Comme convenu, les deux super-héros se rejoignirent à la tour Eiffel dès qu'ils eurent terminé leur patrouille. Silencieux, ils s'assirent sur le métal froid, admirant le clair de lune. En temps normal, Chat Noir aurait saisi l'occasion pour faire de romantiques allusions à sa compagne, mais il se retint : il voyait bien qu'elle cherchait ses mots et qu'une lourde tentative de flirt ne ferait qu'aggraver son malaise. Il baissa alors le regard vers la main de sa Lady qui reposait sur le métal froid, crispée. Dans un geste qui se voulait encourageant - et, il fallait bien se l'avouer, par envie de contact avec la Coccinelle - il entrelaça leurs doigts gantés, mélangeant subtilement le rouge et le noir de leurs costumes. Elle tourna la tête vers le félin, les joues rosies par la surprise et la gêne. Elle allait protester, la bouche déjà ouverte, mais en voyant l'infinie douceur qui émanait de son regard émeraude, elle n'en fit rien et se contenta de serrer de nouveau les lèvres.
Il s'agissait d'un échange muet et pourtant si explicite de la confiance qui les liait. La commissure des lèvres de la tachetée s'arqua dans un sourire timide tandis qu'elle redirigea sa tête vers la lune. Elle avait l'impression que la chaleur qui se diffusait dans sa main pouvait toucher son cœur, l'encourageant à mettre des mots sur ses angoisses. Lui aurait pu se perdre dans le reflet nacré que la lune créait dans l'océan bleu des yeux de sa meilleure amie, il n'arrivait pas à en détourner le regard.
Ils avaient vécu tant de choses ensemble : depuis les débuts du Papillon jusqu'à l'arrivée de Mayura, ils s'étaient battus, avaient vaincu, s'étaient disputés, réconciliés, fait confiance... Le lien qui les unissait était fort, si fort qu'ils étaient persuadés que rien ne pourrait le briser. Pourtant...
Après une grande inspiration, Ladybug se tourna vers son partenaire, décidée à livrer ce qu'elle avait sur le cœur.« Chat Noir, j'ai besoin que tu sois sincère avec moi.
- Je le suis toujours ma Lady, tu le sais bien. »Elle lui sourit en pouffant avant de reprendre avec plus de sérieux.
« Si, je dis bien si... Si je devais changer, du jour au lendemain, qu'en penserais-tu ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ? Je ne suis pas sûr de suivre là...
- Je sais que ce n'est pas très concret mais... imaginons que demain, Ladybug revienne avec un caractère différent, qu'est-ce que tu ferais ?
- Tu veux dire... si tu n'allais pas bien ? risqua le Chat en tentant de comprendre l'énigme que lui posait la jeune fille.
- Non, ce n'est pas ça... Si la personne sous mon masque venait à changer, est-ce que tu serais triste ? » demanda-t-elle finalement avec maladresse.Décidément, il ne comprenait pas. Où voulait-elle en venir exactement ? Mais la main qui serrait la sienne témoignait du sérieux de la situation. Alors il tenta tout de même de répondre, espérant que sa réponse puisse rendre à sa Lady le sourire qu'il aimait tant.
« Je ne pense pas. Je veux dire, qui que tu sois, tu restes Ladybug, ma Lady. J'aime le courage dont tu fais preuve, cette prestance que tu as dans les moments critiques, ta façon de trouver des solutions en toute situation. Tu es une héroïne incroyable et peu importe qui se cache sous ce masque, je l'aimerai inconditionnellement. »
Il ne savait pas s'il avait réussi à convier son message correctement, mais en tout cas, il avait essayé. Plein d'espoir, il risqua un regard sur le visage de l'héroïne en question. Il ne comprenait pas : pourquoi semblait-elle si blessée ?
« Ma Lady ?
- J'ai bien compris qu'il n'y en avait que pour Ladybug... Ça a toujours été comme ça de toute façon...
- Pardon ? articula le Chat pour exprimer son incompréhension.
- Je sais que tu es amoureux de Ladybug Chat Noir, j'ai bien saisi le message ! s'emporta la Coccinelle. Mais moi, j'espérais que ce ne soit pas ce masque qui te fascine !
- Je ne comprends pas, je...
- Laisse tomber Chat, l'interrompit-elle avec véhémence. Je sais ce que je voulais savoir ! »
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Pour que tu me reviennes - Fanfiction Miraculous
Fanfiction" Mai. Les jours qui rallongent, le soleil qui commence à taper de plus en plus fort, la nature qui reprend ses droits, et surtout, la fin de l'année scolaire. Au collège Françoise Dupont, les élèves de troisième travaillaient tous - ou du moins pre...