Chapitre 12.

8.6K 375 31
                                    

Après le départ précipité d'Oscar, je rejoignis les autres et la soirée repris son cours normalement, quand, d'un coup, le téléphone d'Alexis sonna. Il répondit, et au fur et à mesure que la personne de l'autre côté du fil lui parlait, il devenait blanc. Alexis échangea quelques mots avec son interlocuteur, avant de raccrocher et de se tourner vers nous. Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Oscar est à l'hôpital, nous dit Alexis en coupant le blanc qui durait déjà depuis un petit bout de temps, et les médecins refusent que l'on vienne

Un poids nous tomba tous sur les épaules, tandis qu'un horrible sentiment de culpabilité prit place dans mon corps et dans mon cœur. Je comprends pas ce qu'il se passe. Tout s'enchaine si vite, ensuite. Nous qui quittons la maison pour l'hôpital, nous qui entrons dans l'hôpital, Yann qui manque de taper la pauvre dame de l'accueil car elle n'allait pas assez vite. Nous devant la chambre d'Oscar.

C'est à mon tour d'y aller. Je panique rien qu'à l'idée de me retrouver devant lui. J'entra doucement dans la chambre, et je le retrouva allongeais dans son lit, son téléphone en main. Je m'avança doucement vers lui, et il remarqua ma présence. Il me fit une place sur le lit. Je m'y installa, et mon regard dériva sur son torse nu. Une longue cicatrice longe son torse, partant du haut de ses pecs, jusqu'au milieu de son ventre.

Je grimaça, et il le remarqua. Je n'ose pas lui demander ce que c'est, ayant peur qu'une nouvelle dispute éclate entre nous. Je me contente de la regarder. Juste de la regarder. Oscar prit ma main dans la sienne, et il les amena à cet fameuse cicatrice.

Il enleva sa main, et mon index se balada sur cet longue cicatrice. Je m'approcha un peu plus de lui, et je posa un petit baiser sur cette cicatrice. Mon geste fit sourire Oscar. J'eus enfin le courage de lui demander.

-C'est quoi ?

-Quand j'avais 6 ans, un jour, je jouais au foot avec mes potes, quand d'un coup, ma respiration s'est coupée. J'ai suffoqué. Mes parents ne m'ont pas emmené chez le docteur. Bah ouais, tu comprends ! Avec leur travail, ils n'ont pas le temps de s'occuper de leur fils, surtout que pour eux, c'était de la comédie. Et, plus les semaines, les mois, et les années passaient, plus ces crises arrivaient souvent.

Mes parents ne faisaient rien.

C'est vers mes dix ans, que ma tante s'est rendu compte qu'il y avait un truc qui clocher. En même temps, même un aveugle l'aurait vu. Moi qui adorer jouer au foot, je ne jouais pas, je restais dans mon coin. Ma tante s'est occupée de moi comme une reine. Elle m'a emmené chez le médecin.

Et on m'a annoncé que j'avais la mucoviscidose. Pour faire simple, la mucoviscidose, c'est une maladie respiratoire. Ça rempli mes poumons de mucus visqueux. Je me rappellerais toujours du moment où ma tante à dit à mes parents que j'étais malade. Ils travaillaient sur leurs ordis. Ma mère a juste haussé les épaules, et mon père... Je crois qu'il n'a même pas entendu. À partir de ce moment-là, ma tante à demander ma garde et celle de mon frère. Elle a arrêté de travailler pour s'occuper de moi et d'Eliott, en plus de mon cousin et de ma cousine.

Et, un jour, en cours de français, en quatrième, alors que je répondais à une question de la prof, ma respiration s'est couper. Ma cousine, qui était dans ma classe, a directement réagi. Ce jour là, j'ai cru que j'allais crever. Vraiment. Tu sais ce que sa fait pour un gamin de treize piges de voir sa vie défiler devant ces yeux ? C'est horrible. Les médecins m'ont annoncer que si on ne me changer pas les poumons maintenant, j'allais crever. Ma tante ne m'a pas laisser le choix, et elle a dit oui.

Et, après la transplantation, je ne voyais pas ma tante, nul part. Eliott, mon cousin et ma cousine étaient heureux que je m'en sois sortit, mais, je sentais que derrière leur sourire, il y avait un truc. Et, quand j'ai demander où ma tante était, les médecins m'ont répondu qu'elle était et qu'elle serait avec moi pour toujours. Au début, je n'ai pas compris, puis, sa à fait tilt dans ma tête.

Elle m'avait donner ces poumons.

Si aujourd'hui je vis, c'est grâce à elle. Mon cousin et ma cousine se sont retrouver orphelin, parce que mon oncle est mort quand on était gamin d'un cancer. Ce jour là, quand j'ai compris, je n'ai pas pleurer. Et tu sais pourquoi ? Parce que ma tante n'aurait pas voulu que je sois triste. Je voulais profiter de ma vie, et ne pas pleurer. Parce que ses poumons méritaient et méritent toujours de respirer, parce que c'est les siens. Mon cousin et ma cousine ne m'en ont pas voulu. Parce qu'ils savaient que ma tante, depuis les étoiles, nous regardait. Ils ont été géniaux, mais...Ils sont mort d'un accident de voiture un peu moins d'un an après ma greffe dans un accident de voiture.

Et, Eliott et moi sommes retomber sous la garde de mes parents. C'est moi qui gérait mes rendez-vous. C'est moi qui m'occupait d'Eliott, c'est moi qui lui faisait faire ces devoirs...J'avais une famille, certes, mais, je ne voulais pas que tout le monde vois que ma famille est une catastrophe. J'avais tellement honte. Et, vers mes seize ans, j'ai rencontrer Juliana et Yann. Ils ont été là pour moi. Et, en terminal, il y a eu ton frère. C'est lui qui m'a le plus aider chez moi. Si il était pas souvent chez toi, c'était parce qu'il ne voulait pas croiser tes parents, mais aussi, et surtout, c'est parce qu'il m'aidait.

Et, dès que j'ai pu me barrer de chez moi, je l'ai fait. J'ai proposé aux autres de faire une coloc. Ils ont accepter. J'ai voulu prendre sous ma tutelle Eliott, mais, étant donner que j'avais dix-huit ans, et que je n'avais ni l'argent ni le travail, on m'a dit non. Et, en septembre dernier, ma vie est enfin devenu stable. Alors, on m'a dit oui.

C'est pour ça que je ne voulais pas que tu restes quand j'ai appris que tu fumais. Parce que j'avais peur à mes poumons. C'est aussi pour ça que tu ne me voyais jamais torse nu, avant. Parce que je ne voulais pas que tu es l'image de moi du pauvre petit canard. C'est peut-être con, mais c'est comme ça. Et, les médicaments que tu as vu tout à l'heure, c'est en cas de rechute. Comme je sentais que ça n'allait pas, bah j'ai voulu les prendre.

Mais, je t'ai vu, le nez dedans. Ca m'a rendu ouf que tu puisses comprendre. Je me suis énervé. T'en veut pas, qu'on se soit disputer ou pas, ça n'aurait rien changer. En vrai, si je suis partit, c'est parce que je ne voulais pas faire une crise devant vous, devant toi. J'avais vu trop de fois le visage horrifié de ma tante, et les regards paniqués de ton frère et des autres, quand je toussais, ou quand ma toux était pas normal. J'en peux juste plus de ces visages que j'ai vu toute ma vie.

J'aurais tellement aimé vous présenter ma tante. C'était une femme géniale: elle était grande, belle, intelligente, drôle, altruiste, aimante, et très protectrice. Je suis sûr qu'elle vous aurait adoré. Surtout toi. T'es un spécimen à toi même. Je ne veux pas que ce que je viens de te dire change quelques choses à notre relation, au regard que tu me portes. Parce que putain ce que j'en ai vu des gens qui changeaient en apprenant ma maladie. Des potes, des profs...Et, le pire, c'était que les filles ne s'intéressaient pas à moi pour mon physique, encore moins pour mon mental. Elles s'intéressaient à moi par pitié. Et la pitié, je ne l'a supporte plus.

____________________________________
Me tuez pas svp !

With this boy (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant