Chapitre 12.

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     J'engloutis un petit lot de 3/4 biscuits secs avant de réemprunter le chemin inverse pour me retrouver à l'étage. Je trottine comme je le peux afin d'atteindre le plus rapidement possible la salle de bain. Chance pour moi, elle se présente libre et n'attend que moi. Je me déshabille de la moins sensuelle des façons existantes pour me dépêcher de m'installer sous les jets d'eau. Ma mère a à peine le temps de boire son café tiède que j'y ressors propre comme un linge venant d'être lavé.

 Toujours à petites foulées mécaniques, je bondis la tête la première dans ma chambre vêtue d'une vulgaire serviette blanche qui ne couvre qu'une humble partie de ma nudité. Une profonde expiration s'échappe de ma bouche, je commence après coup à fouiller dans quelques cartons pour y trouver, au bout d'une dizaine de minutes environ, une robe aux motifs d'été qui se croise dans le dos. En la trouvant ainsi, un murmure de soulagement me transperce et y laisse un petit sourire naissant. Une fois enfilé, je me dirige vers le petit miroir qui trône sur le lavabo de la salle d'eau pour m'aider à me coiffer d'un chignon décoiffé. Mes yeux ne fixent que le reflet de mon crâne dans la glace. Le résultat n'est pas si mauvais, mon chignon ressemble à un espèce de donut au sucre. Ce n'est pas une coiffure du style soirée chic genre des boucles à l'anglaise qui dégoulinent sur les épaules c'est sur... Mais elle me convient. Je m'empare de ma sacoche où j'y dépose mon portable ainsi que le reste de mon argent de poche et impose à mon nez une paire de lunettes de soleil.

 Maintenant située dans l'entrée, je complète ma tenue sobre de baskets blanches que je portais hier encore. Je trainaille  devant la glace verticale qui se cramponne au mur de l'entrée pour vérifier si elle me vont toujours. Plutôt convaincue, j'entrouvre la porte avant d'ajouter.

- Bon, je vais me promener en ville histoire de la découvrir un peu mieux à toute...

- Ah là je reconnais ma fille qui veut enfin s'ouvrir à la vie !S'enflamme t'elle d'un ton ironique. Cependant, je déteste quand elle commente mes moindres faits et gestes aussi je l'ignore.

- Et 11 heures 30 et pas plus sinon tu vas m'entendre. Reprend t'elle.

 Mes yeux voilés des verres de les lunettes, je sors alors qu'un soleil éblouissant m'accompagne.  J'avance à petits pas sur le trottoir caillouteux en marmonnant les paroles de différents singles dans me tête. Plongée dans ma rêverie, je ne me concentre plus sur le monde extérieur au dehors de ma bulle imaginaire. Un bruit strident m'éveille tout en me faisant sursauter.

- Salut la grande sœur!

Hannah freine juste à mes côtés, essoufflée d'avoir effectué un petit sprint pour me retrouver. 

- Salut... Je lui annonce encore à moitié dans mes pensées. 

Elle souffle plusieurs fois d'affilée avant de reprendre l'usage de la parole.

- Si j'aurai cru te croiser ici...Le monde est plus petit que je ne le croyais. Ajoute t'elle en souriant.

  Nous nous baladons ensemble, j'en oublie  même mon objectif principal étant de dépenser dans une librairie. On traverse une rue pour atteindre une place beaucoup plus animée. A peine avons nous le temps de la traverser qu'un groupe  de filles et de garçons nous croisent. Jusqu'à ce que l'un nous fixe... Ou plutôt, Hannah, cela va s'en dire. Au début il la critique dans son dos avant de même la pointer du doigt. Puis lui balance en pleine face ses yeux provocateurs, pervers avec un soupçon de macho. Bizarrement, les regards ne sont pas rivés sur moi cette fois mais plutôt sur elle. Sous les divers regards curieux qui la sondent, Hannah n'a pas l'air de capter pour autant , sans être plus gênée qu'elle n'en a l'air. 

- Ils te reluquent souvent ? 

Elle se tourne vers moi, pour me sourire de ses dents blanches.

- Qui ça ? 

Je comprends bien son ton sarcastique mais je rigole sous sa tête étonnée. Lorsque nous sentons enfin le sable brûlant de la page sous nos pieds, j'en déduis que nous possédons de nombreux points communs. Notamment le fait qu'elle est une fan inconditionnel de littérature rose égale à Twilight ou 50 nuances, tout  comme moi. Mais je ne me doutais, en aucuns cas, recevoir une bombe lâchée en pleine figure qui finira par atterrir dans notre discussion : Hugo.

 - Au fait, qu'est ce qu'il t'a dit Harisson ?

Je me doute bien qu'elle doit sûrement nommer Hugo mais j'imite une réaction d'ignorance comme si, au milieu de ma figure , s'était  déposé un gigantesque point d'interrogation.

- Désolée de te décevoir, mais rien du tout... Je nie ouvertement. 

[ Chapitre 13 prochainement... ]

SOMETHINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant