Pour que tu me reviennes - Fanfiction Miraculous

Première partie : Chapitre 4

        Après deux bonnes heures de mathématiques, Luka annonça une première pause d'une bonne demi-heure. Juleka et lui allèrent chercher leur mère pour pouvoir servir des collations à leurs invités. Tout le monde avait ramené quelque chose à boire ou à manger, allégeant le coût du goûter pour la famille Couffaine : simple règle de savoir vivre. Une fois le tout servi, les discussions allèrent bon train.
        Marinette écoutait distraitement, sirotant le jus de mangue que sa meilleure amie avait forcé dans ses mains. Mais lorsque vint le sujet du lycée, elle se fit inconsciemment plus attentive. Et, bien qu'elle s'en fut doutée, Marinette eut la confirmation que tous ses camarades poursuivraient leurs études dans le même établissement. Elle avait le cœur lourd, ne se sentant pas à sa place dans la discussion. Timidement, elle tapota l'épaule d'Alya qui s'empressa de se retourner.

« Je vais prendre un peu l'air.
- Ça va ? T'es un peu pâle, tu veux que je t'accompagne ?
- Non non, ne t'en fais pas, reste ici. Je n'ai pas envie de couper votre discussion. »

        Et elle s'éclipsa, montant les escaliers menant au pont de la péniche. Là-bas, elle s'appuya contre la barrière qui protégeait des chutes, le regard perdu sur l'eau qui ondulait sous les effets de la brise. Tikki sortit de sa sacoche avant de se placer devant le visage de sa porteuse.

« Marinette, tu devrais y retourner. Tu devrais profiter de tes amis tant que tu es encore ici.
- Je sais Tikki, mais je n'y arrive pas. Même moi je ne sais pas comment je me sens. J'ai envie de leur parler et en même temps, je préfère rester seule. Ce sera plus facile de partir si personne ne me retient tu ne penses pas ?
- Ce sont tous tes amis Marinette, même Adrien. Tu risques de le regretter plus tard si tu ne profites pas maintenant. »

        Elle ne répondit pas, les yeux de nouveau rivés sur l'eau. Le kwami à pois sursauta avant de se cacher en vitesse, entraînant le sursaut de sa porteuse par la même occasion. Elle se tourna alors vers la porte qui venait de s'ouvrir : c'était Luka.

« Marinette, tu es seule ? J'aurais juré t'entendre parler à quelqu'un à l'instant.
- Non non, je me parlais à moi-même. Tu vois, l'eau, la nostalgie, tout ça tout ça... »

        Elle avait bien conscience que ce qu'elle disait n'avait aucun sens, mais à ce moment, elle n'avait rien trouvé d'autre à dire. Luka eut un faible rire, un rire semblable à celui qu'il avait eu la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. La jeune fille répliqua d'un sourire gai, ce qui sembla rassurer l'adolescent aux cheveux dégradés.

« Ça me rassure de te voir sourire. Tu n'avais pas l'air très à l'aise tout à l'heure. Est-ce que je n'expliquais pas assez bien ? demanda le guitariste.
- Non non ! Ce n'est pas de ta faute, je t'assure ! Je n'ai juste pas trop la tête aux études en ce moment...
- Tu veux m'en parler ? »

Marinette plongea son regard céruléen dans le bleu électrique de celui de Luka. Il la regardait franchement, toute sa bienveillance exposée dans ce simple échange visuel.

« Je... »

        La collégienne fut interrompue par le rire de ses amies qui avaient décidé de monter sur le pont pour s'aérer tout comme elle. Gênée de ne pas avoir pu finir sa phrase, elle détourna le regard, le rouge aux joues. Luka, déterminé à comprendre la raison du mal-être de la jeune fille, ne lâcha pas l'affaire et attrapa la main de celle-ci. Elle lui lança un regard confus auquel il répondit un simple « suis-moi ».
        Ils traversèrent rapidement le salon, n'attirant pas l'attention de qui que ce soit, avant d'arriver dans la chambre du musicien. La couturière était quelque peu troublée, ne comprenant pas pourquoi le garçon avait tenu à l'emmener ici. Mais elle eut rapidement sa réponse ; en effet, Luka se saisit de sa guitare avant de s'asseoir sur son lit et de tapoter la place à côté de lui.
        Cette scène était si familière qu'elle apaisa drastiquement la brune qui s'installa sur le matelas, les jambes en tailleur. Le lycéen laissa échapper quelques notes de sa guitare : l'air était gai et doux, réchauffant le cœur de la franco-chinoise. Il continua de jouer une petite minute avant de s'arrêter et de fixer sa compagne.