1. Je peux appeler en public Parker.2. Nous sommes désormais ce qui ressemble le plus à des amis.
3. Il a un cœur.
4. Il habite dans la plus grande et la plus belle des villas.
5. Mais surtout : il fait semblant.
C'est un comédien, un acteur, un charlatan, bref, il joue un rôle.
En réalité, il n'est pas ce meilleur ami gay que tout le monde adore, il n'est pas ce connard que tout le monde redoute, il n'est pas ce psychopathe que j'avais imaginé.
C'est juste lui.
Mais ça, il ne le montre pas.
Et je vais essayer de savoir pourquoi aujourd'hui. Je raconterai tout à Nora, mais seulement après lui avoir parlé. Enfin, pour réussir à lui parler, il faudrait d'abord que je le trouve, il faudrait que je lui parle sans qu'il y ait sa 'bande' à côté, mais il faudrait surtout que je sorte de ce cours parce que...
— Monsieur Jefferson, je vous dérange peut-être ? Vous savez, on dit que parler tout seul est un signe de schizophrénie, vous en présentez sûrement d'autres, il faudrait peut-être penser à consulter non ?
Tout le monde éclate de rire comme si c'était le meilleur sketch de l'année et j'ai à peine le temps de relever que le prof éclate de rire, mais pas un rire franc, un faux rire complètement hypocrite.
— Euh non...je...je réfléchissais à voix haute c'est tout, m'sieur.
— Oui, bien sûr, vous me ferez la page 375 en devoir maison pour demain.
— La page entière ? beuglé-je à qui mieux-mieux.
Il ne prend même pas la peine de me répondre et retourne à son tableau comme si de rien n'était.
J'ai le réflexe de regarder à côté de moi, mais je me rappelle que Nora n'est malheureusement pas avec moi en maths.
Alors que c'est précisément dans ce cours que j'ai le plus besoin d'elle.
Le cours de maths.
Une page entière...pour demain en plus. Pile ce qu'il me fallait. Je suis vraiment nul en maths. Je serai incapable de faire rien qu'un de ces exercices.
Mon téléphone vibre, et j'esquive le regard du sadique que j'ai pour prof et l'attrape.
[ Je suis vraiment désolée je ne pourrai pas venir aujourd'hui, je suis clouée au lit, mon dos est bloqué et refuse de bouger. ]
Je grimace. Génial.
Sans Nora, le reste de la journée est ennuyeux et sans intérêt. A la pose déjeuner je m'assoie avec des gens sans vraiment leur parler. Je vais en cours comme un fantôme et j'en ressort avec l'allure d'un zombie. Mais personne ne vient m'embêter alors ça me va. Pendant toute la journée, j'essaye de le voir mais à chaque fois, quelqu'un m'en empêche. Je finis par abandonner et passe la dernière heure à dormir. La philosophie ce n'est pas vraiment ma tasse de thé.
Il est la, devant moi. Je pourrai aller le voir et lui demander des explications. Sauf que ça fait trois ans que je réfléchie à ma phrase et « il faut que je te parle, à propos d'hier... », si un de ses fans entend, il va sûrement se poser des questions.
Donc non.
Il faut vraiment que je me dépêche parce que pour la première fois il n'est pas entouré de trop de monde. Il est plongé dans son son téléphone et je ne sais même pas si moi je pourrai lui faire relever la tête.
Mais bon, qui ne tente rien, n'a rien.
— Hé salut, Parker.
Il relève partiellement la tête et quand il m'aperçoit, éteint son téléphone pour me regarder franchement.
— Salut, alors, t'arrive à te faire à l'idée ? dit-il en souriant.
Je suis troublé. Je peux jurer qu'il y'a deux secondes, quand il était avec ses amis, il n'avait pas cette voix, il n'avait pas cette posture et il n'avait absolument pas le même regard. Sérieusement, ça me perturbe comment il arrive à ôter son masque en si peu de temps et aussi naturellement.
— Il faut vraiment que je te parle.
— Euh, d'accord. Je t'écoute.
Il range son téléphone dans sa poche et s'éloigne de ses amis. Peut-être qu'il a compris que c'est à propos d'hier. Je ne relève pas, il faut vraiment que je le lui demande.
— Alors, par où commencer ? J'avoue que je n'avais pas pensé que tu m'écouterais.
Il lève les yeux au ciel.
— Mais si je t'écoute.
Il y a une tendresse dans sa voix que je ne peux comprendre. Je suis pourtant son ennemi juré, je comprend mieux maintenant pourquoi il est premier en théâtre. Je n'ai certainement pas cette capacité à être aussi à l'aise quelque soit mon rôle.
— Pour tout te dire, je ne comprend pas..
— Comprend pas quoi ?
— Toi.
— Moi ?
— Oui toi. Je ne te comprend pas. Je ne comprend pas comment tu fais pour être autant redouter de tous, je ne comprend pas comment tu fais pour changer de masque aussi facilement, je ne comprend pas pourquoi t'es le premier en maths alors que moi j'y arrive pas, mais je pense que ce qui me perturbe le plus c'est que je ne comprend pas pourquoi tu fais semblant.
J'ai balancé ça d'une trêve, en apnée. J'espère qu'il ne va pas s'énerver. Il ne manquerait plus que ça. Etant donné l'expression qu'il y a sur son visage, je dirai qu'il a perdu cette tendresse dans son regard mais qu'il essaye de se contrôler pour ne pas paraître trop interloqué.
— Les maths c'est simple.
C'est ce qu'il me dit. Je viens peut-être d'anéantir ma réputation en lui balançant tout ça à la figure et la seule chose qu'il trouve de bien à me dire c'est que les maths c'est simple.
Respire. J'essaie de ne me contrôler mais j'avoue que là, c'est compliqué.
Et je crois qu'il le voit sur mon visage puisqu'il s'empresse d'ajouter :
— Enfin, je euh...
Je le fusil du regard.
— Honnêtement, je ne sais pas trop quoi te dire, tu viens de tout résumer tout seul alors...
J'hallucine, j'ai fais bégayer Parker Evans.
— Je t'expliquerai mieux tout ça autours d'un verre, viens chez moi tu comprendras tout.
C'est légèrement flippant dit comme ça, on dirai qu'il veut m'attirer chez lui pour me violer, mais j'en fait abstraction et le suis sauf que je viens de me souvenir que je ne peux pas.
— Je ne peux pas, désolé, je dois faire une page entière d'exercices de maths pour demain et ça risque de me prendre toute la nuit. C'est mieux si je m'y met maintenant.
— Je sais, j'étais là quand le prof te l'as donné et je sais que t'es nul en maths donc tu perds ton temps.
— Ce qui veut dire ?
Il se retourne et me fais un sourire d'une drôle de façon.
— Je vais t'aider.
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Just feel it ~ [BXB]
Teen FictionParker Evans est ce que l'on peut qualifier de connard arrogant efféminé. Il est narcissique et a une voix aiguë insupportable. Morgan Jefferson est son parfait contraire. Gentil, beau sans le savoir, mais malheureusement très curieux. C'est cette...