Depuis déjà une bonne partie de l'après-midi, je regarde le plafond blanc de ma chambre depuis mon lit, les larmes ne coulant heureusement plus sur mes joues devenues creuses dû à mon manque d'alimentation depuis qu'Alexis m'a dit, il y a trois jours.
Les doutes, les craintes et les peurs se sont emparés de moi, et refusent de s'en aller, et de me laisser enfin tranquille. Je me demande si cette nouvelle va changer notre relation, si cela va nous rapprocher, ou au contraire, nous éloigner.
Je refuse tout contact avec les autres, depuis cette annonce. Je refuse de manger, de boire. Je n'ai de la force pour rien. Je suis dévasté. J'aimerais pouvoir aider mon frère dans cette passe loin d'être simple pour lui aussi, mais je n'y arrive pas.
C'est très égoïste comme comportement, mais c'est plus fort que moi. Je n'y arrive pas. Juliana vient me voir au moins une fois toutes les heures, pour voir si je vais bien. À chaque fois, je mime de dormir.
Oscar est venu une fois. Il est resté une bonne heure. Il n'a pas parlé, moi non plus. On s'est juste regarder. Je me sens tellement impuissante face à lui. Cette situation m'énerve. Aussi, je me sens nul, faible, seule...Bref, tous les symptômes d'un mauvais mood.
Comme vous aurez pu vous en doutez, je n'ai pas été en cours depuis cette annonce, et Agatha a dû se prendre à cœur joie de raconter tout à tout le monde. Car oui, depuis trois jours, ça n'arrête pas.
Tout le monde me demande si c'est vrai, si ce n'est pas un mensonge. Je n'ai répondu à personne, sachant que même si je dis que c'est faux, on ne me croira pas. Alec et Lina sont venus me voir, hier. Ils étaient désemparés.
Mais, chose géniale, ils ne m'ont pas parlé de ça, ils m'ont parlé de plein d'autre chose. Des ragots, des disputes, des couples, des séparations, des profs, des élèves, des cours, des contrôles. Bref, ils n'ont pas essayé de parler de ça, et ça m'a fait un bien fou.
Je n'étais pas jugée.
Vous savez le seul bon point de cette histoire ? Je n'ai pas fumé une cigarette depuis lundi, ce qui fait bientôt quatre jours sans tabac.
Je sais qu'il va falloir que je retourne en cours, et que je sorte de cette chambre qui commence à m'étouffer. Je sais qu'il va falloir que j'ai une discussion sérieuse avec mon frère, et que je vais devoir affronter ce qu'il a à me dire.
Mais je n'en ai pas encore la force. Mon cerveau fume déjà bien assez comme cela.
Mes pensées sont rompues par de petits coups donnés sur la porte de ma chambre. Je ne répondis pas, et je fis mine de dormir. Les coups retentirent de nouveau. Je ne répondis toujours pas. La porte s'ouvrit d'un coup.
La personne s'assit sur mon lit, et posa sa main sur ma jambe. On murmura mon prénom. C'est Oscar. Il tente de me réveiller, alors que je suis déjà réveillé. Et d'un coup, il se leva de mon lit, d'un mouvement brusque.
-J'en peux plus, là ! J'en ai marre ! Arrête de te lamenter sur ta putain de vie, et vie là, au lieu de la gâchée à pleurer ! T'es jeune, bordel ! Alors profite ! Ok, ce que tu vis est horrible, mais rassure toi, ton frère n'est pas mieux que toi. Alors au lieu de rester chacun de votre côté, surmonter cette putain de pente ENSEMBLE ! La vie n'est pas rien, et tu n'es pas immortel, et ton frère non plus, bordel ! La vie est belle ! Ok, vous n'avez pas le même sang, mais, cela ne vous a jamais empêcher de vous aimer, et d'aider l'autre, quand c'était compliquer pour l'autre. Alors arrête de faire genre, tu dors et ne m'entends pas, comme tu le fais depuis trois jours, et traverses ce moment avec ton frère ! Merde à la fin ! J'ne dis pas que ce que tu vis n'est rien, mais des milliers de gens ne peuvent pas vivre convenablement, parce que la vie est trop chère ou qu'il y a la guerre chez eux. Vis ta putain de vie, bordel de merde !
Et il s'en alla, me laissant seule, avec mes larmes qui ont soudainement décidé de revenir sur mes joues.
Vis ta vie.
Profite.
Ensemble.
La vie est belle.
Aimer.
Avec.
Ces mots se répètent sans cesse, depuis qu'Oscar les a dits. Il a clairement pété un câble, et je crois que c'est ce qu'il me fallait pour me faire réaliser. Un coup de pied au cul. Pour me faire réaliser que la vie est belle, que malgré tout, Alexis et moi sommes frère et sœur dans nos coeurs, et qu'on s'aime depuis qu'on est gosse.
D'un mouvement rapide, je sortis de mon lit pour la première fois depuis trois jours, et dévalai les escaliers à toute vitesse. Tout le monde était dans le salon, et me regardait avec des regards d'espoirs.
Je me stoppai sur Alexis, les yeux rougis, des cernes sous les yeux. Au vu de sa tête, Oscar a dû lui faire le même spitch qu'à moi. L'envie, je dirai même le besoin, d'être dans ces bras me prit. D'un coup, je me mis à courir vers lui.
Je fermai mes bras autour de lui, et il serra ces bras autour de mon corps maigris. Mes yeux se pressèrent, ne voulant pas que de nouvelles larmes sortent de mes yeux. Mais c'est déjà trop tard. Les robinets sont déjà ouverts.
Et merde.
Alexis commença lui aussi à pleurer. On est dans la merde, là. Parce que si je pleure, il va pleurer, mais s'il pleure, je vais pleurer encore plus, et si je pleure encore plus, il pleurer encore plus et ce sera un joyeux bordel.
-Tu m'as manqué, souffla Alexis dans le creux de mon oreille
-Toi aussi, tu m'as manqué, murmurais-je à mon tour près de son oreille
_____________
Enfin un peu de joie dans cette histoire ! Ça faisait longtemps ! (Note à moi-même : ne plus jamais faire des chapitres tristes d'affilés)
VOUS LISEZ
With this boy (tome 1)
RomanceTOME 2 DISPONIBLE Vivre avec ses parents, c'est chiant. Vivre avec ses copines, ça ruine des amitiés. Vivre avec son copain, c'est compliqué. Vivre avec son frère, c'est casse bonbon. Vivre avec des inconnus, c'est chaud. Vivre avec des gars in...