Le dernier âme sœur [EN RÉÉCRITURE]

20 ♡ Noah

Alors que nous avions passé une journée de dingue, mes yeux ne voulaient pas se fermer. J'étais complètement fatigué mais je n'arrivais pas à dormir. Mon bras gauche commençait a s'engourdir à cause d'être au dessous de ma tête bien trop longtemps. Je me lève et me penche sur ma fenêtre pour pouvoir prendre un peu l'air et réfléchir. Les étoiles brillent dans le ciel foncé et le léger brin de vent se fait ressentir.

J'ai besoin de tout remettre dans l'ordre dans ma tête. Ça ne fait même pas une semaine que nous sommes arrivés que c'est déjà l'enfer. Comment une chose aussi grave peut-elle arriver ? À une femme, et surtout, à ma meilleure amie. Putain, je me dis que j'aurai pu faire quelque chose ! Mais non, je suis un gros con trop fier. En voici les conséquences. Je sais qu'il faut que je mette ma fierté de côté, surtout avec Jess. Nous n'avons jamais eu de disputes comme celle-ci et je déteste quand on se dispute.

Je sors d'un seul coup de mes pensées lorsqu'un bruit se fit entendre à travers la porte. Je ferme la fenêtre et m'approche de celle-ci. Quand je l'ouvre doucement, j'aperçois la petite tête de Jessica me regarder. On dirait qu'elle est triste.

- Tu vas bien ? demandais-je, déjà inquiet.

Elle sourit discrètement et range une de ses mèches de cheveux derrière son oreille droite.

- Hum, oui, ça va... enfin, je n'arrive pas à dormir... et... hum... Je peux dormir avec toi ?

Je ne m'attendais pas du tout à cela. Sans m'en rendre compte, un grand sourire s'affiche sur mon visage. Ses beaux yeux marrons continuent de me fixer, tandis que je la laisse dans le couloir à lui sourire comme un débile sans lui donner de réponse.

- Euh, oui... oui, bien sûr. Entre.

Je ferme le porte derrière moi et reste collé contre elle. Jessica pénètre dans la chambre et balaye la pièce du regard, tout en jouant avec ses doigts.

- Tu me manques, dit-elle d'une voix basse.

- Qu... quoi ?

Je bégaye. Je ne sais absolument pas quoi dire. Elle aussi elle me manque. Je ressens un vide en ce moment...

- Tu sais très bien ce que je veux dire, continue-t-elle.

Elle s'assoit sur le rebord de mon lit et continue de jouer avec ses mains. J'adore quand elle fait ça. Mais, ça veut aussi dire qu'elle est stressée, et qu'elle a quelque chose à me dire.

Je me décolle de la porte et m'assoit à côté d'elle. Sa respiration devient de plus en plus rapide. Ok, elle a quelque chose de lourd qu'elle porte. Je la connais trop bien.

- Qu'est-ce qu'il ne va pas Jessica ?

- J'ai juste l'impression... de... elle marque une pause qui dure des secondes. J'ai juste l'impression qu'on s'éloigne tous les deux, et ça me fait beaucoup trop mal. Je ne sais pas si tu ressens la même chose, mais moi, en tout cas je la ressens.

Elle place sa main droite au niveau de son cœur et touche, de sa paume de main, le haut de sa poitrine pour souligner ses propos. Oui, c'est réciproque. Et Dieu sait à quel point j'aime Jessica... même trop pour continuer à dire que nous sommes des amis.

Je me redresse et dépose mon bras droit autour de ses épaules. Instinctivement, sa tête bascule de mon côté pour appuyer mon épaule droite. Je caresse de ma main son bras tout en lui parlant.

- Je ressens exactement la même chose, Jessica. Moi non plus je ne comprends pas, mais toi aussi tu me manques. Devrais-je le lui dire ? Devrais-je prendre le risque ? Jess, tu ne penses pas que nos sentiments changent ?

Un énorme blanc s'installe durant des secondes qui me paraissent une éternité. Elle se redresse, j'enlève mon bras de ses épaules et la regarde dans les yeux. Ces derniers brillent et sa bouche tremble légèrement.

- Je... dit-elle.

- Tu quoi ?

- Je suis fatiguée, tu... je peux rester ? finit-elle par répondre.

Je ne sais pas si je dois forcer ou si je dois la laisser.

- Réponds moi, Jess. Ça n'est pas une question piège.

Pourquoi le serait-ce ?

- Peut-être.

C'est tout ? Sérieusement Jessica ?

- Je suis sérieux, Jessica. Très sérieux. Tu ne penses pas que nous devrions arrêter de nous voiler la face ?

Elle détourne la tête vers moi alors qu'elle portait ses yeux sur la couette de mon lit. Elle sourit légèrement, mais je comprends très vite que ce sourire n'est qu'un sourire forcé. Putain, j'ai envie d'elle.

- Je... je crois. Enfin, je crois que nous éprouvons la même chose, c'est vrai. Mais tu te souviens du pacte que nous avions fait, Noah ? Je ne préfère pas prendre le risque, affirme-t-elle.

Elle a raison. Mais moi, j'en ai marre de me voiler la face. J'ai envie d'être avec elle. Pourquoi faut-il que ça soit toujours compliqué l'amour ?

- Je suis fatiguée, Noah... pardonne-moi.