
Je me réveille en sursaut dans ma chambre d'hôpital vide, ma tête me lance atrocement et je manque de vomir en me retenant de justesse. Je regarde mon bras gauche qui est soutenue par une attelle, on dirait qu'on m'a remboîté l'épaule. La douleur est toujours présente pourtant elle est moins intense. Je sors du lit et me dirige en titubant vers la porte de la chambre, à ce moment, je n'ai qu'une seule idée en tête, retrouvée Chase. J'espère qu'il va bien... Je titube dans le couloir de l'hôpital à la recherche d'un membre du personnel, pour m'aider. Une infirmière sort d'une chambre et me dévisage.
— Mademoiselle vous ne devez pas sortir de votre chambre avant le passage d'un médecin.
— Je vais bien.
— Vous n'avez pas l'air bien, vous ne marchez même pas droit, je vous ai administré des anesthésiants pour la douleur un peu plus tôt, il vaut mieux que vous restiez dans votre chambre.
— Non s'il vous plaît, je vais bien, je cherche la personne qui était avec moi dans la voiture.
— Oh, euh...
— Que se passe-t-il ?
— Un docteur va venir vous en dire plus me dit-elle en m'agrippant le bras pour me diriger vers ma chambre.
Je la suis docilement, mon énergie commençant à m'abandonner, elle ne veut pas me dire étant donné qu'il y a un problème avec Chase, j'en suis persuadée. Une fois installé dans mon lit, je risque à lui poser la question qui me brûle les lèvres.
— Il est mort ?
— Quoi, me demande l'infirmière surprise.
— Monsieur Chase West... il est mort ?
— Je ne sais pas... Écoutez, je ne peux rien vous dire parce que je ne suis pas vraiment avancée, la seule chose que je sais, c'est que monsieur West est toujours au bloc. Il faudra attendre que les docteurs sortent du bloc pour vous en dire plus.
— Il est encore en bloc ?
— Oui... Le médecin qui s'est chargé de vous ne va pas tarder à arriver, je pense qu'il en sait plus que moi sur le cas de votre ami, il pourra répondre à toutes vos questions.
— Ce n'est pas mon ami, on est ensemble. Je ne pus m'empêcher de dire.
Le docteur choisit ce moment pour entrer et l'infirmière me laisse seul avec lui.
— Bonsoir mademoiselle Larson, je suis le docteur Cole, comment vous sentez vous ?
— Bien, j'ai juste un peu mal à la tête.
— C'est normal après l'accident que vous venez de subir. C'est un véritable miracle que vous vous en sortiez avec quelques douleurs superficielles, une côte légèrement fêlée et l'épaule déboîtée. D'ailleurs je vous l'ai remise en place, pouvez-vous me dire sur une échelle de 1 à 10, où se situe la douleur de celle-ci ?
— Quatre, je dirais.
— Très bien, c'est tout à fait normal nous vous avons administré des antalgiques. Je vais vous prescrire des antibiotiques à prendre trois fois par jour, ça soulagera vos maux. Arrêter les une fois que vous ne sentirez plus rien. Cependant, vous devrez garder l'attelle deux semaines minimums, c'est d'accord ?
— Oui docteur.
— Très bien, vous pourrez quitter l'hôpital dès demain, mademoiselle Larson.
— Merci docteur et s'il vous plaît, l'homme qui était dans la voiture avec moi, comment va-t-il ?
— Malheureusement, il est toujours au bloc opératoire. Je le sais ça... quoi d'autre ?
— Va-t-il s'en sortir ?
— Je vais être franc avec vous. Son cas est critique, il n'arrête pas de faire des crises cardiaques sur crise cardiaque. Je ne vais pas vous dire qu'il va s'en sortir, car j'ai bien peur qu'il ne tienne pas. Il a les côtes cassées et les poumons perforés à plusieurs endroits à cause de celle-ci, ce qui a provoqué une hémorragie interne et mes collègues font tout pour l'arrêter, tout va se jouer maintenant. S'il arrive à l'arrêter peut-être qu'il aura une chance de survivre. Au fond de moi, j'espère qu'ils vont y arriver me dit-il d'un air triste.
Savoir que Chase n'est pas tiré d'affaire me stresse. J'espère qui va tenir bon... Il faut pertinemment qu'ils le sauvent.
L'infirmière revient dans ma chambre pour informer le docteur Cole que la famille de Chase est arrivée, ils l'attendent devant le bloc.
— Très bien tu peux leur dire que j'arrive dans un instant, le temps de finir avec mademoiselle Larson.
L'infirmière fait oui de la tête avant de sortir.
— Avez-vous d'autres questions, me demande-t-il.
— Oui, je peux venir attendre devant le bloc avec la famille.
— Je... Vous arrivez à marcher ?
— Oui, fis-je en me levant du lit.
Mon mal de tête reprend de plus belle, néanmoins je décide de l'ignorer.
— Alors, suivez-moi.
— Merci.
Je marche lentement derrière le docteur sans bruit. Il s'arrête devant la famille de Chase, sa mère et son père sont là, accompagnés de Kheilane, son copain ainsi que la mère de celui-ci. Dès que la mère de Chase m'aperçoit, elle se dirige en trombe sur moi puis m'assène une gifle qui me fait littéralement tomber au sol.
— C'est ta faute, tout est ta faute s'il risque de mourir me cracha-t-elle.
— Je vous interdis de frapper ma patiente lui crie le docteur avant de m'aider à me relever. Elle n'est pour rien dans cet accident Joyce et Chase non plus. Un camion leur est rentré dedans en brûlant la priorité, c'est lui le responsable.
— S'ils ont eu cet accident, Julian c'est parce qu'il est allé la chercher. Elle a tué mon fils.
Elle a raison, c'est ma faute. S'il n'était pas venu me chercher, rien de tout cela ne serait arrivé.
— S'il te plaît Joyce, il n'est pas encore mort, arrête tes conneries, intervient le père de Chase.
— T'en prendre à elle ne changera rien renchéri Julian.
Elle me lance un regard assassin, si je me retrouve seule à seule avec elle, elle serait capable de me tuer.
— Pourquoi ce n'est pas toi qui l'opères, demande Joyce à Julian.
— Je dois réellement répondre à cette question, pourtant tu sais pertinemment que l'on nous interdit d'opérer un membre de notre famille. Les risques sont beaucoup trop nombreux étant donné que les sentiments entrent en considération.
Durant sa tirade, je n'ai calé que sur un seul mot, famille. Je dévisage lourdement le docteur Cole pour qu'il m'éclaircisse.
— Je suis son cousin.
— Oh... oh d'accord.
Le docteur Julian Cole alias le cousin de Chase me sourit tristement avant de m'aider à m'installer sur une des chaises disposées le long du mur. Tous les regards sont braqués sur ma petite personne que j'en deviens mal alaise, je décide de fixer mes mains pour m'échapper de ces regards assassins qui me prennent pour la responsable de l'état dans lequel Chase se trouve. On patiente plus d'une trentaine de minutes quand un médecin sort du couloir des blocs pour venir vers nous. La mère de Chase se précipite vers lui et lui demande comment va Chase.
— Madame West...
— S'il vous plaît, dite moi.
— Nous avons réussi à le stabiliser, on va l'emmener en soins intensif.
— Merci, mon dieu, il est vivant.
— Madame West, votre fils est certes vivant, mais on ne sait pas s'il se réveillera.
— Comment ça ?
— On va le mettre sous respirateur, car il est dans le coma. Je suis désolé, nous avons fait tout ce qu'on a pu, ses blessures étaient très graves, maintenant c'est à lui de faire son combat de son côté pour se réveiller. Les prochaines 24 heures seront décisifs.
— Quand pouvons-nous le voir ?
— Dès qu'il sortira des soins intensifs donc je dirais dans une ou deux heures.
— D'accord merci docteur.
— Elle n'est pas de la famille, je ne veux pas qu'elle aille visiter mon fils, intervient la mère de Chase en me montrant du doigt.
— Quoi ? m'écriai-je, je suis sa copine !
— Tu n'es qu'une profiteuse, docteur je ne veux pas que cette femme approche mon fils, vous entendez.
— Très bien madame West.
Quoi, on va vraiment m'empêcher de le voir ? Grosse blague, la personne qui m'empêchera de voir Chase n'est pas encore née et elle ressemblera à tout sauf à Joyce. Quoi qu'il arrive, je vais aller le voir avec ou sans leur accord. Je fais semblant d'avoir la tête qui tourne.
— Ça va mademoiselle Larson ? vous devriez peut-être retourner dans votre chambre me dit le docteur Cole.
— Oui, bonne idée, je commence à avoir fortement mal à la tête.
Une fois seule dans ma chambre je réfléchis à une solution de rejoindre Chase. Comment je vais faire si je ne connais pas son numéro de chambre ? Je devrais peut-être demander à une infirmière avec un peu de chance elle me vendra la mèche. Je pousse sur le bouton pour appeler une infirmière et c'est celle avec qui j'ai parlé plus tôt, qui vient.
— Y a-t-il un problème mademoiselle ?
— Oui en fait j'ai atrocement mal à la tête, il y a moyen que vous m'apportiez quelque chose. Étant donné que c'est vrai ça ne me fera que du bien de recevoir quelque chose pour ma tête.
— C'est étrange que vous ayez mal à ce point à la tête. Je vais prévenir le docteur Cole.
— Attendez, je voulais savoir, monsieur West, sa chambre sera près de la mienne ?
— Non.
— C'est quel numéro s'il vous plaît ?
— Mademoiselle Larson on nous a interdit de vous transmettre cette information.
— S'il vous plaît, je voudrais juste le voir. C'est injuste de m'en empêcher. Vous savez quand on était dans la voiture, juste avant l'accident, il m'a dit qu'il m'aimait, je n'ai pas pu le lui répondre. S'il vous plaît je veux juste lui dire que je l'aime aussi avant qu'il ne soit trop tard. Mettez-vous à ma place.
Elle hésite un moment avant de céder.
— C'est la numéro 316, l'étage juste au-dessus, couloir vert. Si vous vous faite prendre je nierais tout en bloc.
— Merci, merci mille fois, je ferais attention c'est promis.
— Avez-vous vraiment mal à la tête ou c'était juste une ruse pour me faire venir dans votre Chambre ?
— Non, oui j'ai vraiment mal. Depuis que j'ai ouvert les yeux ça ne fait qu'augmenter.
— Très bien je vais le dire au docteur Cole, il viendra vous voir et dernier petit conseil, attendez vers 22 heures pour aller voir votre copain, il y aura moins de gens dans les couloirs.
— D'accord merci encore.
___________________

Je compte mettre la suite dans le courant de la semaine. Désolé de cette long période d'absence mais avec les cours et la vie c'est devenu assez compliqué pour moi d'écrire 😅
Mais maintenant ça va mieux donc je reviens, pour toute les curieux, j'ai commencé une nouvelle romance, je vous invite à aller la voir je vais publier les deux romances simultanément à partir de maintenant.

Chase West, The last revenge (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant