SOMETHING

Chapitre 7.

    Nous traversons la rue avant de pouvoir apercevoir le long fil horizontal de la mer mais une  plus grande route nous coupe de la plage.

Jamais l'on m'avait parlé d'un tel calme, même dans une ville pareille. Mon regard perdu ne cesse de changer de positions. De droite à gauche, de bas en haut, quand il s'immobilise en direction d'une petite boutique rose pâle. Trois robes de soirée y sont dévoilées, à travers la vitrine. Je ne perds pas de temps pour ressortir un petit porte monnaie caché entre mes doigts. En tripotant ma trouvaille, un sourire victorieux se colle à ma bouche. Seulement à ce que je peut voir, je ne suis pas la seule à posséder de l'argent puisque que Charlie extirpe elle aussi de sa sacoche, son porte monnaie à strass.

- Lana il est quelle heure ?

- Euh... Je sors mon portable. 17 heures.

Elle n'attend pas plus longtemps, ma sœur se précipite dans l'une d'elles en criant " A toute,  je vais faire les boutiques !", avant de me laisser en plan sur le trottoir. Après quelques hésitations, je pénètre à mon tour dans le magasin que j'avais remarqué quelques temps plus tôt. Mes yeux se froncent, de la position ou je suis, l'écriture qui nomme l'échoppe me parait flou. Je me tourne une nouvelle fois vers la boutique de ma petite sœur. Nous devrons nous rejoindre entre nos deux magasins j'imagine...

Je ne tarde donc pas, trottinant vers mon objectif: acheter une de ses robes luxueuses qui me font tant rêver. De multiples ouvrages occupent entièrement les murs. Je m'approche d'un des  rayons pour examiner les robes, toutes plus belles les unes que les autres. Mais mon envie d'en posséder une absolument s'envole de sitôt, ainsi que mon sourire.

- 89,120,138€...mais c'est trop cher. Je marmonne tout en écarquillant les yeux.

Ce n'est surement pas mes 50 € au plus d'économies qui feront l'affaire ! je relève mon visage pour examiner de droite à gauche les alentours quand je remarque une dame installer de nouveaux habits aux mannequins articulés. Elle porte un espèce de tablier rose bonbon, les cheveux noués en un chignon maladroit et tient en équilibre sur un tabouret. Je me dirige à l'encontre de cette dernière.

- Excusez moi... je demande non rassurée à l'idée de la déranger dans ses occupations. Cependant ma voix faible ne doit pas porter bien loin car elle ne quitte pas son activité. Je répète donc ma phrase avec un peu plus d'entrain et d'énergie.

- Bonjour, excusez moi.

Elle se tourne, enfin...

- Bonjour, oui?

Ouf ! Je pensais qu'elle serait mécontente de l'avoir dérangée mais sa voix à l'air posée et calme. Je reprends donc.

- Auriez-vous une robe à moins de 50 € s'il vous plaît ?

Elle descend de son tabouret ce qui lui fait faire une grimace plutôt effrayante, puis me fait un clin d'œil charmant au passage. La vendeuse part en direction d'un petit local à coté de la caisse. Je tapote ma cuisse du bout des doigts en attendant son retour. Que vont dire mes parents quand ils sauront que j'ai dépensé toutes mes économies dans une robe de soirée... Ou alors, ils n 'en  sauront rien, je n'ai qu'à pas  évoqué le sujet, c'est tout. Quand je la revois se prononcer accompagnée d'un vêtement enrobé de plusieurs couches de mousse et de papier bulle, je sens un espoir teinté de soulagement.

- Voila pour vous. Elle me la tend. Je vous conseille de l'essayer en cabine avant de dépenser. Elle ajoute en souriant de ses plus belles dents.

Je m'empresse de partir en cabine pour la déballer de toutes ses couches. C'est une jolie robe cocktail rouge cerise plissée, au décolleté en cœur et à l'épaule. Je l'essaie et ressors de la petite pièce pour la fixer sur le miroir. Cette robe moule ma taille pourtant, elle me va comme un gant. Je tourbillonne sur moi même à multiples reprises, d'ailleurs je me sens à l'aise dedans. La robe étant repliée, j'accélère la cadence, me rhabille en vitesse pour me diriger à la caisse, paie et sors pour patienter sagement en dehors de la boutique de ma sœur.

[ Chapitre 8 prochainement...]