Just feel it ~ [BXB]

•Ñęūf•

Demain, c'est mercredi, je n'ai que deux heures de cours.

Ce qui me laisse beaucoup de temps pour me préparer.

Assez pour imaginer tous les scénarios possibles, trouver une tenue adaptée et espérer avoir une bonne note, parce que l'amour c'est bien beau mais les maths ça existe toujours .

Ce sadique de Monsieur Frist dit chaque minute perdue est une minute pour faire des maths. Et je suis presque sûr que ce connard va les ramasser pour avoir le plaisir de nous attribuer des notes catastrophiques.

M'enfin bon. Il faudra faire avec.

[ J'espère que t'es prêt ]

Je glousse devant son message et verrouille mon téléphone.

Il est près à faire des efforts, je suis près à m'assumer une nouvelle fois, ça devrait bien se passer. Il me reste un seul petit problème. Et ce problème s'appelle Nora Adams.

Elle sait déjà que je suis gay, pourquoi est-ce que ça m'effraie autant de lui dire que j'ai de l'attirance pour quelqu'un.

Peut-être parce que ce quelqu'un c'est Parker Evans aka le mec qu'elle déteste le plus au monde. Elle va forcément avoir un avis, et je suis sûr que je n'apprécierais pas cet avis. Mais c'est ma meilleure amie, je ne devrais pas lui cacher une telle chose, si j'étais à sa place, je lui en voudrait de ne m'avoir rien dit et je sais qu'elle va m'en vouloir à mort. Mais je ne peux pas, je suis parfaitement conscient que je met notre amitié en péril mais je ne peux pas. J'ai beaucoup trop peur. Elle le déteste tout autant que moi je le détestais, on a passé des heures à le critiquer, à cracher dans son dos comme des vipères. Pour elle, chaque personne qui le suit sur les réseaux ou qui lui adresse la parole, est automatiquement « Parkerisée ». Oui, elle emploi vraiment ce terme et je ne pourrais compter le nombre de fois où je l'ai entendue pester « Tiens, un de plus qui s'est fait Parkeriser, il finira par avoir toute l'école un jour ! ». Et elle y ajoutait un rire hypocrite et provocateur.

Ce qui veux dire que je me suis fait Parkerisé, et elle ne manquera pas de me le dire, j'en suis sûr.

J'enfile rapidement mon manteau et laisse mon appartement pour aller me réchauffer un peu dans le bus, début septembre le temps n'est pas très clément.

Le mercredi j'ai deux heures de maths, ce qui veut dire que Nora n'est pas là, elle commence quand moi je termine.

Emplois du temps de merde.

Je m'assoie au fond, vu que je ne vais pas participer et pose ma tête dans les bras, près à terminer ma nuit.

— Hé.

Je tourne la tête et constate qu'un poids s'est affalé sur la chaise à côté. C'est le mec de Nora, Liam Beck.

— Hé, ça va ?

— Oui, je ne te retourne pas la question il est clair que les maths ne t'enchantent pas beaucoup.

J'ai envie de répondre « qui est-ce que ça enchanterai ? » mais me ravise, qu'est-ce qu'il vient faire à côté de moi lui ?

— Tu...tu voulais quelque chose, parce que je te préviens, je compte dormir et même une montagne de Nutella ne pourrai rien y faire.

— J'aime pas le Nutella alors ne t'inquiète pas.

J'écarquille grand les yeux et ma bouche s'ouvre automatiquement, ce mec n'est clairement pas humain, comme Parker avant, il faudrait que je lui demande.

— Mais ouais, je voulais te demander quelque chose, c'est euh...

— À propos de Nora, je le coupe.

— Oui voila. Hum, tu peux me passer ton numéro ?

— Mon numéro ?

Pour quelle raison le veut-il ? Il est sur Nora, pourquoi moi ? Il comprend sûrement mon incompréhension puisqu'il s'empresse d'ajouter, toujours en bafouillant.

— Euh...c'est au cas où j'arrive pas à la joindre elle, tu vois. C'est hum, pour que je puisse te demander par exemple si je l'emmène en rendez-vous si elle a une allergie ou pas. Ou genre pour te demander ses goûts, tu vois ?

Ce mec est bizarre, mais bon, c'est le mec de Nora, qui se ressemble s'assemble.

J'hausse les épaule et lui donne ce qu'il demande pour qu'il me laisse tranquille, sauf que dès qu'il est partie s'asseoir discrètement à sa place, c'est un autre qui prend celle à mes côtés.

— II voulait quoi ?

Je tourne la tête et soupire. Qu'est-ce qu'il fait là lui, on est censé se détester.

— Bonjour à toi aussi Parker, merci de demander, je vais bien.

— Ouais, salut, il voulait quoi ?

Si je lui dit, il va me laisser dormir ?

— Mon numéro, dis-je, blasé.

— Et pourquoi ? Depuis quand tu lui parles d'ailleurs ?

Alors là, j'hallucine.

Je me frotte les yeux et lève enfin la tête pour me tourner complètement vers lui, Parker regarde Liam avec tellement de haine que ça me fais rire.

— Je rêve ou tu es jaloux ?

Je prononce le dernier mot en articulant bien.

— Bien sûr que non, tu racontes n'importe quoi.

Puis il se barre discrètement, comme son arrivé.

Pff.

Je me replace, bien calé entre la table et mes bras, sauf qu'apparemment ils se sont fait passer le mot pour me faire chier.

— Monsieur Jefferson, comment ça va aujourd'hui ? Vous savez, j'ai pris le temps de corriger votre copie et elle est étonnamment bonne, j'en déduis donc que les devoirs pour aujourd'hui le seront également ?

Il me regarde et tend sa main de vieux poilu.

— Ça va, merci.

Il m'observe de haut en bas et je vois mon rencard sourire derrière lui, si ma copie était bonne c'est uniquement grâce à lui, il l'a presque fais à ma place, contrairement à celle que Monsieur Frist me demande.

Je farfouille dans mon sac et lui tend l'horreur.

— Tenez, c'est fais par mes soins.

— Je n'en doute pas.

Puis il se barre lui aussi, me laissant enfin respirer. Mais vu la grimace qu'il fait en posant mon œuvre d'art sur son bureau, je doute d'avoir une bonne note, peut-être 1, pour avoir mis la datte.