Chapitre 24

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Aujourd'hui.

« Je suis désolée. » Dit doucement Sasha en prenant Peter dans ses bras. Mal-à-l'aise, Elizabeth tourne sa bague sur son doigt. Comme quoi, les effusions d'émotions venant de certaines personnes l'intriguent vraiment. Elle tente de se démêler de cette situation :

« Je vais y aller. Je dois apprendre deux trois choses à la petite sorcière. » Elle commence à sortir et lance, sans se retourner dans un premier temps :

« Peter ? » Ils se regardent un instant.

« Passez à l'occasion. Je dois vous apprendre des choses à vous aussi. C'est important. » Il hoche la tête et elle s'en va.

« Qu'est-ce qu'elle veut encore ? » S'exclame la petite rousse, les poings sur les hanches. Peter soupire et se passe la main dans les cheveux. Il ne répond pas et s'assoit. A la place, il demande :

« Des nouvelles de Catherina ?

-Non.

-On rame. Peu importe ce qu'on fait, ça ne sert à rien. Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?!

-Je suis sûre qu'on peut faire quelque chose.

-Et on fait quoi ? On tue une autre personne ? On la laisse continuer ? Je ne sais pas moi, on abandonne ? Vous avez fait quoi ces trois derniers jours ?

-On a répandu tes rumeurs, fait des recherches. Oh, et au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, les copains de la sœur de ta sorcière nous ont rendu visite. » Répond Nicolas, vexé. Dire qu'ils ont étés proches un jour est un peu fort pour aujourd'hui.

« Excusez-moi. Tout le monde va bien ? » Ils hochent tous les deux la tête.

« On a trouvé une chose intéressante. Je crois que Catherina veut avoir des enfants, dans le but de leur léguer ses pouvoirs en partie. Il y avait deux sorciers avec les soldats. Ils disaient qu'elle était leur mère.

-Tu imagines Peter ? Elle va avoir des enfants immortels, par milliers avec l'âge qu'elle a, à ses côtés. » Ajoute Sasha. Peter réfléchit un instant, puis, il fronce les sourcils.

« C'est pas possible. » Murmure-t-il au bout d'un moment. Il secoue la tête, et répète plus fort :

« C'est pas possible. Catherina ne peut pas avoir d'enfants immortels.

-Pourquoi pas ?

-Parce que, pour commencer, personne n'est immortel. Et ensuite, parce qu'elles ne peuvent pas leur transmettre leurs dons.

-Leurs dons ? Qui t'as dit ça ? » S'étonne le grand noir.

« C'est moi. » Tous se retournent, à l'exception de Peter, déjà face à elle.

« Et vous êtes sûre de vous ?

-Absolument. J'ai vu mes propres enfants naître, grandir, vieillir et mourir. C'est comme ça. Je n'ai pas trouvé de moyen de les garder auprès de moi. Je ne vois pas comment elle, aurait trouvé.» Elizabeth met ses mains dans ses poches et s'avance :

« J'ai oublié de vous demander si vous aviez vu une petite boite verte de la taille d'une boite pour bague dans la voiture.

-Non. Vous l'avez peut-être oublié dedans.

-Je peux avoir vos clefs ? » Il lui tend, elle les prend.

« Merci, je vous les ramène tout de suite. » Elle retrouve le petit objet en carton dans le coffre et rend les clefs au jeune homme, pour retourner chez Marilyn.

« Alors, tu y arrives avec ce bouclier ?

-Je pense, je n'en suis pas certaine.

-Alors, il ne reste plus qu'à essayer. Tu es prête ?

-Absolument. » Répond-elle avec une assurance feinte.

« Dans ce cas, si tout le monde est à peu près prêt, personne n'a du souci à se faire. » Elizabeth lance une aiguille, puis une autre, et une troisième, sans qu'aucun ne traverse le fin mur, légèrement opaque, et décoré de symboles.

« Parfait. Maintenant, j'aimerais que tu travailles sur cette plante et que tu me dises ce que c'est, et à quoi elle sert.

-Bien chef ! » L'apprentie prend la boite verte et se met au travail activement. L'espace d'une seconde, l'Horlogère revoit Antoine lui ramener ses fleurs, qu'elle voyait pour la première fois. Mais aussi vite qu'elle est venue, cette image disparait, comme le petit garçon brun, aux mêmes yeux que sa mère.

« Tu as vu ma pipe ?

-Dans la cuisine. C'est là que je l'ai vue pour la dernière fois. » L'Horlogère sort de la pièce.

« Merci. Marilyn ?

-Oui ? » La voix étouffée de son interlocutrice la fait sourire. Quelles questions se pose-t-elle encre à cet instant ? Elle commence d'une voix forte :

« Je vais à l'atelier, je rentre dans... » Elle regarde sa montre et s'exclame :

« ... trente minutes. » Elle prend sa pipe et entre dans l'horloge. Peut-être que Marylin a répondu, peut-être pas. Quoi qu'il en soit, elle est à présent dans on monde. La brune soupire, une fois à l'intérieur :

« Qu'elle joie d'être chez soi ! »

L'HorlogèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant