Chapitre 43

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Aujourd'hui.

Peter et Marilyn répètent la formule ensembles pour la troisième fois, et le corps d'Elizabeth se soulève un peu du lit. La formule est répétée jusqu'à ce qu'il flotte entièrement au-dessus du matelas. Elle ouvre les yeux et se redresse d'elle-même. Pour parvenir à réussir le sort, elle avait aussi répété la formule. Quand ses pieds touchent le sol, la jeune sorcière l'enlace rapidement. La jeune femme les serre tous dans ses bras. Tous sauf Sasha, qui sort tête basse avant son tour. Elizabeth sourit et regarde Peter, d'une nouvelle manière. Ses yeux croisent les siens, elle s'aperçoit même qu'elle aime ses yeux bleus, car eux seuls parlent sans retenue. Elle lit à l'intérieur du soulagement, une légère peur, encore présente, de la joie et la douceur avec laquelle, il l'avait embrassée. Elle prétexte un besoin urgent de prendre une douche, pour rompre le charme. Une fois dans la salle de bain, elle se déshabille avant de faire couler l'eau. A son contact, les ailes qu'elle a de tatoué dans le dos semblent frissonner. La brune soupire et ferme les yeux.

« Pourquoi des ailes ? » Demande le tatoueur.

« Pour m'aider à prendre mon envol vers ma liberté. » Répond-elle simplement.

Elle rouvre les yeux, alors que l'eau chaude coule sur son visage. Un peu plus tard, elle s'enroule dans une serviette, se sèche les cheveux avec une autre, enfile des vêtements propres. Elle entre dans le salon.

« Annabelle, pourriez-vous demander à Peter de venir me voir, lorsqu'il rentrera ?

-Bien sûr. » La jeune femme sourit et remonte, avec une pomme dans la bouche. Dans sa chambre, elle entre dans son horloge, tout en laissant la porte ouverte. A l'intérieur, s'empilent des tonnes de morceaux de métal, de ferraille, et autre, jusqu'au plafond parfois, faisant trôner dans la pièce sans fin, une légère odeur de poussière e de fumée. Au bout d'un moment, alors qu'elle est allongée sous une table, un bruit attire son attention. Un bruit de tas de ferraille qui tombe, un gros tas, pour être exacte. Peter fait son apparition.

« Elizabeth ?

-Je suis là. » Rie-t-elle, en sortant de sous la table. Il s'avance, avec un peu plus de confiance et s'excuse, l'air légèrement gêné :

« Je suis désolé... en entrant, je me suis pris les pieds dans quelque chose. Et... et tout est tombé.

-Mais, tout va bien ? Tu vas bien ?

-Oui... merci. Je... » Ils se regardent un instant. Elle reprend :

« Alors... tu vois je suis revenue. Comme tu me l'as demandé.

-Tu as entendu ? » S'étonne-t-il. Elle croise les doigts de ses mains entre eux, et à ce moment, il se rend compte qu'il ne l'a jamais vue embarrassée.

« Je... je t'ai senti aussi. » Ajoute-t-elle en se mordant la lèvre, elle étudie aussi le plafond infiniment haut.

« Mais...

-Tu m'as dit de te faire signe.

-Tu t'es mise à hurler... j'ai cru... je ne sais pas ce qu'il s'est passé là-bas, je... je croyais que tu faisais une... une sorte de crise... je... Tu as pleuré... » Se rappelle-t-il.

« J'ai fait ce que j'ai pu. Je suis désolée si je t'ai fait peur.

-Je pense que j'ai aussi du sommeil à rattraper. Tu m'as totalement épuisé. » Rie-t-il. Elle se joint à lui.

« Moi j'ai bien dormit. Tu es très confortable. » Il se rapproche un peu d'elle. L'Horlogère ne bouge pas, son regard n'est pas froid, il est juste curieux ; elle n'a pas ce petit sourire insolent, mais plus tôt vrai, sincère ; et le cœur qui bat dans sa poitrine, tape de plus en plus fort dans ses oreilles.

« Je suis désolée de t'avoir empêchée de dormir. » Lui dit-elle doucement. Il s'arrête à quelques centimètres d'elle et souffle :

« Je n'aurais jamais cru que tu pouvais être timide. Tu es de loin la personne la plus forte que je connaisse, Elizabeth.

-Peter. Je... il y a un tas de choses que je voudrais te dire, mais que tu ne dois pas encore savoir. Pour te protéger, je... c'est toi qui aurais dû tomber dans un profond sommeil. Et le sort qui a été lancé aurait pu, aurait dû te tuer. Je fais des efforts tous les jours pour Sasha. Tu ne peux pas oublier Sasha. Elle t'aime.

-Parce que toi, tu ne m'aimes pas ?

-Tu ne peux pas comprendre...

-Si. J'ai compris. Tu préfères protéger mon corps et mon âme de Catherina, que de protéger mon cœur de toi. » Il sort en colère, sans un mot de plus.

L'HorlogèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant