Epilogue

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6 mois plus tard.

Chère Marilyn,

Ça fait longtemps que je pense que je dois t'écrire. J'ai mené une longue vie, à fuir, à me battre, et aujourd'hui, je sais qu'elle continuera encore un peu. Tu me manques, mais même loin de toi, je suis heureuse.

Elle descend les marches de la maison et s'arrête dans la cuisine.

« Bonjour Maman

-Bonjour Charlie chérie. »

Après tout, je suis chez moi. Avec ma fille.

Des bras s'enroulent autour de sa taille, et un nez lui chatouille le cou. Elle sourit et se retourne face à lui.

Et Peter ne me quitte plus. J'ai entendu de belles histoires sur toi. Tu es la guérisseuse la plus réputée des environs maintenant, et j'espère que Nicolas et toi pourrez passer nous voir. As-tu des nouvelles de Sasha ? Je crois que Peter commence un peu à s'inquiéter.

Depuis que Catherina est partie, le monde semble tourner un peu plus rond. Mais je sais que je peux compter sur vous si elle ou un autre recommence.

Elle croise ses doigts entre les siens, en sentant le métal chaud de la bague verte dans la paume de sa main. L'améthyste de Charlotte se reflète dans le service à thé. Et le rubis de Marilyn brille légèrement au soleil quand elle ouvre l'enveloppe.

Avec tout ce que je t'ai dit, je pense qu'il n'y a plus rien à ajouter. Si ce n'est que vous me manquez, et que j'ai hâte de vous revoir ; que ce soit dans ce monde, ou dans un autre.

Je t'embrasse,

Avec tout mon cœur.

Elizabeth

Assise sur le perron, elle regarde le paysage. Il s'assoit derrière elle, et place son dos contre son torse. Du bout des doigts il lui caresse la peau de ses bras.

« Je pouvais vieillir toutes ses années. Mais je ne l'ai pas fait. Je croyais que c'était parce que je voulais protéger les bagues, mais si en réalité j'étais trop lâche pour abandonner la vie ?

-Tu ne l'abandonne pas. Tu la vivras, et cela jusqu'au bout. La mort, ce n'est que la fin de la vie, tu commenceras une nouvelle existence, dans un nouveau monde.

-Demande-le-moi. Demande-le, et je le ferais, mais seulement si tu me le demande. » Elle se tourne vers lui, et Peter soupire.

« D'accord. » Il l'embrasse.

« Reste avec moi. Elizabeth, s'il-te-plaît, vieillis avec moi. Je veux passer le reste de mon existence à tes côtés.

-Accordé. » Ils rient. Pris d'une inspiration soudaine, il la prend par surprise avec ces mots :

« Elizabeth Albert, veux-tu m'épouser ? » Les yeux brillants, elle sourit, le cœur léger. Peter lui tend la clef d'Etan et elle remonte le mécanisme de l'oiseau, qui se met à voler dans le soleil levant, au loin, derrière le grand champ de lin.

Elle se sent enfin libre. Elle peut enfin s'envoler.

L'HorlogèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant