[ Tu connais le chemin. ]Quand je l'ai quitté ce soir-là, je me suis juré de ne plus jamais reposer les pieds dans cette demeure de malheur. A chaque fois que j'y allais, il se passait quelque chose. Quand Raphaël est mystérieusement apparu pour la première fois, quand Parker me mentait droit dans les yeux ou quand j'ai appris que pendant tout ce temps, il me trompait et s'éclatait avec son ex. A chaque putain de fois, je me laissais berner par ses beaux yeux bleus et son sourire carnassier que j'aime tant. C'est là que je me suis donné à lui pour la première fois. C'est là qu'il m'a confié toutes ses peurs et son histoire. Cette maison est un rond-point à problèmes. Je ne comprends même pas pourquoi je lui ai demandé de venir, on aurait du se retrouver dans un café. A tous les coups, il va me sortir son numéro de charme et je vais tomber en plein dans le panneau, comme d'habitude. Il faut que je reste stoïque, que je ne laisse paraître aucune de mes émotions, sinon je suis perdu. Alors, c'est avec la conviction que tout va s'arranger, que j'avance, un pied après l'autre vers ce manoir. D'abord le droit, puis le gauche, puis le droit et ainsi de suite jusqu'à ce que je me retrouve, sans vraiment m'en rendre compte, devant sa porte. Mon poing se lève mais reste suspendu en l'air. Je respire un bon coup, je me remémore mon plan et les paroles que je dois lui sortir. Je révise tout, le temps de trente petites secondes, puis mes phalanges touchent ce bois si pur et les trois coups retentissent enfin.
Je prends une profonde respiration mais j'ai la mauvaise impression qu'elle ne va pas vraiment m'aider.
J'entends ses pas.
Ils se rapprochent de plus en plus.
J'imagine sa silhouette à travers la porte et ferme les yeux.
La porte finit dîna par s'ouvrir et je le vois enfin. Parker est là, devant moi, vêtu d'un simple jogging.
J'aurai du m'en douter, il ne pert pas son temps.
— Salut.
— Salut.
Mes yeux sont encrés dans les siens, comme si on parlait sans prononcer un seul mot. En le regardant, je lui reproche son manque de conduite pendant que lui me blâme pour mon comportement.
— Je peux entrer ?
— Oh, oui bien sûr.
Il secoue la tête, comme pour se sortir d'un rêve et m'invite alors dans sa demeure. J'observe inconsciemment les alentours mais ici, rien à changé, c'est comme si le temps s'était arrêté. Les escaliers mènent toujours au même endroit et la maison est toujours aussi calme et vide d'émotion. Je le vois, il marche devant moi, balançant ses hanches d'un côté à l'autre. J'en profite discrètement pour observer la musculature de son dos et remarque que oui, il s'est embelli, il s'est musclé et quelque chose me dit que c'est pour une certaine personne.
— Tu veux un truc à boire ?
J'entends sa voix et, soudainement, un flashback me revient. C'était au tout début de notre relation, quand je suis entré ici pour la première fois, il m'avait demandé la même chose et j'avais été surpris de son comportement si courtois. Il faut dire qu'il s'en est passé des choses après.
— Morgan ?
Je m'assoie sur le divan et hoche timidement la tête, revenant à la réalité.
— Je veux bien un verre d'eau, s'il te plaît.
Il s'exécute et revient avec une bière pour lui et un verre d'eau pour moi.
— Merci.
Un long silence s'installe. Parker attend sûrement que je prenne la parole étant donné que c'est moi qui lui ai demandé si je pouvais venir. Il est possible que je commence à regretter et un regard vers la baie vitrée du salon m'indique qu'il est bien trop tard et que oui, je vais devoir passé la nuit ici. Parker a l'air d'entendre ma pensée puisque je l'entends me dire :
— Tu peux rester. Je ne tiens pas à ce qu'il t'arrive quelque chose, il est tard.
J'hoche la tête.
Puis il y a de nouveau un silence. Alors je me lance. Pour commencer, sa bouche est beaucoup trop proche de la mienne et je parviens à sentir son parfum, je me recule de quelque centimètre et prends une gorgée d'eau.
— Parker, il est temps de mettre fin à tout ça, il se contente d'hocher la tête et ça me suffit pour continuer.
— Nous sommes tous les deux conscients de la tension sexuelle qui plane dans l'air et des sentiments que l'on éprouve l'un pour l'autre, je le vois sourire derrière la bouteille en verre. Mais je ne peux pas continuer comme ça et toi non plus.
— Comment ça ? il prend enfin la parole, j'ai failli croire qu'il était devenu muet.
— J'ai besoin de réponses Parker. Je ne peux plus me permettre de coucher avec toi comme ça, parce que j'en ai envie.
— Et pourquoi pas ?
— Parce que je n'arrive pas à ignorer tout ce qu'il s'est passé. J'ai fait des efforts surhumain je-
— Et tu remarqueras que moi aussi.
— Oui, mais toi on ne t'as pas trompé.
Ouch. Je vois son visage se déformer en une grimace. Il n'y a que la vérité qui blesse, il fallait bien qu'il l'entende un jour.
— Ça fait mal, je sais. Je le sais parce que j'ai ressenti mille fois pire ce soir-là dans ta chambre. Mes sentiments son si forts que-
— Mais les miens aussi putain !
— Alors pourquoi est-ce que t'as couché avec lui ? Ça fait des mois que j'essaye de comprendre ! Je me suis fait tout les scénarios possibles et imaginables mais aucun ne peuvent te disculper totalement Parker ! Tu n'as pas idée de la douleur que c'est, alors que moi si. Je t'ai fait confiance, je t'ai donné mon cœur et mon corps et tu n'as fait que les détruire plus qu'ils ne l'étaient déjà ! je me suis levé, il était temps que ça sorte. Quand on s'est revu, quand j'ai pris sur moi et que j'ai accepté d'être ton ami je n'ai posé qu'une seule question. Une putain question et tu n'as même pas été foutu de me répondre ! Mais tu sais quoi ? J'ai pris sur moi, encore et encore, je me disais qu'au fond tu avais sûrement une bonne raison et que-
— Et j'en ai une !
— Alors c'est quoi Parker ?
— Je..
— Écoute, j'en ai marre, mon cœur ne peux plus supporter tout ça et moi non plus d'ailleurs. Alors voilà, je te propose un truc. Et en fait, tu n'as pas vraiment le choix.
Il soupire.
— Je t'écoute.
Les paroles du vieux Régi me reviennent alors en tête.
— Soit tu me dis la vérité maintenant, soit je m'en vais et je ne reviens plus jamais. Je change d'école, je change de ville, je disparais complètement de ta vie et je ne réapparais plus jamais.
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Just feel it ~ [BXB]
Novela JuvenilParker Evans est ce que l'on peut qualifier de connard arrogant efféminé. Il est narcissique et a une voix aiguë insupportable. Morgan Jefferson est son parfait contraire. Gentil, beau sans le savoir, mais malheureusement très curieux. C'est cette...