Just feel it ~ [BXB]

•Trëñtę•

Contrairement à ce que je pensais, le déjeuner s'est plutôt bien passé.

Paker s'est éloigné de moi le plus possible et ça en disait long sur ce qu'il pensait : il est complètement paumé.

Et c'est exactement ce que je voulais. On a mangé des plats pas très bons pour le foie mais c'était amusant et convivial. Amy s'est beaucoup rapproché de Nora et moi je me suis contenté de sourire un peu à tout le monde. J'ai un peu parlé avec Derek et les jumeaux mais je pense que notre amitié s'arrête à un signe de tête dans les couloirs, c'est tout.

Mais peu importe. Je ne suis pas là pour eux. Uniquement pour Parker et mon plan diabolique.

Le déjeuner terminé, tout le monde est repartis pour tester de nouvelles attractions. Nous avons pris, Parker et moi, la sage décision de bien digérer avant de recommencer à tourbillonner dans les airs. Nous nous sommes posés près d'une grande fontaine très imposante. De la forme d'un arc de cercle, le bassin est d'une couleur impressionnante. C'est un bleu très clair, avec des touches de paillettes, on dirait du cristal. La carte parle d'elle comme la rivière de cristal, donc bon.

Parker est assis, sa cheville reposant sur son genou, la tête complètement ailleurs. Tandis que moi, je suis assis en tailleur en train d'observer la beauté de cette eau.

— Morgan...

C'est lui qui prend la parole en premier. Je m'y attendais, mais pas tout de suite. Je sais très bien ce qu'il va me demander, toutes les questions qui trottent dans sa tête. Mais j'ai besoin d'encore un peu de temps. Juste un tout petit peu pour me préparer mentalement à la conversation qui va suivre.

— Il fait super beau aujourd'hui !

Quoi de mieux que de parler de cette fantastique météo pour changer de sujet ?

— Morgan.

Je ne réponds toujours pas, et regarde le ciel, innocemment.

— Morgan.

Je tourne enfin ma tête, mais ce n'est pas lui que je regarde, c'est un point invisible dont je suis le seul à connaître l'existence.

— Oui ?

— Morgan, s'il te plaît, regarde-moi.

Je suis toujours en face de cette eau cristallisée et je baisse légèrement la tête.

Un long soupir s'échappe de ma bouche.

— Qu'est-ce qu'il y a ? je me retourne enfin complètement vers cet énergumène, remplace mes jambes en tailleur mais en face de lui et relève lentement la tête.

— Il faut qu'on parle.

— Pas nécessairement.

— Si. C'est urgent même.

— C'est toi qui le dis .

Il hoche la tête.

— Putain Morgan, qu'est-ce que tu attends de moi au fond ? J'ai besoin de savoir pour être sûr qu-

— Qu'il n'y a plus rien entre nous ?

Il baisse la tête, lève la main (sûrement pour venir caresser ma joue) mais fini par se raviser.

— Non. Qu'au contraire, je puisse faire quelque chose pour, je ne sais pas, arranger tout ça, d'un vaste signe de la main, Parker nous désigne.

Je ne répond rien. Enfin, je réfléchie plutôt aux termes que je vais utiliser.

Honnêtement, je ne pensais pas arriver jusque là. Pour moi, tout ce cinéma s'arrêtait au déjeuner.

Mais apparemment non.