Plus ou moins une vingtaine de minutes après le départ de l'infirmière, le docteur Cole vient me voir.
— Mademoiselle Larson, on m'a informé que votre tête vous faisiez de plus en plus mal, c'est bien cela ?
— Oui ça ne cesse de croître.
— Je vais vous donner de quoi soulager votre douleur, si toutefois en vous réveillant demain vous avez encore ces maux, ne quittez pas l'hôpital pour votre sécurité.
— D'accord, merci docteur.
Allonger dans mon lit j'attends que les heures passent. Il est à peine 19 heures, je dois encore patienter trois heures. Je n'ai qu'une envie c'est de le voir. Tout va se jouer ces prochaines 24 heures avait dit le chirurgien. J'espère de tout mon cœur qu'il se réveillera. J'ai tellement été stupide, pourquoi c'est au moment où l'on perd les choses que l'on se rend compte à quel point on en avait besoin. Je ne veux pas qu'il me laisse... Je l'aime tellement.
Lorsqu'il est finalement heure, je sors de ma chambre discrètement. Un coup d'œil à gauche puis à droite, la voie est libre. J'ai la chance de ne croiser personne en chemin, je pousse doucement la porte de la chambre où se trouve Chase. Quand je le vois, j'ai les larmes aux yeux. Il est allongé dans ce lit, immobile, brancher à une machine respiratoire. Je regarde les battements de son cœur sur l'électrocardiogramme, ceux-ci sont régulés. Je me rapproche lentement de lui pour lui prendre la main.
— S'il te plaît, Chase, si tu m'entends réveille-toi murmurais-je.
Je serre tendrement sa main dans la mienne.
— Tu es fort, je sais que tu peux te réveiller. En plus de ça je suis persuadée que tu ne voudrais pas que je te remplace par un autre, alors réveille-toi. Je veux tout partager avec toi, je te donne mon cœur Chase West, de toute façon tu l'as depuis le début... Je n'ai pu le donner à personne d'autre qu'à toi.
À l'instant où je prononce ses paroles sa main se resserre autour de la mienne avant de se détendre. Je lève les yeux vers lui, mais il a toujours les yeux fermer. Sa main se resserre encore une fois autour de la mienne. Je pousse instinctivement sur le bouton pour appeler l'infirmière et celle-ci ne tarde pas à venir.
— Qu'est-ce que vous faites là, mademoiselle.
— Ça n'a aucune importance, je crois que monsieur West est en train de se réveiller, appeler le docteur Cole s'il vous plaît.
Elle fait oui de la tête avant de sortir de la chambre, quelques minutes plus tard le cousin de Chase entre dans la pièce.
— Vous savez que la chambre de Chase vous est interdite mademoiselle Larson.
— Et c'est complètement injuste.
— Je suis d'accord, laissez-moi voir me dit-il pour que je m'éloigne de Chase.
Au moment où je lâche la main de Chase celui-ci ouvre les yeux. Il regarde un moment le plafond avant de mettre sa main sur le tuyau qui était dans sa bouche pour l'arracher. Chase respire doucement, mais bruyamment avant de se mettre à tousser.
— Eh doucement, tes poumons ont pris un sacré coup. Respire doucement lui dit Julian en l'assistant.
Cacher par Julian Chase ne me voit pas encore.
— Que s'est-il passé ?
— Tu as fait un accident de voiture.
— Je ne m'en rappelle pas.
Il ne se rappelle pas ? Mon cœur tambourine dans ma cage thoracique, aurait-il perdu la mémoire ?
— De quoi te rappelles-tu ?
— Julian, je me rappelle tout sauf de l'accident de voiture.
Ses mots me soulagent instantanément. Merci mon Dieu il n'a rien oublié, sa mémoire a dû filtrer l'accident étant trop violent.
— Tu me rassures, j'ai eu peur que tu n'aies perdu la mémoire lui dit Julian.
— Non je me rappelle tout le monde ça va aller Julian fit Chase.
Je fais un bruit de gorge pour rappeler au docteur Cole alias Julian le cousin de Chase, que je suis toujours là et que j'aimerais moi aussi lui parler. Il se recule pour me laisser voir Chase mais celui-ci ne réagit pas comme je l'aurais espéré.
— Julian tu sais très bien que je n'aime pas partager mes chambres d'hôpital.
Les larmes me remplissent les yeux comprenant qu'il m'avait oublié, moi, moi seule. Je fonds littéralement en larmes devant les deux hommes quand j'entends Chase me dire.
— Eh bien, si tu pleures autant c'est que tu dois énormément m'aimer.
J'arrête de pleurer pour le dévisager.
— Viens là Thalia.
— Tu te souviens de moi, demandais-je ne comprenant plus rien.
— Comment tu veux que je t'oublie, je t'ai dans la peau.
— Euh... je vais vous laisser cette conversation devient gênante, nous dit Julian avant de sortir de la chambre.
— Tu l'as fait exprès ?
Il me sourit pour simple réponse.
— Pourquoi tu souris, ce n'est vraiment pas drôle, tu es con, j'ai eu la peur de ma vie.
— Pourquoi tu as eu peur ?
— J'ai eu peur de te perdre... encore.
— Encore ?
— Dans la voiture quand je t'ai vu, mon cœur s'est brisé en mille morceaux, je t'ai cru mort et maintenant que j'ai une chance de pouvoir te parler j'apprends que tu ne te souviens plus de moi, mon cœur a failli se briser une deuxième fois, plus jamais tu ne me refais ça, tu m'entends.
— Merde tu étais dans la voiture avec moi, je m'en rappelle... tu vas bien... ton bras, il a quoi ton bras ? Comment j'ai fait pour ne pas faire attention.
— Eh ça va Chase, tout va bien. Je suis moins cabossé que toi, je te rassure.
— S'il t'était arrivé quelque chose je ne me le serais jamais pardonné.
— Tout va bien, répondis-je en mettant une main sur sa joue pour la caresser, je vais bien.
Il rapproche son visage du mien, mais grimace juste avant de me donner un baiser sur les lèvres.
— Je suis désolée.
— Pourquoi ? Me demande-t-il.
— Tu as mal.
— C'est quoi le rapport, Thalia ?
— C'est de ma faute, si tu n'étais pas venu me chercher tu ne serais pas là, tu n'aurais pas mal.
— Je t'arrête tout de suite, ce n'est pas de ta faute, ni la tienne, ni la mienne, interdiction de douter en plus je vais bien.
— Non, tu ne vas pas bien, regarde dans quel état es-tu.
— Quoi, tu ne veux plus de moi maintenant que j'ai des bleus et des cicatrices me questionna-t-il d'un air grave.
— Non ce n'est pas ce que je voulais dire.
— Je sais, je te fais marcher rigola-t-il.
— Tu n'es pas drôle.
Comment peut-il plaisanter dans une situation pareille. Le visage de Chase devient sérieux.
— J'ai besoin de t'embrasser.
— On peut attendre que tu te rétablisses, il n'y a rien qui presse.
— Tu es folle ? Thalia si tu ne m'embrasses pas maintenant je te boycotte.
— Même souffrant tu restes chiant, c'est incroyable.
— Je t'aime.
— Je sais.
— C'est tout ? J'ai juste droit à un « je sais ».
— Non lui susurrais-je avant de l'embrasser, je t'aime Chase, je t'ai toujours aimé, je veux être avec toi à chaque instant de ma vie et si tu crois qu'un jour tu pourras te débarrasser de moi, tu rêves.
— Eh bébé, non, tu ne peux pas me dire tout ça... Maintenant j'ai qu'une envie c'est de te prendre dans mes bras et de te faire des trucs que mon état m'interdit.
— Chase sérieux, tu ne penses qu'à ça.
— Le sexe c'est une très grande forme d'amour, tout le monde le sait.
— Tu es vraiment con, ce n'est pas possible.
— Arrête de m'insulter, je suis convalescent, embrasse-moi plutôt. D'ailleurs tu sais quoi, monte sur le lit avec moi, je veux te serrer dans mes bras.
— Quoi ? Non tu es blessé.
— Raison de plus pour venir me câliner, ma belle.
— Non je vais te faire mal.
— C'est en refusant de venir que tu me fais du mal, Thalia. Donc monte sur ce putain de lit.
— Tu es un grand malade, tu le sais ça.
— Si part malade tu entends être fou de toi, alors oui je suis très malade.
Je cède finalement en grimpant sur le lit, je fais très attention à ne pas lui faire de mal quand je m'installe dans ses bras. Il lève mon menton à l'aide de sa main pour m'embrasse. Notre baiser est doux, sage jusqu'au moment où monsieur décide de mettre la langue, elle vient doucement caresser la mienne dans un premier temps avant de la taquiner. J'entre dans son jeu et nos langues s'entrelacent puis entreprennent un ballet enflammé. Chase m'embrasse avec avidité, comme si sa vie en dépendait et je lui rends son baiser avec la même soif. Il quitte doucement mes lèvres pour venir me mordiller le cou tout en respirant bruyamment. J'ai l'impression qu'il souffre.
— Ça va, demande ai-je inquiète.
Sans pour autant arrêter de m'embrasser dans le cou Chase me répond.
— Oui, ça va, laisse-moi continuer... Tu ne sais pas à quel point je t'aime, Thalia.
— Si je sais et je t'aime aussi.
Sa respiration se fait de plus en plus y régulière.
— Arrête Chase, j'entends bien que ça te demande beaucoup d'efforts. Quand tu seras remis sur pied, je te laisserais m'embrasser autant de fois que tu veux.
Il ne rigole pas à ma plaisanterie.
— Non tu ne sais pas, je veux tellement te le prouver, pourtant je doute que j'aie le temps. Je regretterais qu'une seule chose quand je serai mort...
— Eh... qu'est-ce que tu racontes, je prends son visage entre les mains pour le regarder et je constate avec effrois qu'il commence à saigner du nez. Qu'est-ce que tu as ?
— C'est de ne pas avoir fait de toi ma femme me dit-il les larmes aux yeux.
— Quoi ? Mais non, ferme-là, tu ne vas pas mourir, tu m'entends ! Je saute du lit pour lui laisser de la place.
Il me sourit tristement et son regard ne reflète qu'une seule chose... la fin. Comme s'il savait qu'il n'allait pas s'en sortir cette fois-ci.
— N'oublie jamais que je t'aime articula-t-il avant de fermer les yeux.
Un bip continue retenti dans la pièce et en moins de cinq minutes le corps médical et dans la chambre de Chase.
Je recule pour ne pas les gêner dans leur mouvement. Je n'entends plus rien, je suis paralysée par la peur et celle-ci m'embrouille l'esprit. Dans ma tête, je n'arrête pas de me répéter qu'il n'a pas le droit d'abandonner. C'est vrai il ne peut pas faire cela, il faut qu'il se batte pour moi. Oui, clairement pour moi, s'il ne se bat pas, je vais le détester autant que je l'aime. En voyant les médecins et les infirmiers sortirent Chase de la chambre, je reviens sur terre.
— Mademoiselle Larson, m'interpelle l'infirmière qui m'avait renseigné sur son numéro de chambre quelques heures plus tôt. Venez avec moi, ne restez pas ici.
— Non, il le prenne où ?
— Ils l'ont emmené au bloc, son cœur c'est arrêté toutefois ils ont réussi à le réanimer. Bon maintenant, suivez-moi.
Elle me prend par le bras et m'aide à sortir de la chambre de Chase.
— Je ne veux pas retourner dans ma chambre, je veux l'attendre dans le couloir, devant le bloc, s'il vous plaît.
— D'accord allons-y.
On attend patiemment dans le couloir que le chirurgien sorte pour nous en dire plus sur la situation. Plus les heures passent, plus ma panique augmente. Le médecin sort enfin après plusieurs heures à l'intérieur. Je me lève à sa vue pour me rapprocher, l'infirmière qui m'accompagne en fait de même.
— Il est tiré d'affaire dit-il.
— Oh merci docteur, me mis-je de nouveau à pleurer.
Je crois que je n'ai jamais autant de fois pleurer dans toute ma vie que ces dernières heures.
— Par sécurité nous allons le garder en soins intensifs cette nuit.
— Oui, docteur.
Toute la pression que j'avais accumulée retombe d'un coup, il va bien, c'est un soulagement. Infirmière me raccompagne jusqu'à mon lit, dès que ma tête touche l'oreiller, je m'endors épuiser par tout ce qu'il venait de se passer.
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Chase West, The last revenge (Tome 1)
Storie d'amore- Ta robe te moule trop, ça m'énerve! En plus, tu sais que le soir, le métro n'est pas sûr. Il est jaloux des regards des autres hommes, c'est mignon. Ça remarque me fait un peu trop plaisir, c'est mauvais signe ça. - Je m'habille comme je veux Chas...