Chapitre 25.

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-Mais papa !, s'écria Amaury

-J'ai dit non. Tu n'avais qu'à pas fumer pour faire le grand devant tes potes !, répliqua durement mon adorable mari

Depuis maintenant dix minutes, mon fils tente de convaincre Oscar de lui autoriser un week-end avec Camille, sa copine, pour leur un an de couple. Je dois vous avouer que les entendre gueuler commence sérieusement à me taper sur le système.

-Tu ne vas pas me dire que t'as jamais fumé un joint ! Toi aussi, tu as été jeune !, tente de se défendra mon fils

Amaury ne sait pas qu'Oscar a eu la mucoviscidose. On lui a dis que sa cicatrice est arrivé là tout simplement à cause un accident de voiture, même si c'est foutrement faux. Mais Amaury y croit. Enfin, j'espère.

-C'est non négociable, conclu Oscar en venant s'assoir à côté de moi dans le canapé

-Maman ! Dit quelque chose !, me supplia mon enfant, toi aussi t'as été jeune ! Et puis, je sais que tu fumais avant, c'est Alexis qui me l'a dit ! Et moi, juste parce que j'ai tiré une taff une fois dans ma vie sur un joint, c'est la fin du monde ! C'est pas juste !

Note à moi-même: tuer mon frère la prochaine fois que je le vois.

-Bon, arrête de crier et suis moi, dis-je en me levant de mon canapé

Amaury me suivit jusqu'au chaise basse de jardin. On va avoir une discussion, lui et moi.

-T'as aimé ?

-De quoi ?

-Tiré une latte ? T'as aimé ?

-Non. En plus, ça put.

-Pourquoi tu l'as fait, alors ?

-Parce que c'est un peu un passage obligatoire quand t'es ado de fumer ton premier joint. Je sais que c'était pareil à l'époque de papa et toi.

A notre époque ? J'ai l'impression d'être aussi vieille que Toutankhamon, là.

-Je suis d'accord. Mais t'as pas besoin de fumer pour prouver que t'es un mec ou je ne sais quelle connerie. Tu le sais, ça, hein ?

-Oui, maman. C'est juste normal et papa en fait tout un foin.

-Il te protège, c'est tout. Et il se protège un peu aussi.

-C'est à dire ? Comment ça "il se protège" ?

Bon, là, je me suis clairement foutu toute seule dans la merde. Mais je pense qu'Amaury, du haut de ses 17 ans, peut connaitre et comprendre le parcours compliqué de son père.

-Tu sais, la cicatrice qu'il a sur le torse ?

-Oui, celle de son accident de voiture.

-C'est pas une cicatrice d'accident. En fait, ton père a eu une maladie, quand il était jeune. La mucoviscidose. Tu connais ?

-Nan. Mais attends, papa est malade ?

-Oui. On ne guéri vraiment jamais de cette maladie. Pour faire simple, c'est les  poumons qui se remplissent d'un truc gluant et qui bloque la respiration. Il s'est fait retirer ses poumons et en a eu des nouveaux. Pour tout te dire, quand j'ai rencontré ton père, je ne savais absolument pas qu'il était malade. Mais un jour, quand on était en vacance avec les autres, j'ai vu plein de boite de médicament sur le lit. J'ai pas de suite compris. On s'était disputé. Nous étions pas encore ensemble, à ce moment là. Suite à cette dispute, il est sorti, et il n'est pas rentré. Il avait fait une "rechute" et avait finit à l'hôpital. Et là bas, il m'a raconter toute son histoire, son enfance. Je dois t'avouer que ça m'avait fait un choc. Je ne te dirais pas tout ce qu'il m'a raconter. Certaine chose ne te regarde pas. Sache que cette maladie est héréditaire. C'est à dire que tu es peut-être porteur de cette maladie. Ou même que tes enfants, ou tes petits enfant l'auront. Je ne veux pas te faire peur, Amaury, loin là. Je veux juste te prévenir. Quand tu es arrivé dans notre vie, on a fait une multitude de test, d'analyse et de radio pour savoir si tu avais la maladie. Tu ne l'as pas.

Mon fils à les larmes aux yeux.

-Et c'est pour ça qu'il ne veux pas que tu fumes. Parce que la fumée de clopes détruis ses poumons. C'est pour ça qu'il pète un câble quand des gens fument dans des espaces non fumeur. C'est grâce à lui que j'ai arrêter de fumer. Parce que certes, j'étais accro à la clope, mais j'étais encore plus accro à lui.

-Wouah.

-Tu comprends maintenant pourquoi il s'est si vite énerver ?

-Ouais.

-Allez, viens, dis-je en ouvrant mes bras pour qu'il s'y installe

Ce qu'il fait. Je le sert fort contre moi. Amaury n'est pas très câlin avec moi et Oscar, comme tout les ados, je crois. Alors, quand il me prends dans ses bras, je suis vraiment heureuse.

-Et pour ton week-end, c'est ok. Je m'occupe de ton père.

-C'est vrai !?, s'exclama-t-il en relevant la tête

-Oui. Allez, va annoncer la bonne nouvelle à Camille, rigolais-je

Il entra dans la maison et je rejoignis mon mari, qui joue à Zelda sur la Switch. Je le rejoins et m'assois sur ses cuisses. Oscar arrête immédiatement de jouer et pose la console sur la table basse.

-Tu lui as dit oui, c'est ça ?, demanda-t-il quand je cala ma tête dans son cou

-Oui, mais il a compris. Je lui ai expliquer pour la muco.

-T'es la meilleure des femmes, Agathe.

-Ouais, je sais..., rigolais-je

Il rigola et posa sa grande main sur ma cuisse.

-C'est dingue. Après 20 ans d'amour et 16 de vie commune, t'es toujours aussi narcissique, ricana-t-il

-Dois-je te rappeler qui se regarde pendant une heure dans la salle de bain matin et soir, mon chéri ?, répliquais-je en levant ma tête vers lui

Oscar me regarde quelque instant avant de répondre.

-Je sais pas quoi dire là, souffla-t-il

-Dit simplement que je suis la meilleure, que tu m'aimes très fort et que je suis la meilleure chose qui te sois arriver !

-J'ai pas besoin de te le dire, tu le sais déjà.

With this boy (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant