Connerie

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«Je sais que tu ne me manipules pas. »

«Compris.

-Bien. »

Il s'était rassis en souriant, satisfait de voir la teinte que prenait les joues de Jungkook.

«Tu dois rester combien de temps avec moi ?

-1 heure, et ça fait déjà 30 minutes.

-Comme le temps passe vite. »

Un silence de quelques secondes s'installa, mais loin d'être gênant.

«Je ne comprendrais jamais pourquoi on empêche de tuer.

-Ça me semble évident.

-Prendre la vie à quelqu'un est considéré comme un crime, d'accord. Et le temps, qui nous tue tous, il s'écoule devant nous et personne ne l'arrête pourtant.

-On ne peut pas l'arrêter. Les criminels, oui.

-Je suis aussi coupable que le temps, mais lui est libre de continuer à tuer des gens tous les jours. Moi, je ne fais que l'aider dans sa tâche.

-Eh bien on veut t'empêcher de l'aider dans sa tâche.

-Arrêtez le coupable, pas le complice.

-On ne peut pas arrêter le coupable, alors on arrête le complice.

-L'humain n'est rien. Absolument rien. À la première faille, il s'en va. À la première faille, il disparaît. Alors tuer une personne, si insignifiante dans ce monde pourri, et qui détruit la planète, ne mérite pas de me condamner. Mais le fait que j'ai ce genre de pensées me met dans la case "malade" et non pas coupable. TRÈS DRÔLE !»

Il avait claqué ses mains contre la table violemment en prononçant ses mots.

«Ce genre de réactions, c'est ça qui te mets dans la case "malade", V.

-Quel dommage. Je suis un pauvre malade. Vous voulez me guérir d'être moi-même. Vous n'y arriverez, pas malgré tous les traitements que vous me ferez avaler. »

Jungkook se taisait, le laissant continuer son récit.

«Sais-tu qu'avant, les homosexuels devaient prendre des médicaments, car l'homosexualité était considéré comme une maladie ? Pathétique. 

-Je sais.

-Plus tard, peut-être que ma "maladie" n'en sera plus une.

-Pourquoi fuis-tu autant le présent ?

-Ne voudrais-tu pas le fuir à ma place ?

-C'est vrai.

-Est-ce que nos conversations sont enregistrés et entendus par d'autres personnes ?»

Il avait légèrement baissé la tête, son visage était devenu incertain et enfantin.

«Je ne crois qu'il nous laisse au moins ce bénéfice. Il nous voit, en revanche.

-Mmh... Dommage, je pourrais pas te violer.

-Euh, c'est à dire que je suis pas très consentant... »

Le grisé se permit un petit rire avant de reconcentrer toute son attention sur le brun.

«C'est le principe d'un viol. Je pourrais te dire des trucs malsains en revanche.

-Si tu pouvais éviter...

-J'aime tellement quand tu rougis, et j'ai juste à parler de sexe pour ça, alors je vais pas m'en priver.

-Arrête tes conneries.

-J'ai pas vraiment envie, tu vois ? Je m'ennuie, et à vrai dire, t'es le premier surveillant que j'ai pas envie de tuer.

-... Merci ?»

Taehyung s'était rapproché un peu plus pour prononcer la dernière phrase, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il n'avait rien dit, mais avait bougé ses lèvres d'une manière distincte, alors Jungkook n'avait pas mis longtemps à comprendre. 

La phrase était claire, elle lui avait provoqué des milliers de frissons, et ses yeux s'étaient écarquillés. 

Une peur se fit sentir de son côté alors que V se redressa, tout sourire.

«Alors, tu veux jouer les psychologues et on parle des traumatismes de mon enfance où tu pars en courant après avoir compris ce que je t'ai dit ? Car j'ai été clair, et j'y arriverais. »

PsychopatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant