Aujourd'hui.
Quand la brune sort de l'horloge, pour elle, cela fait presque une journée qu'elle travaille sans relâche, pourtant, à l'extérieur, cela ne fait que trente minutes qu'elle a quitté son apprentie. Lorsque Marilyn lui avait bandé le bras dans la voiture, Elizabeth savait que son poignet était fêlé. Alors, toutes ses heures, elle a travaillé sur ce poignet qui cicatrise à vue d'œil, mais la jeune femme ne va pas prendre le temps de le rééduquer, alors, la mécanique s'en occupera. Debout et face à son apprentie, le bras recouvert de métal doré, de rouages et de micro-mécanismes ; elle la regarde, silencieuse.
« Tu t'en sors ? » La jeune fille sursaute, puis, elle met une main sur son cœur et parle avec enthousiasme :
« Oui...avec du mal, mais je sais qu'elle plante c'est ! C'est de la verveine.
-C'est exact.
-Qu'est-ce qui vous est arrivé ? » S'exclame-t-elle en se levant. La brune la rassure d'un geste et s'assoit sur un des fauteuils du salon gris. Elle allume sa pipe et regarde sa montre à gousset deux secondes.
« Est-ce que Peter est passé ?
-Non, pas encore. Mais il ne devrait pas tarder. Mais qu'est-ce qui vous est arrivé ?
-Rien. C'est pour mon poignet. » Elle remue ses doigts métallisés et soupire. Le métal recouvre le bras jusque sous la chemise repliée au coude, allant même tout près de l'épaule. On frappe à la porte et Marilyn va ouvrir.
« Le voilà.
-Vouliez quelque chose ? Elizabeth ?
-Oui... je voudrais vous apprendre un sort de protection. Si ça ne vous dérange pas, bien entendu.
-Non, mais... je ne suis pas sorcier.
-C'est juste un détail. » Répond évasivement l'Horlogère. Elle prend sa pipe et l'allume.
« Un détail ?! Mais, s'il n'est pas sorcier, il ne peut pas lancer un sort, aussi basique soit-il.
-Bien sûr que si. Le titre de sorcier revient à ceux qui pratiquent la magie. Mais en vérité, tout le monde peut faire de la magie, c'est une question d'énergie, de volonté et d'esprit.
-Qu'est-ce qui est arrivé à votre bras ? » Demande Peter. De la fumée sort de la pipe et répond avec aplomb :
« Rien. » Ils se regardent une seconde et elle reprend :
« On devrait commencer.
-D'accord. » Il se positionne, face à elle, les pieds parallèles. La brune lui montre le mouvement des bras une fois et, et du premier coup, il réussit à réaliser son bouclier blanc, lentement. Il tient même le coup, face aux attaques de la jeune femme, le sourire aux lèvres. L'autre sorcière fait la moue. Elle qui fait de la magie depuis des années, a dû travailler une journée entière, avant d'y arriver. Sans qu'ils ne comprennent quoi que ce soit, elle se met à rire.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » La jeune fille regarde son professeur tenter de se calmer.
« Je...je suis désolée ! Si... tu...avais vu ta tête ! Par tous les dieux. C'est normal qu'il s'en sorte mieux que toi. Il a une très grande source d'énergie. Si grande, qu'elle égale presque la puissance de ma bague. » Ils s'observent, elle croise les bras, il met ses mains dans ses poches. Le téléphone de Peter sonne. Il le décroche sans hotter son regard de celui de l'Horlogère.
« Oui ?... D'accord.... Je te laisse prendre les billets. A tout-à l'heure. » Il range son portable et dit :
« Nicolas a trouvé une planque de notre Sorcière bien-aimée. Des renforts nous attendrons là-bas.
-Où on va ?
-Direction Londres. » Elizabeth sourit malgré elle, cela fait bien longtemps qu'elle ne s'est pas rendue en Angleterre. Bientôt... trente ? Cinquante, peut-être...
« Ne prenez pas de location, j'ai de la place pour huit. » Elle reste dans son monde un instant, sans se défaire de l'irrésistible envie d'y retourner. Pourtant, une explication s'impose. Explication qu'elle se donne plus à elle-même qu'aux autres.
« Je vais rentrer à un de mes chez-moi.
-A Londres ? » S'étonne-t-il. Elle répète, plus sûre d'elle que jamais :
« A Londres. »
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L'Horlogère
FantastiqueDepuis longtemps, elle veille à l'équilibre du monde, guerre après guerre, horloge après horloge, sans jamais se défaire de sa bague, ni de son passé. Mais au fond, qui est réellement Elizabeth Albert? Si vous avez joué avec le temps, sachez qu'il e...