• Vïñgt-trøīs•

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Le corps complètement engourdi, j'essaye d'ouvrir les yeux sans y arriver puis réitère l'opération un dizaine de fois avant d'enfin y parvenir. Il me faut quelques secondes pour comprendre où je me trouve. Il s'agit de mon appartement. Mon appartement miteux mais mon appartement quand même. Je suis totalement étalé sur le sol près du fauteuil. J'essaye de me relever à l'aide de mes mains mais un violent mal de crâne vient soudainement me faire lâcher prise. Je porte un doigt à ma tête et constate que je n'ai ni de fièvre, ni de maux de ventre comme lorsque je suis malade. Un coup d'œil à la cuisine me fait conclure que ce n'est qu'une simple gueule de bois. Je me demande encore pourquoi est-ce que j'ai autant bu et, soudainement, les souvenirs de ma journée affluent mon esprit.

Parker

Raphaël

Ma crise.

J'abandonne toutes tentatives de me relever et me laisse choir au sol come un gros sac trop lourd qu'on abandonne.

J'attrape mon téléphone, ignore ses appels et ses messages et regarde l'heure.

13:05.

Ça ne sert à rien d'aller en cours. Et puis de toute façon, j'ai aucune envie de voir sa sale gueule donc bon.

Nora m'apportera ses notes. D'ailleurs en parlant du loup, mon cellulaire vibre dans mes mains et je suis tenté de l'éteindre une seconde mais me ravise, elle m'en voudrait beaucoup trop.

— Oui ? Ma voix est enrouée par mon sommeil et pâteuse à cause de la quantité d'alcool présente dans mon sang.

— Bah, t'es où ? Je t'attendais moi.

— J'suis chez moi, je baille.

— Attend, t'as la gueule de bois ?

— A peine, je soupire. 'Me fait pas la morale s'te plaît j'ai pas la tête à ça.

— Merde Morgan, qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu te défonces comme ça ?

Je soupire, autant lui dire la vérité.

— Je me suis disputé avec Parker.

— Disputé ? C'est tout ?

— Non ce n'est pas tout, Nora. Il m'a trompé, putain.

Silence.

— Ah.

Silence de ma part.

— Attends-moi, j'arrive de dix minutes.

Hors de question de la foutre dans ma peine.

— Non, t'inquiètes c'est bon, j'avais juste la flemme d'aller en cours.

— Tu n'as jamais la « flemme d'aller en cours ». Évidement que je m'inquiète, le mec que t'aimes t'as trompé, j'invente une excuse et je te rejoins.

— Mais je te dit que-

— Non Morgan, ça sert à ça une meilleure amie.

Je me tais et elle raccroche après un « bisous, tiens bon ». Au fond de moi, j'attendais qu'elle me rejoigne. Je serai incapable de rester tout seul, j'aurai sûrement fait une connerie.

J'ai au moins vingt minutes avant qu'elle ne débarque avec son programme anti-depression.

Je me lève difficilement et fait évaporer un cachet d'aspirine dans de l'eau froide. Je soupire, l'eau du robinet est degeulasse. Du coin de l'œil, je regarde mon studio. Il est tout aussi degeulasse.

Just feel it ~ [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant