Morgan

8.

Les bruits de klaxons me réveillèrent.

J'étais dans la rue. Mes affaires étaient sales et la pluie commençait à tomber. Je me dépêchais de rentrer à la maison.

Nous sommes dimanche et mes parents sont invités chez des amis pour déjeuner alors, logiquement je devrais passer incognito.

Une fois rentrée, je passais donc à la douche et vis alors les photos de moi et Justine pour nos premières vacances à la mer. Je me mis à pleurer. Arrivée dans la salle de bain, mes mains sont écorchées. Je me regarde dans le miroir. Mon mascara a coulé, ma robe blanche ne l'est plus. Mes cheveux si bien coiffés hier, sont tout ébouriffés.

Après la douche, je partis donc me coucher. Il était 19h le temps passait vite et puisque que la nuit dernière j'avais mal dormi, j'étais extrêmement faible. Je m'endormis en quelques minutes.

***

Je me réveillais, je devais partir au collège. J'étais tellement fatiguée que sans m'en rendre compte, j'éteins mon réveil et me rendormis. Ma mère me réveillait une heure plus tard.

- Morgan, tu es en retard, ton bus est passé !

- Je ... Je ne suis pas très bien Maman, je peux rester au lit et me reposer aujourd'hui, s' il te plaît ? Je n'ai pas de contrôle en plus.

- Bon ça ira pour cette fois reposes-toi ma chérie, je ferme ta porte de chambre ?

- Oui merci, t'es un ange.

Ah... ma mère, heureusement qu'elle est là. On a tous besoin de sa maman tout au long de sa vie. Je m'allongeais sur mon lit et pensais. « Notre mère a toujours été là pour nous ! Alors pourquoi sommes-nous parfois méchants et égoïstes avec elle. »

Je ne veux plus jamais croiser ni Justine, ni Tom. Ils m'ont tellement déçus tous les deux. J'avais toujours le numéro de téléphone de Louis, j'étais au fond du gouffre. Seule chez moi, je décidais de prendre une cigarette dans la "cachette" de maman. Je l'allumais à l'aide du briquet et me mis à ma fenêtre, la fumée s'évaporait comme un vol d'oiseaux.

Dans mon répertoire de téléphone, j'appuyais sur le bouton pour appeler Louis. Perdu pour perdu, il ne me restait plus que ça à faire. La sonnerie retentit.

- Allô ?

- Louis, c'est...

- Oui Morgan je sais que c'est toi je n'ai pas oublié le son de ta voix rassures-toi. Que t'arrives-t-il ?

- Tu crois que l'on pourrait se voir.

- Oui je suis chez mes parents, je viens chez toi ?

- Oui...

- A tout à l'heure !

Je m'habillais rapidement et me maquillais correctement. Je rangeais également un peu ma chambre.

On sonna. Je le regardais par la fenêtre, il est si beau.

J'ouvris la porte et le fis entrer. On monta dans ma chambre, maintenant rangée. Il engagea la conversation :

- Morgan... Je suis désolé de ne pas avoir pris de nouvelles de toi pendant la période où nous étions censés sortir ensemble. Quand je t'ai vu avec Tom, mon sang n'a fait qu'un tour.

- Ne t'en fais pas pour ça Louis, je suis passée à autre choses et puis avec, l'internat, les cours et le reste, j'aurais pu faire l'effort de venir le week-end.

- Bref... Pourquoi tu voulais que l'on se voie ?

Je me sentie mal à l'aise.

- Il fallait que l'on parle que l'on s'explique, que tous les deux. Parce que j'ai besoin de toi Louis, tu es mon meilleur ami. Et même si on s'est engueulé, tu resteras pour toujours le seul garçon avec qui j'ai une complicité énorme.

- Il y a Justine aussi, non ? Au fait elle va bien ?

Je resserrais les dents à l'entente du prénom de mon ex meilleure amie.

- Je veux plus entendre parler d'elle, cette garce.

- Pourquoi ?

- À la soirée, après t'avoir vu partir, je cherchais Tom et Justine et ...

Les larmes commençaient à couler même si je me retenais de toutes mes forces.

- Et ?

- Justine et Tom, ils... Ils sont ensemble depuis deux ans et se sont foutu de ma gueule. Je les ais surpris dans la chambre de Justine, dans son lit. Ils me dégoûtent, vraiment Louis...

Il ne dit rien, on était tous les deux assis sur mon lit. Il finit par briser le malaise dans lequel je me trouvais en me prenant dans les bras. Je pleurais. J'avais du mal à respirer tellement je sanglotais. Il me calma.

- Je suis perdue...

- Morgan... Même si mes sentiments envers toi sont toujours les même, le mieux c'est de continuer à se voir. D'accord ?

- Oui... Promis. Tu veux rester à la maison ce soir ?

- Oui si ça ne t'embêtes pas !

- Par contre, on va chercher Jules chez la nourrice.

- Il faut que je te dise quelque chose, cette fois, je pense que c'est une bonne nouvelle. Je suis renvoyé de mon internat pour des raisons complètement débiles, et devines quoi ? Je viens à l'internat de ton lycée. On pourra se voir plus souvent et se sera moins compliqué pour nous deux.

– C'est une blague ?

– Non je te promets, je suis content que tu le prennes bien !

Nous mîmes nos manteaux, il faisait froid dehors. Nous marchâmes jusqu'à la maison de la nourrice. Ce qui allait ce passé allais bouleverser le cours de ma vie à tout jamais.