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Téa m'interrogeait.

– Je suis contente que l'on se retrouve toute les trois autour d'un café pour parler. Je ne vois plus personne à part Tom. Plus de nouvelles de Nolan, Louis et encore Thomas. Parfois ça nous fait mal de voir la réalité, de voir que tout le monde va faire sa vie dans son coin. Et que les belles années lycée c'est terminé. Toutes ces fêtes alcoolisées ou encore les disputes et les désillusions immatures. C'est étrange non ?

J'avais oublié de vous dire qu'après la fête où Justine et Tom s'étaient séparés, Téa et Tom avaient continué de parler et de se rapprocher, ils s'étaient finalement mis ensemble.

Jeanne ajouta.

– Oui moi aussi je reste avec Matt. On a décidé de s'installer ensemble près d'Arcachon. Je sais que c'est loin de Paris mais on se verra toujours ne vous inquiétez pas.

– Avec Ayden on va restaurer la maison de sa maman à Bordeaux donc on ne sera pas très loin Jeanne, tu sais. Et toi Téa ? Tu restes ici ?

– Eh bien moi je vais être dans un village autour de Cahors. En fin de compte, nous ne sommes pas loin les unes des autres, on se verra plus souvent que je l'espérais !

– Cool !

– Ta mère a réagi comment quand tu lui as dit que tu partais à 500km d'elle avec un garçon ?

– Justement, c'est une des raisons pour laquelle je vous ai invitées à boire un café. Ma mère ? Elle est en pleine période de vide. Elle reste sur son canapé toute la journée à regarder inlassablement des séries à l'eau de rose, et c'est moi qui dois m'occuper de Jules. Je ne vois pas comment je vais faire, je ne sais même pas si je vais pouvoir le laisser avec elle. Il n'a que 4 ans ! Et il ne pourra pas se gérer tout seul, je suis complètement à la rue ! Je ne sais pas quelle décision prendre. Le laisser seul sous la responsabilité inexistante de ma mère ou de le prendre avec moi à Bordeaux. Je voulais d'abord vous en parler à vous avant d'en faire part à Ayden.

Jeanne soupirais, visiblement sans solution.

– C'est chaud là ! Comment dire, tu pourrais très bien le prendre avec toi mais pour ta vie intime, ton argent, tes cours et tous les problèmes qui s'en suivent tu ne peux pas le prendre chez toi, et ton père ?

– Il s'en fiche royalement de Jules.

Téa ajoutait.

– Et Gabriel ?

– Il a sa vie avec Amélie et puis il travaille...

Un moment de réflexion intense et désespéré nous avait plongés dans notre café et un silence gênant s'installait quand tout à coup Jeanne s'exclamait :

– Et tes grands- parents ?

– Je ne sais pas, cela fait peut-être deux ans que je ne les ai pas vu. Ils sont en conflits avec ma mère parce qu'elle avait défendu mon père pour un repas de famille, une broutille.

– Et si tu les appelais ? Toi tu n'as rien à voir avec ce conflit et tu ne vois plus ton père. Où est le problème ? Je suis sûre qu'ils comprendraient si tu leurs expliquais la situation.

Jeanne a toujours des bonnes solutions, c'est tellement rassurant de les avoir près de moi.

– Je vais y réfléchir, merci vraiment les filles.

Nous nous levâmes pour toutes rentrer chez nous quand des mains se posèrent sur mes yeux. Son odeur irrésistible me fit comprendre que je ne pourrais jamais me séparer de lui rien que pour cette raison. Je me retournais, il était là, en chair et en os, face à moi avec son sourire qui me ferait craquer à chaque fois.

MorganOù les histoires vivent. Découvrez maintenant