Deuxième partie : Chapitre 6

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        Après sa discussion avec Nino, Adrien avait passé de longues minutes à soupirer sur son lit sous les longs – et stupides, il fallait se le dire – discours de Plagg. Il savait que si Nino avait remis sur le tapis ses nombreuses conquêtes d'un soir, ce n'était certainement pas pour le complimenter à ce sujet et encore moins pour l'encourager à continuer sur cette voix. Il avait bien compris qu'il ne s'agissait que du meilleur moyen de rappeler au garçon qu'il avait déjà fait bien trop de gaffes pour s'en permettre d'autres.
        En raison de l'heure tardive, le DJ ne s'était pas éternisé au téléphone : il était en pleine préparation pour un festival quelques semaines plus tard et n'avait donc pas eu trop de temps à accorder à son meilleur ami. Mais avant de couper la communication, il avait insisté sur le fait que le blond devait prendre son courage à deux mains et parler sérieusement avec Marinette s'il voulait être fixé une bonne fois pour toute.
        Dans ses lamentations, son regard se perdit dans le ciel qu'il pouvait admirer au travers de ses baies vitrées. Ce fut après quelques minutes de contemplation qu'une fusée rouge passa devant ses yeux. Il n'eut même pas le temps de se poser de question qu'il savait déjà ce dont il s'agissait, ou plutôt de qui il s'agissait. Et si la Coccinelle était de sortie, alors le Chat aussi !

« Plagg, transforme-moi ! »

        Le kwami n'eut pas la moindre seconde pour réagir qu'il était déjà absorbé dans la bague du jeune homme, son alter-ego félin apparaissant dans la chambre avant de s'élancer à l'extérieur.
        Le Chat n'avait pas la moindre idée de comment se dérouleraient leurs retrouvailles. À vrai dire, il avait imaginé de nombreux scénarios, tous plus terrifiants les uns que les autres. Car malgré le temps qui s'était écoulé, le fait qu'ils se soient quittés sur un conflit demeurait tout de même.
        Le rejetterait-elle ? Le laisserait-elle s'excuser ? Le conflit se poursuivrait-il ? Il avait beau essayer de positiver, le négatif revenait au galop. Mais en dépit de ses craintes, il était déterminé à la retrouver.
        Ce fut donc le cœur gonflé d'angoisse et d'espoir qu'il arriva au niveau de la tour Eiffel, leur ancien point de réunion. Il y avait donc deux options : soit Ladybug aimait juste cet endroit, soit elle se souvenait qu'ils se retrouvaient toujours ici. Et au vu de la présence de celle-ci, assise sur l'une des poutres métalliques comme ils l'avaient si souvent fait, il espérait de tout cœur que la deuxième option était la bonne.
        Il s'était posé en toute grâce et légèreté, à tel point que son atterrissage n'émit pas le moindre son. Elle était dos à lui, face à la nuit, et il la fixa plusieurs secondes qui lui semblèrent une éternité. Ses longues couettes flottaient au vent, ondulant jusqu'à hypnotiser le félidé.
        Chat Noir ne savait pas s'il devait oser, se lancer, faire remarquer sa présence. Le moment lui paraissait irréel, si onirique qu'il eut peur de se réveiller et de se retrouver de nouveau dans son lit, Marinette toujours à New-York et lui dans un foyer dénué de chaleur.
        Mais le coup de chaud qui le parcourut lui fit réaliser à quel point le moment était authentique : sa Lady, bien que ne s'étant pas retournée, venait de l'appeler à la rejoindre d'un geste de l'index. Il en eut presque envie de pleurer. D'appréhension ou de joie, il n'en était pas sûr, mais il aurait réellement pu pleurer.
        Alors il s'approcha lentement d'elle, chacun de ses pas résonnant sur le métal froid. Une fois à sa hauteur, il s'installa en tailleur à côté d'elle, n'osant même pas risquer un regard dans sa direction. Il avait peur de voir son visage, ou plus précisément son expression. Si elle lui lançait un regard de glace, il ne s'en remettrait probablement pas une nouvelle fois.
        Ils étaient juste assis, le regard perdu dans les étoiles, leurs pensées convergeant vers la personne à leur côté sans oser dire le moindre mot. L'un s'effrayait de la réaction à venir de l'autre, tandis que l'autre en question cherchait comment formuler sa pensée. Mais dans ce genre de situation, il était inutile de chercher à raisonner, il fallait laisser son cœur parler, quitte à ce que ce soit maladroit.
        Alors avec toute la douceur dont elle était capable, la main gantée de rouge vint se poser sur celle gantée de cuir. Les muscles de Chat Noir se tendirent tous sans exception, hésitant entre se méfier de ce contact ou s'en délecter. Il en eut la réponse lorsqu'elle échappa enfin ces quelques mots dont il n'avait même pas osé rêver.

Pour que tu me reviennes - Fanfiction MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant