•Qüīñzę•

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Avant de pouvoir faire face au cercueil de Mme. Evans, lui dire nos dernières paroles et lui jeter des fleurs, il y a une petite cérémonie. Je ne connais absolument personne et reste en silence près de mon copain. Mon frère a eu l'intelligence de fermer sa bouche et j'en suis bien heureux. Enfin un peu de repos ! Après de brèves présentations et un « j'aurais aimé qu'on se rencontre en de meilleures circonstances » de son père, Parker m'a abandonné pour aller au premier rang écouter les discours de certaine personne. C'est vraiment touchant. Et triste. Je ne suis jamais allé à un enterrement, le seul être vivant que j'ai perdu était Oggy, notre chat quand on avait 5 ans, mon frère et moi. Nous l'avions baptisé ainsi en référence à mon dessin animé favori Oggy et les cafards. Sa mort nous avait vraiment attristé et nous l'avions enterré, avec l'aide de mes parents, dans le fond du jardin. Avec le recul, je me rends compte que c'est super glauque mais peut importe. Après Oggy, plus aucun animal n'a fait son apparition et je n'ai plus jamais enterré personne.

Jack et moi sommes au deuxième rend, juste derrière Parker et son père. Je crois me rappeler que c'est la tante de Parker qui est à côté deux. Quant à moi, j'ai pour compagnie d'eux charmantes jeunes femmes totalement en pleurs. Je n'ai aucune idée de qui elles sont et je n'ai pas l'intention de poser la question.

Une femme descend de la petite estrade sur laquelle est posée un portait de la mère de Parker. Elle était vraiment magnifique. Elle lui ressemble. Mme. Evans -je crois qu'elle s'appelait Ève- à exactement les mêmes yeux bleus que son fils. Une lueur de joie est reflétée dans chacun d'eux, et c'est magnifique.

C'est à ce moment là que je remarque que les yeux de Parker, ces yeux bleus que j'aime tant, ne reflètent plus aucune lueur de joie. Ils sont rougies par les lourdes larmes qui tombent petit à petit et viennent tacheter son pantalon.

Son père le sert dans ses bras et j'ai le temps d'apercevoir une perle salée descendre discrètement le long de ses pommettes aussi rouges que les yeux de son fils.

Je ne devrais pas penser ça, étant donné les circonstances, mais ils sont tellement beaux. J'ai presque envie de prendre une photo, alors je ne me retiens pas malgré le regard insistant de la femme à mes côtés. Combien j'aurais donné pour pourvoir embrasser mon père comme cela ? Je me prends à tourner la tête vers Jack qui regarde attentivement le portrait d'Eve. Ou la fille qui parle, va savoir.

Quand la jeune femme reprend sa place, c'est Parker qui se lève pour parler à son tour. Il est dans un très mauvais état. Mais personne ne semble s'en soucier alors ça me va. Il pose quelques feuilles sur le pupitre puis lève enfin la tête vers nous.

— Alors, par où commencer ? C'était ma mère, il renifle bruyamment, et pour tout vous dire je ne la connaissait même pas. Enfin si, mais pas autant qu'il l'aurait fallu. Elle se noyait dans le travail pour pouvoir parvenir à mes besoins et je lui en suis éternellement reconnaissant. Mais je me suis rendu compte trop tard qu'il y avait plein de chose qu'on avait raté, j'aperçois une larme au coin de sa joue qu'il retire avec la manche de sa veste, même avec un smoking, noir de la tête au pieds, il reste diaboliquement sexy.

Après une petite respiration, il reprend.

— Honnêtement, j'ai honte. Et je me sens tellement coupable. Mais, il se tourne vers la photo d'Ève et cette fois il ne chasse pas les larmes qui coulent doucement sur ses joues et les laissent s'écraser au sol dans un bruit sourd, je suis...je suis tellement désolé Maman. Si tu savais comme je m'en veux.

Just feel it ~ [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant