Le mercredi après-midi, personne n'a cours. Je décide donc de passer voir Louis à sa chambre. Ne répondant plus à mes messages depuis mon arrivée à l'internat, je commençais à m'inquiéter. Arrivée au deuxième étage, les chambres se succédaient, je regardais les indications « couloir bleu », « couloir vert », « couloir rouge ». La chambre de Louis était la 01 dans le couloir vert. La similitude des chambres entre les garçons et les filles était flagrante. Les mêmes portes, les mêmes numéros. Je toquais à la porte. Personne ne me répondit. J'allais partir quand quelqu'un ouvra la porte. Quoi ? C'est qui cette fille en peignoir ? Je rentrais en furie dans la chambre, peu importais leur tenue.
– C'est quoi ce délire Louis ?
– Non, mais attend, Morgan ! Je vais t'ex...
– Non tu vas rien m'expliquer du tout ne me parle plus jamais d'accord. Tu es tellement débile. Tu me prends littéralement pour une conne et tu veux que je te comprenne ? Tu as cru quoi ? Je ne suis pas ton petit chien qui va revenir à chaque fois que tu fais une connerie ! Tu me fais pitié là dans ton lit. Couches avec toutes les filles que tu veux je m'en fiche.
Sur ses mots, je partis en courant, en prenant soin de pousser la fille qui me regardait dans l'encadrement de la porte. Je suis vraiment idiote à avoir cru qu'il pouvait m'aimer. Tellement naïve... Je sentais les larmes qui coulaient sur mes joues et ma vue se brouilla. A l'intersection des couloirs, je bousculais quelqu'un et tombais. Super journée !
– Tu ne peux pas faire attention ?
- C'est à toi que je pourrais dire, ça, tout va bien ?
Je connaissais cette voix. Je me retournais et vis la personne que j'avais bousculé, qui attendait une réponse.
– Oui, excuse-moi Ayden. Je ne t'avais pas vu... Je... dois y aller.
– Attends, Morgan ?
Je ne répondis pas. Je ne voulais pas lui parler. J'avais encore les mots de Lily, de Téa dans la tête. Pourtant, une décharge électrique me parcourut le corps dès qu'il me lâcha du regard. Je m'arrêtais en plein milieu du couloir. Ma poche vibra. Je sortis mon téléphone : « Maman ». Je décrochais.
« – Allô ?
– Oui, ça va maman ?
– Oui, j'ai quelque chose à te dire Morgan.
– Oui ?
– Je suis officiellement divorcée de ton père, il vit avec une autre femme.
– Quoi ?
– Tu as très bien compris. Je dois te laisser Jules m'appelle. Je dois le coucher pour sa sieste. »
Elle avait raccrochée.
***
Le lendemain, je n'allais pas en cours. Je prétextais un mal de ventre. Stupide, mais efficace. Trop de choses n'allaient pas dans ce maudit internat, Ayden, Louis, Thomas, Rebecca et mes parents. Je veux simplement vivre une vie normale. Je me posais assise sur la fenêtre, seule. Téa était en cours et la chambre était dans le noir. Je pris une cigarette dans le paquet de Téa.
Elle ne fumait plus mais gardait son paquet en cas « d'extrême urgence » comme elle le disait si souvent. Je pris son briquet et l'allumais. Chaque bouffée de cette clope me faisait du bien. Une drogue. Mais je savais que je pouvais m'en passer. Je fermais la fenêtre et restais allongée dans mon lit toute la journée à lire, être sur mon téléphone et écrire sur mon journal. La dernière sonnerie de la journée retentit. Téa rentra des cours excitée comme une puce.
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Morgan
Ficción GeneralMorgan était une jeune fille pleine d'espoir, heureuse. Mais malheureusement les choses ne se passent jamais comme on le souhaite. Je me souviens d'elle, ses cheveux bruns volants dans le vent, son parfum envoûtant. La vie a décidé de se jouer d'e...