Chapitre 11 : déception

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Je suis là, plantée devant la porte d'entrée depuis une dizaine de minutes maintenant. La musique qui s'échappe de la maison, ainsi que les voix des personnes qui se trouvent à l'intérieur, viennent tambouriner dans mes oreilles. Je ne sais pas que faire, Edward est là, à l'intérieur et est sûrement encore accompagné par la jeune fille sur la vidéo ? Lorsque je pose la main sur la poignée, enfin décidée à rentrer, un groupe de jeunes sort précipitamment de la maison, me bousculant. Personne ne s'excuse. Quelle bande d'idiots ! Je rentre en trombe à la recherche d'une personne qui me semblerait familière, mais au premiers abords, je ne vois personne.

J'ai tourné dans la maison pendant une bonne dizaine de minutes avant de enfin repérer la salle de la vidéo, un bureau. Edward est là. Je m'approche lentement, je ne veux que personne ne me remarque.

- "Josephine !!"

Et merde.

- "Josephine ! Enfin tu es là, je ne pensais que tu n'arriverais jamais !" Athéna crie dans mes oreilles. Je me retourne vers elle lentement, tentant de sourire le plus naturellement possible.

- "Hey ! Athéna, tu pourrais vérifier si mon oreille ne saigne pas ? Parce que je pense que tu viens de me péter un tympan !"

Athéna éclate de rire, m'attrape la main et me conduis vers le groupe. Misère de misère.

- "Salut tout le monde, voici Josephine ! Pour la plupart vous la connaissez déjà, c'est une fille super chouette !"

Edward lève précipitamment la tête vers moi, son regard semble exprimer une sorte de panique. La jeune fille blonde se tient toujours contre lui. Je reste le regarder droit dans les yeux, le plus méchamment que je puisse. Il ne pousse pas la fille pour autant. Super ...

- "Hi Josephine." Un mec du groupe vient poser sa main sur mon épaule.

- "Bienvenue parmis nous !" Il est super mignon. Il a de grands yeux bleus et des cheveux très blonds. Edward le regarde de façon mauvaise. Tiens, tiens ... Je me tourne vers le mec et lui fait mon plus beau sourire.

- "Oh bonsoir ! Ravie de te rencontrer, tu es ?"

- "Je m'appelle Matt' et de même."

Il me lance un petit clin d'œil et m'invite à m'assoir près de lui, ce que je fais. Il y a un monde fou dans cette pièce et il fait une chaleur pas possible. Matt' me tend un verre.

- "Hum, merci ... Mais qu'est-ce que c'est ?"

- "C'est de la vodka cerise. Goûte ! C'est super bon."

Je porte le verre à mes lèvres et visiblement à l'odeur c'est bien de la cerise. Le liquide est frais et doux, un délice.

- "Mhh, c'est vrai que c'est très bon !"

Lorsque je tourne la tête vers Edward, il est en train de me regarder. Son regard est glacial. Soudain une touffe de cheveux bleus lui saute dessus. Olivia est en train de l'embrasser. Et ... Il ne la repousse pas. Putain mais quel connard ! Je suis folle de rage, les larmes commencent à me brouiller la vue. Il faut que je sorte d'ici. Alors que j'allais me lever, Athéna se met à hurler.

- "Josephine, ne bouge pas ! On va jouer à un petit jeu."

Un petit jeu ? Maintenant ? Sérieusement j'ai envie de tout sauf de jouer là !

- "Quel jeu ?" demande Matt'.

- "Le jeu de la bouteille." dit fièrement Athéna.

Edward se réveille tout d'un coup.

- "Sérieusement ? Tu veux encore jouer à ce jeu débile Athéna ?"

La fille blonde à côté de lui pose sa main sur son torse et commence à le caresser.

- "Ça pourrait être intéressant ..." dit-elle.

Je vais la tuer. Elle et Olivia, je vais les tuer !

- "Alors va pour ça !"

Athéna dépose une bouteille au milieu de la table et la fait tourner. La bouteille tourne, tourne, tourne.

- "Matt' ! Tu dois m'embrasser !"

Matt' se lève, Athéna aussi. Ils se jettent l'un sur l'autre et s'embrassent à en perdre haleine. Quel jeu débile ... Une fois chose faite, Matt' retourne s'installer à sa place.

- "À moi de faire tourner la bouteille !" crie Olivia.

La bouteille pointe un mec assez louche, un grand roux. Olivia et lui s'embrassent à pleine bouche pour au final s'éclipser dans une chambre. Mais quelle soirée !!

- "À toi de faire tourner la bouteille Jo'."

J'hésite pendant une fraction de seconde et approche mon bras près de la bouteille.

- "Non. C'est bon. Ce petit jeu est terminé."

- "Ferme ta gueule Edward, laisse-la jouer !"

En voyant le visage d'Edward déformé par la rage, je lance la bouteille. Elle s'arrête sur ... lui. C'est une blague ? Je reste totalement pétrifiée et n'ose même pas lever la tête dans sa direction.

- "Bah vas-y, qu'est-ce que t'attends ?" dit Athéna.

Soudain, je sens qu'on m'attrape par le bras. C'est Edward.

- "Excusez-moi, mais Josephine et moi avons besoin de discuter, seuls."
Avant même que j'ai le temps de dire quoi que ce soit, je suis déjà en direction de l'extérieur de la maison avec lui.

***

L'air frais me fait un bien fou et calme mon stresse dès la porte d'entrée franchie. Edward continue de me serrer le bras et à m'entraîner en direction de sa moto. Hors de question.

- "Lâche-moi immédiatement Edward !"

Je tire mon bras vers l'arrière pour me défaire de son emprise.

- "C'est quoi ton putain de problème Josephine ?" Il me crie dessus.

La colère qui monte en moi est sur le point d'exploser.

- "MON PROBLÈME ? SÉRIEUSEMENT EDWARD ?"

Alors qu'il me regarde avec de grand yeux incrédules, je poursuis.

- "Tu t'es bien foutu de ma gueule hier soir, hein ? À peine 24 heures après s'être quitté, qu'est-ce que je vois ? Toi et cette blonde là !"

Contre toute attente, la réaction d'Edward n'est pas du tout celle attendue. Il explose de rire.

- "Attends, t'es sérieuse là ? Qu'est-ce que ça peut te foutre que je traîne avec elle ?"

- "Tu m'embrasses hier soir et tu me supplies presque de rester avec toi après le bowling ! Et maintenant tu sors avec cette nana ?"

Il se ferme totalement. Son regard est sombre et mauvais.

- "Tu n'es personne pour juger de ce que je dois faire ou pas. Tu n'es rien pour moi, et certainement pas ma petite-amie. Alors tes jugements, garde-les pour toi."

J'ai l'impression de recevoir simultanément des centaines de coups de couteaux dans le cœur. Je n'entends plus rien. Le silence règne. Et mon cœur se brise. C'est trop pour moi, les larmes coulent et je ne peux pas les contrôler. Soudain, Edward les remarque et change d'expression du tout au tout pour laisser place à ... quoi ? De la pitié ? Il faut vraiment que je m'en aille d'ici ! Et vite ! Je fais demi-tour sur le champ et me dirige vers ma voiture.

- "Attends Josephine ! Excuse-moi ! Je ne pensais pas ce que je viens de dire !"

J'ouvre la portière de la voiture, rentre à l'intérieur et la claque.

- "Jo' ! Attends, je t'en prie ! Pardonne-moi ! Tu ne sais pas tout de moi !"

J'ouvre ma fenêtre et hurle la seule chose que je suis capable de dire.

- "Non ça c'est sûr Edward ! Je ne savais pas que tu pouvais être un putain de connard !"

Les larmes coulent le long de mes joues. Elles ne s'arrêtent pas. Elles ne peuvent pas s'arrêter. Je démarre la voiture à toute vitesse en direction de la maison. Je le déteste. Je n'ai jamais voulu être sa petite-amie et je ne suis certainement pas amoureuse de lui ! C'est terminé, je ne veux plus jamais le revoir.

Bitter LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant