Chapitre 1.

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    La lumière du soleil encombre la pièce dans laquelle je suis. Une petite larme perle le long de ma joue, dure comme fer, elle se fracasse contre le sol, impossible de la ramasser. Je jette un dernier coup d'œil dans ma chambre qui était auparavant en bazar, mais à présent, celle-ci est remplie de pavés en carton.

 Je suis plantée là, au milieu de mon ancien monde  maintenant vide, qui était constitué principalement de souvenirs et de photos représentant ma famille ainsi que mes amis comme Andrew, Lilly, Ambre, Maël... Maël...  Mes yeux se gorgent d'eau rien qu'en prononçant son prénom. En effet, il m'a abandonnée en mars dernier. Il n'a d'ailleurs même pas prit la peine de me l'annoncer puisque c'est Simon, l'un de ses copains qui s'en est chargé. Au début, je pensais que mon premier amour me faisait une blague, inventée de toute pièce pour sûrement me faire culpabiliser de quelque chose. Mais non. C'était bien réel, quand Simon a prononcé ses mots, ils se sont directement dirigés au plus profond de mon cœur pour y laisser de petites séquelles. J'en ai pleuré toutes les larmes de mon corps jusqu'à qu'il ne reste plus un centimètre cube d'eau qui réside dans ma chair. Mon cœur n'était plus que des cendres, je me demande encore aujourd'hui, comment fait il pour battre encore et encore... Malgré les blessures qui ne veulent pas quitter mes pensées. Il m'arrive de me réclamer: pourquoi garder tout de même ces photos qui me torturent de l'intérieur? Lui, bien sûr qu'il ne me manquera pas. 

Ma mère a sauté sur l'occasion, acheté une grande demeure en bord de mer, par ailleurs, je pense que maman voulait en profiter pour m'éloigner le plus possible de lui et de mes pensées mélancoliques le concernant. Bref, l'une de mes tortures personnelles. Il y a cela et le fait de me retrouver à plus de 170 kilomètres de mes proches. Tant d'histoires, d'aventures, de bêtises vécues en compagnie de mes amis et que maintenant, je vais devoir y mettre un terme surement pour un bon moment...

C'est effectivement pour cela que je ne m'interrompe de fixer de bas en haut les murs devenus blancs et vides. Je fais de même en scrutant jusqu'à chaque recoin de mon bureau rouge qui vagabonde avant que les déménageurs ne l'emportent pour de bon. C'était sur ce bureau à la couleur vive que je gravais de petits dessins aux ciseaux, selon mes humeurs. 

Si au moins ils pouvaient m'oublier, toute seule, peinarde sans personne pour m'expulser de mon univers. Ou alors je pourrai également cohabiter avec mes grands parents... Ma tête est bombardée d'hypothèses pour échapper à ma funeste destinée, mais quelqu'un vient à l'encontre de celle-ci, elle m'interpelle  vivement, m'arrachant de mes idées de fugue. Ma sœur, s'impose brusquement, située à présent sur le palier de ma chambre, à la fois excitée et épuisée d'avoir couru : 

- Lana, viens allez on t'attend !

- J'arrive... Je soupire en fermant les yeux quelques secondes, le temps de canaliser ma peine.

Une fois rouverts, je les baisse vers le sol comme s'ils étaient trop lourds, incapable de les soulever. Mes yeux basculent de droite à gauche, voir si je n'ai rien oublié avant de partir pour de bon, une dernière vérification avec cette impression d'avoir oublié je ne sais quoi. En effet, mon roman  trône dans un casier du bureau. Heureusement que je l'ai aperçu sinon je n'aurai sans doute pas su comment se termine cette relation entre Lara Jean et Peter.

SOMETHINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant