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- J'ai tout inventé par colère et désespoir. Je suis consciente de ce que je lui ai infligé. C'est pour cela que j'ai décidé qu'il devait retrouver sa vie d'avant. Sans moi évidemment. La vie continue, et personne ne contrôle les sentiments. Actuellement, je ne reviendrais plus en classe avec vous, je suis virée de ce lycée et Ayden est un garçon des plus gentils et il n'a jamais commis de viol ou je ne sais quoi.

Alors là, si je m'attendais à ça. Je regardais Téa qui réagissait comme moi. Et puis tous les morceaux des puzzles se rassemblèrent d'un seul coup. Toutes les paroles d'Ayden, les messages implicites. Je ne l'ai pas cru. Il disait la vérité et personne n'a cru en lui.

Elle se retournait vers la prof, qui sûrement avant était au courant de tout le discours de Lily.

– Je vous laisse la place madame. Au revoir tout le monde, oubliez-moi ainsi que toute cette histoire. Tout sera plus simple pour tout le monde.

Elle partit le sourire aux lèvres, laissant la classe ahurie de cette révélation. Je croisais le regard d'Ayden. Je ne savais pas exactement ce qu'il ressentait, mais je me sentais tellement mal auprès de lui. J'ai fait une grosse erreur de jugement et j'avais faux sur toute la ligne. La prof le remarquait et nous posait une disserte sur le mensonge. Super. Je crois que le sujet est bien tombé et que je vais avoir ne très bonne note !

A la fin de ce long cours, Ayden sortit le dernier sous les regards des gens au regard soudain compatissant. Dire qu'il y a une heure à peine, tout le monde ne s'approchait pas de lui. Les ignorants, je me dirigeais vers lui, assez vite, puisqu'en me voyant, il accéléra subitement la cadence. Le suivant dans le couloir pour ne pas attirer la conversation, je le pris à part dans un coin du lycée.

– Je ne sais pas si tu viendras, mais ici, nous ne pouvons pas parler convenablement. Ne dis rien. Rendez-vous à la clairière, ce soirs après le repas du soir de l'internat, je t'attendrais une heure pas plus. Je vais être en retard.

Je ne sais pas d'où me venais ce soudain élan de prise d'initiative mais je sus que c'était la meilleure chose à faire. Fière de mon action, je passais la journée à réfléchir à dire les bonnes paroles, car ce soir, je ne pourrais pas faire la maladroite. Pas sur ce sujet-là. J'appréhendais, viendrait-il ? Et si s'était une mauvaise idée ?

***

23h

J'attendais dans la clairière, debout face à la lune.

J'attendis.

Longtemps.

Encore, et encore.

Quelle idiote d'avoir cru qu'il viendrait. Pourquoi se déplacerait-il aussi loin de toute manière. Je ne suis rien pour lui. Et je me rendis compte, que ce n'était pas réciproque. Il est quelque chose pour moi, je ne sais pas encore quoi, mais je sais qu'il fait désormais partit de ma minable vie.

J'allais partir quand des mains se posèrent sur mes yeux. Cette odeur je la reconnaîtrais entre mille. Je ne bougeais pas. Profitant de ses mains délicates sur mes paupières. Celles-ci se retirèrent et je me retournais. Le vent soufflait sur mes cheveux me les mettant dans les yeux. Je ne les enlevais pas, aveuglée par celui qui se trouvait devant moi.

Il n'était pas habillé comme le matin même en français. Il avait un pantalon noir avec une chemise blanche ce qui faisait ressortir son sourire et le bronzage naturel de sa peau. Face à moi et les bras ballants, il s'avançait encore plus près de moi et prit mes mains dans le siennes. Le contact de sa peau brulante sur ma peau glacé me fit frémir. Il le remarquait et s'approchait de mon visage. Je fermais les yeux et il effleura ma joue en me susurrant :

MorganOù les histoires vivent. Découvrez maintenant