Chapitre 9.

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    Mes yeux s'arrondissent et mes lèvres se décollent pour laisser poindre un petit trou. Le jeune homme de la ruelle entre à son tour dans la boutique mais cette fois -ci, il n'est pas accompagné de ses copains tatoués. Il ne se soucie de personne et échappe de sa figure un petit sourire narquois. Ce dernier se positionne à coté de moi tout en déposant ses bras croisés sur le comptoir de la caisse à mes côtés. Ses doigts tapotent le bois vernis, d'ailleurs le bruit qui y jaillit est stressant et angoissant. Je me contente de baisser les yeux en caressant le bout de mes ongles qui dépassent nerveusement. Néanmoins, je sens bien qu'il n'arrête pas  de me décocher des regards jugeurs

- Tu peux arrêter s'il te plaît... Je lui demande posée.

Il se contente de me regarder quelque instant de ses yeux gris-bleutés puis continue. Je lève le regard aux ciels en soupirant. Ma poitrine se gonfle et se dégonfle alors qu'il me rend un sourire provocateur. Je décide de l'ignorer en redressant ma tête. Tout d'un coup, le son de sa voix retentit dans mes oreilles alors que la chaleur s'ancre un peu plus d'en mes veines.

- Quoi ? Je hausse les sourcils.

Ce qu'il vient de dire ressemblait à une insulte, je suis peut être nouvelle ici,je ne suis  pas faible comme dans les parfaits clichés. Je lui lève donc mon majeur à sa réponse sous son incompréhension.

Toutefois, je n'ose pas relever la tête pour l'admirer de plus près, j'ai beau savourer ma fierté, la honte de mon piteux état m'y empêche de force. Croyant que lui n'a pas remarquer mon visage pigmenté de rose, je souffle en discrétion mais je me suis trompé, en tout cas les ricanements qu'il crache d'entre ses lèvres me le prouve.

- Hannah, la vendeuse, tu sais où elle est ? Il me questionne après s'être pincé le nez pour s'empêcher de pouffer de rire de nouveaux.

J'entrouvre la bouche pour lui expliquer qu'elle s'est absentée dans la réserve mais "le sujet de notre conversation" me sauve en surgissant et répond à ma place.

- Eh... qu'elle bonne surprise, Hugo Harrison ! Quel  bon vent t'amène ?

" Hugo",  je me répète plus d'une fois ce prénom puis le regarde quelques secondes seulement. Ce prénom lui correspond parfaitement mais étrangement, ça ne m'étonne pas qu'ils se connaissent tous deux...

-  Kylie ... Je viens récupérer les t-shirts que Camille a commandé hier.

- Et je t'ai déjà répété cent fois que je m'appelle H.A.N.N.A.H. Proteste t'elle ironique.

Elle retourne dans la réserve pour lui rapporter sa commande. Eh bien, je ne suis pas aidée aujourd'hui entre tous ses petits changements qui s'incrustent les uns après les autres dans ma vie... Encore un de plus, et j'explose au sens littéral du terme.

- Laisse moi deviner... Je parie que tu n'est pas bavarde, pourtant les bourges ont leur putain de langue bien pendues normalement. 

 Je relève les yeux aux ciel. Mes joues ne sont plus roses, mais rouges ! On pourrait peut être même pouvoir me comparer à une tomate... Malgré mes multiples tentatives, je n'arrive en aucun cas à parler, c'est comme si je devient muette... à cause de lui... c'est étrange. Quelques secondes défilent avant que Je reprenne, enfin, l'usage de la parole.

- Pourquoi me suis tu ?

C'est tout se que j'ose répondre, je suis certaine qu'il aurait aimé que je lui rédige tout un paragraphe en guise d'une jolie réponse à la bourge mais ce n'est pas la circonstance. Je lui pose, à mon tour, une colle. Il se gratte la nuque en fronçant les sourcils, je peux constater en le remarquant, que de mignonnes fossettes se dessinent, soulignant ainsi son sourire maintenant devenu irrésistible.

- Je ne te suis pas, c'est le destin qui l'a décidé...

Ses mots ne sont plus que de simples murmures. Il a prononcé ses syllabes tellement naturellement qu'elles me traversent sensuellement les oreilles. Ça me crée une réaction étrange, des frissons parcourent mon corps et hérissent mes poils. Un changement de température aussi, il faisait près de 20°C au moins alors que maintenant, la pression de l'atmosphère est plus de 160°C au moins..

[ chapitre 10 prochainement...]

SOMETHINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant