Chapitre 2.

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Le lycée. Mon Dieu. Je crois que cette chose me tuera.

Le pire au lycée, bien avant la bouffe immonde de la cantine, les profs qui puent et les emplois du temps bien pourris, c'est le harcèlement. Au fond, je n'ai jamais compris ça. Je veux dire...c'est débile. Si quelqu'un n'est pas comme toi, ça veut dire que toi, tu es unique. Alors ne va pas insulter cette personne, simplement parce qu'elle ne te ressemble pas, ou qu'elle n'a pas une orientation sexuelle qui te plait. L'apparence et la vie des gens ne justifient en aucun cas le harcèlement, tout comme la tenue ne justifient pas le viol.

Le harcèlement à l'école occupe de plus en plus l'avant de la scène. Une bagarre entre enfants, une moquerie qui en entraîne d'autres, un groupe d'enfants qui se ligue contre un camarade, d'autres assistent. La situation se répète à chaque récréation : insultes, moqueries, sarcasmes, humour déplacé, intimidation. La domination et le rapport de force s'installent. L'un s'affirme dans une relation qui le renforce tandis que l'autre se résigne et s'enferme dans le silence et la honte. Le premier est alors traversé par un sentiment d'impunité et intensifie ses stratégies de prédation. Tout cela sous les yeux d'abrutis qui préféré garder leur bonne image et amitié avec l' harceleur plutôt que de se bouger. 

Et le pire dans le harcèlement, c'est l'Education Nationale. Pas foutu de faire autre chose que de coller des affiches contre le harcèlement dans les couloirs, elle ferme aussi parfois les yeux. Bah oui, c'est de ta faute si tu es harcelé, c'est bien connu. De toute façon, à la base, l'école est toxique. Elle l'a toujours été. Pourquoi croyez-vous que de plus en plus de jeune se suicident ? Parce que la société et l'école nous formatent à être des clônes, et si tu échappes à ses foutus cases, tu es marginaliser, harceler, détester. Au fond, c'est l'école elle-même qui incite au harcèlement.

-Tu veux que je t'emmène au lycée, je passe devant ?, m'interroge Oscar, me sortant de mes pensées

-J'veux bien, s'il-te-plaît.

Il enfila son manteau, ses chaussures, prit ses clés de voiture, et sortit de la maison, moi sur ses pas. Oscar a une belle voiture, je l'avoue. C'est une Mini de couleur bleue lagon.

Nous montons dans la voiture, et il roule jusqu'au lycée, dans un silence pesant. On arrive finalement devant le lycée, et cette même boule se forme dans mon ventre.

Je souffle, ayant aucune envie de bouger. Oscar me regarda.

-Tu y vas ?

-Oui oui...

Oscar m'embrassa la joue, comme pour me donner du courage, et cela provoqua un truc bizarre dans mon ventre. Je sortis de la voiture, le remerciai, fermai les yeux, soufflai un bon coup, puis je claquai la porte, et je finis par entrer dans la cours du lycée.

Je m'attire déjà des regards. Je vois au loin Agatha, ma sœur jumelle, qui s'approche de moi. Elle arrive quelques instants plus tard, sa bande de toutous derrière elle. Elle me regarde de haut en bas.

-Dit moi, t'as encore dû bien baiser cette nuit, vu le beau gosse qui t'as emmené, je me trompe ?, demanda Agatha, faussement intéresser, mais en même temps, je te comprends, depuis que tu es partie, tu dois te prostituer pour gagner assez d'argent pour payer ton loyer... Ce que c'est triste...

-Je n'ai pas couché avec ce gars.

-Ah ouais ? Et c'est qui alors, ce beau brun ?

-Mon coloc.

-Je ne te crois pas.

-Tant pis pour toi, lâchais-je avant d'être sauvé par la sonnerie

Je m'échappai, et alla devant ma salle.

Deux heures plus tard, la récréation de dix heures sonne. Je m'échappe de mon cours rapidement, et je vais me chercher un Twix au distributeur automatique. Mais, lorsque je mets la pièce dans le distributeur, on me bouscule, et je me prends le distributeur en pleine tête.

Aie...

Je ne riposte même plus. Je me contente de juste me masser le front. Je finis par prendre ce pourquoi je suis venue, et pars, en direction d'un endroit. C'est mon sanctuaire. Il n'y a que moi qui y va. C'est un petit muret collé à un mur, qui donne une parfaite vue sur toute la cours.

Je me pose donc et mange mon Twix. Les gens passent et repassent dans cette cours trop grande, et mes pensées divaguèrent sur ce baiser que m'a déposer Oscar sur la joue, dans la voiture devant le lycée, ce matin.

Mes pensées sont rompues par une voix grave et masculine. Je lève la tête, et je tombe sur un gars plutôt grand, avec les cheveux décolorés blanc, qui sont coiffés par un bandana, ce qui n'empêche pas à une mèche rebelle de tomber devant ces yeux bleus. Il porte un slim noir, avec une chemise bûcheron, et des Nike Air Force One blanches aux pieds.

-C'est pour quoi ?, demandais-je, voulant connaître l'identité de ce jeune homme

-Je... Je suis nouveau et... En fait, on m'a déjà attribué l'étiquette de nouveau bizarre, et personne ne veut me parler, mais comme je t'ai vue solo, j'me suis dit que peut-être...

-T'inquiètes, je comprends. Moi, si tu regardes bien, tu lis distinctement l'étiquette salope sur mon front.

-Cool... Enfin pas cool pour ce qu'on dit sur toi, mais cool dans le sens où tu me comprends, et que je ne suis pas seul. Je ne voulais pas te vexer, hein, je te jure. Je suis désolé et-

-C'est bon, tranquille...

Il vint s'asseoir à côté de moi, et je me rends compte que pas mal de gens me regarde. Enfin, nous regardent. Je sortis une cigarette, l'allumai, et l'apportai à ma bouche, la nicotine remplissant mes poumons.

-Pourquoi toutes ces personnes nous regarde ?, m'interrogea le blond

-Comme je te l'ai déjà dit, j'ai une réputation de pute, dans ce lycée, alors, forcément, si on me voir avec un mec, on pense que je vais ou que j'ai déjà couché avec...Va falloir t'y habituer, si tu traînes avec moi, lui répondis-je, prenant encore une taffe

-Ok... Sinon, il y a d'autres gens...comme toi ? Je veux dire, marginaliser et harceler ?

With this boy (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant